Super-Bourrés (2023) de Bastien Milheau

Par Seleniecinema @SelenieCinema

Premier long métrage de Bastien Milheau, étudiant à la Fémis qui dit s'être inspiré des bouteilles sans étiquettes qu'il y avait chez ses grands-parents : "Elles me semblaient mystérieuses, et, bien entendu, on n'avait pas le droit de les boire quand on était petits, mais les adultes les appréciaient pendant les repas de famille. Je me suis dit que c'était une bonne histoire pour parler d'un rituel de passage à l'âge adulte - et c'était un bon moteur pour faire avancer l'intrigue." Le film n'est pas autobiographique mais le cinéaste y met de ses souvenirs d'enfance donc, et c'est aussi pour cela que son histoire se déroule en campagne. Le réalisateur-scénariste cite dans ses influences pour son projet les films "La Folle Journée de Ferris Bueller" (1986) de John Hughes, "American Pie" (1999) de Paul et Chris Weitz, "SuperGrave" (2007) de Greg Mottola et "Les Beaux Gosses" (2009) de Riad Sattouf, sans compter pour la dimension mélo "Green Book" (2019) de Peter Farrelly et "The King of Staten Island" (2020) de Judd Apatow... C'est la fin du lycée, les meilleurs amis Janus et Sam sont invités à une fête de fin d'année à laquelle ils doivent apporter à boire, de l'alcool cela va de soit. Alors qu'ils fouillent dans la cave du père de Janus à la recherche de bouteilles ils font la découverte d'une étrange machine...

Les deux amis sont joués par un jeune comédien, Pierre Gommé apparu dans quelques films comme "Le Petit Spirou" (2017) de Nicolas Bary, "Le Daim" (2019) de Quentin Dupieux, "Mon Cousin" (2020) de Jan Kounen, "Effacer l'Historique" (2020) de Kervern-Delépine ou "Apaches" (2023) de Romain Quirot, tandis que sa meilleure amie est jouée par Nina Poletto remarquée en casting sauvage alors qu'elle jouait au rugby. Parmi les adultes citons d'abord la regrettée Sophie Fillières vue dans "Victoria" (2016) et "Anatomie d'une Chute" (2023) tous deux de Justine Triet mais surtout réalisatrice qui retrouve ainsi après son film "Grande Petite" (1994) l'actrice Barbara Schulz qui se fait rare sur grand écran préférant la télévision avec seulement trois longs métrages ces huit dernières années avec "La Dernière Leçon" (2015) de Pascale Pouzadoux, "Baby Phone" (2017) de Olivier Casas et "A Cause des Filles... ?" (2019) de Pascal Thomas. Citons encore Vincent Moscato ex-rugbyman pro vu entre autre dans "Le Fils à Jo" (2011) et "On voulait Tout Casser" (2015) tous deux de Philippe Guillard et plus récemment dans "Divorce Club" (2020) de et avec Michaël Youn et "Opération Portugal" (2020) de Frank Cimière, l'humoriste Jason Chicandier vu dans "Flashback" (2021) de Caroline Vigneaux ou "Un Homme Heureux" (2023) de Tristan Séguéla, puis n'oublions pas un certain Jean Lasalle homme politique et député inénarrable dans son premier rôle. Et enfin citons la camarade anglaise jouée par Amy Purshouse dans son premier rôle également parmi d'autre comme Clément Barennes, Bernard Mas, Gaëtan Boudoux, Guillaume Balmes, Daniel Bottacin... Effectivement on pense vite à "Les Beaux Gosses" partent à la campagne, à un détail non négligeable, que cette fois le duo est un garçon et une fille, il fait bien l'avouer pas dans les canons de beauté idéaux. Mais cela implique forcément qu'on s'attend à l'idylle, deux ami(e)s qui refoulent depuis toujours leur attirance car vive l'amitié intersexe mais que la puberté et la jalousie va réveiller. 

Pourtant dans un premier temps on se focalise sur l'humour éthylique et sur ce point le film est à savourer sans modération. Et ce n'est pas les deux jeunes qui nous font spécialement rire, les deux puceaux (et pas que sexuellement mais aussi et surtout au niveau ivresse) découvrent une machine légendaire (seul les plus de 40-50 ans savent...) mais c'est par les plus anciens que les gags font leur effet à commencer par l'inénarrable Vincent Moscato génialissime et qui sauve le film à lui seul bien servi par des dialogues et un accent à mourir de rire. L'atout Jean Lassalle est pas mal mais apparaît de façon trop courte pour imposer sa marque. Les scènes entre adultes ou avec adultes sont les plus drôles car ils créent le paradoxe nécessaire (faite ce que je dis pas ce que je fais) puis offrent la caricature qu'on connait tous et notamment dans nos provinces. Les jeunes sont sympas et marrants mais ils font ce qu'on a déjà vu dans d'autres films jusqu'à l'ambiguité de leur sentiment qui n'en est pas une (ambiguité). La comédie qui démarrait plus bien avec un dimension éthylique qui ose l'impolitiquement correct (un peu), mais qui devient vite sage pour virer sur le simple teen movie sur l'amitié plus ou moins amoureuse. Mais ça reste très sympa, frais, vraiment drôle (surtout dans la première partie) et émouvant aussi (surtout à la fin). Un comédie divertissante et familiale ni plus ni moins.

Note :  

13/20