Un grand merci à Diaphana pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le DVD du film « Le parfum vert » de Nicolas Pariser.
« J’ai suis paranoïaque. Ce sont les seuls qui s’en sortent toujours ! »
En pleine représentation, un comédien de la Comédie-Française est assassiné par empoisonnement. Martin, membre de la troupe témoin direct de cet assassinat, est bientôt soupçonné par la police et pourchassé par la mystérieuse organisation qui a commandité le meurtre. Aidé par une dessinatrice de bandes dessinées, Claire, il cherchera à élucider ce mystère au cours d’un voyage très mouvementé en Europe.
« Habituez-vous à ne pas poser trop de questions pour ne pas recevoir trop de réponses ! »
Ancien étudiant en droit et en philosophie, le réalisateur Nicolas Pariser s’est spécialisé en l’espace d’une petite poignée de films seulement, dans le genre – devenu rare dans le cinéma contemporain – de la politique fiction. Qu’ils prennent la forme de thrillers (« Le grand jeu ») ou de portraits incisifs (« Alice et le maire », le court-métrage « La République »), ses films traitent ainsi toujours du rapport complexe des élus au pouvoir, et des jeux d’influence qui se déroulent dans ses arcanes, notamment parmi la foule des collaborateurs et autres conseillers occultes qui gravitent dans le sillage des élus. Avec en creux, une formidable acuité qui a toujours permis au cinéaste de capter la violence qui règne dans la sphère politique, qu’elle soit purement intérieure (difficultés à concilier intérêts personnels et collectifs) ou plus globale (intimidations, menaces, complots, recours à la violence physique et aux nervis).
« N’oubliez pas que l’agent du Parfum vert peut être n’importe qui »
A l’occasion de son troisième long-métrage, « Le parfum vert », Nicolas Parizer opère un changement de registre, délaissant le pur thriller politique pour la comédie d’action policière. La mort sur scène d’un comédien par empoisonnement lors d’une représentation théâtrale servant de point de départ d’une aventure volontairement rocambolesque qui conduira le héros de Paris à Budapest en passant par Bruxelles, dans le but de dénouer les fils d’un complot mêlant atmosphère conspirationniste et sociétés secrètes. A l’évidence, le réalisateur se fait ici en plaisir en signant un polar plein de second degré qui puise son inspiration dans les récits d’aventures des années 30 : « Les aventures de Tintin » bien sûr (les innombrables et ostensibles références à l’univers de la bande-dessinée sont là pour en attester, de même que la présence improbable de simili Dupond et Dupont) mais aussi (et surtout) au cinéma d’Alfred Hitchcock tendance « Les trente-neuf marches » voire « La cinquième colonne ». Un moyen plutôt malicieux de faire un parallèle entre cette époque et la nôtre pour mieux alerter sur le péril de la montée des extrêmes et de leurs pensées xénophobes. Et de nous rappeler que l’Histoire est un éternel recommencement dont on peine, trop souvent, à retenir les leçons. Si le film connait néanmoins, par moment, quelques petits coups de mou, il est souvent sauvé par son originalité ainsi que par la qualité de ses interprètes (Sandrine Kiberlain en tête). Plutôt une bonne petite surprise.
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Le DVD : Le film est présenté en version originale française (5.1) ainsi qu’en audiodescription.
Côté bonus, le film est accompagné de Commentaire audio de Nicolas Pariser, d’entretiens avec Nicolas Pariser, Sandrine Kiberlain et Vincent Lacoste (5 min.) et du Court-métrage : « Lettre aux Cahiers du cinéma » de Nicolas Pariser (5 min.).
Édité par Diaphana, « Le parfum vert » est disponible en DVD ainsi qu’en blu-ray depuis le 2 mai 2023.
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