Equalizer 3 (2023) de Antoine Fuqua

Par Seleniecinema @SelenieCinema

Après "Equalizer" (2014) et "Equalizer 2" (2018) le réalisateur Antoine Fuqua avait déclaré dès la sortie du second : "Dans ma tête, il y a une aventure européenne, absolument. C'est ce que j'aimerais, le voir en Europe dans le futur. Si Dieu le veut." C'est donc chose faîte désormais avec cette nouvelle aventure tirée de la fameuse série TV éponyme (1985-1991), toujours écrite par Richard Wenk scénariste s'étant faitune spécialité du film d'action à la testostérone avec "Le Flingueur" (2011) et "Expendables 2" (2012) tous deux de Simon West ou "Jack Reacher : Never Go Back" (2016) de Edward Zwick. L'équipe est reconstituée avec évidemment le retour de sa star Denzel Washington. Le film est logiquement interdit aux moins de 12 ans... Bien que retraité des services de renseignement, Robert McCall est en Italie pour une mission dont l'issue va le surprendre lui-même. En convalescence chez un médecin d'un petit village de la côte amalfitaine McCall se sent de mieux en mieux au point qu'il commence à envisager, peut-être, de rester ici. Mais il en a pas fini avec sa mission, surtout quand il comprend que la Mafia empoisonne le quotidien des habitants de son village et qu'elle est sûrement rattachée à sa première mission... 

Le rôle principal est repris logiquement par Denzel Washington qui, outre les "Equalizer", retrouve son réalisateur de "Training Day" (2001) et "Les Sept Mercenaires" (2016), vu dernièrement dans "Une Affaire de Détails" (2021) de John Lee Hancock et "Macbeth" (2021) de Joel Coen, et retrouve après "Man on Fire" (2004) de Tony Scott sa jeune partenaire Dakota Fanning vue dans "Brimstone" (2017) de Martin Koolhoven, "Ocean's 8" (2018) de Gary Ross ou "Once Upon a Time in Hollywood" (2019) de Quentin Tarantino. Citons parmi les "alliés" David Denman vu dans "Brightburn" (2019) de David Yarovesky ou "Greenland" (2020) de Ric Roman Waugh, Remo Girone vu notamment dans "L'Antéchrist" (1974) de Alberto De Marino, "Marquise" (1997) de Véra Belmont, "Heaven" (2002) de Tom Twyker ou "Le Mans 66" (2019) de James Mangold, Gaïa Scodellaro aperçue surtout à la télévision dont les séries TV "Andron - The Black Labyrinth" (2015) et "That Dirty Black Bag" (2022), Eugenio Mastandrea remarqué dans "ACAB : All Cops Are Bastards" (2012) de Stefano Sollima, n"oublions pas le tout petit rôle de Sonia Ben Ammar (fille du producteur Tarak Ben Ammar) mannequin déjà aperçu dans "Jappeloup" (2013) de Christian Duguay et "Scream" (2022) de Tyler Gillett et Matt Bettinelli-Olpin, Citons encore le "Parrain" Andrea Scarduzio surtout aperçu dans des séries TV ou le film "Le Jeune Messie" (2020) de Cyrus Nowrasteh, Bruno Bilotta aperçu dans "Dream Team" (1997) de Tsui Hark et plus récemment "Mafia Mamma" (2023) de Catherine Harwicke, Salvatore Ruosso révélé dans "Gomorra" (2008) de Matteo Garrone, et vu depuis surtout chez Abel Ferrara avec "Pasolini" (2014), (Zero and Ones" (2021) et "Padre Mio" (2022), Niccolo Senni aperçu dans "Mission : Impossible III" (2006) de J.J. Abramsou dans "Astérix et Obélix : au Service de sa Majesté" (2012) de Laurent Tirard, et enfin le petit caméo d'archive de Melissa Leo qui retrouve son partenaire Denzel Washington après les premiers films de la trilogie mais aussi après "Flight" (2012) de Robert Zemecki... La première partie est particulièrement efficace où comment l'ange de la mort pénètre l'antre de l'enfer caché dans un oasis. Ensuite on remarque surtout les sublimes paysages de la côte amalfitaine, le village de Altamonte du film est en fait en melting-pot savamment mis en valeur des villages de Ravello, Atrani et Minori. Magnifique. Sans compter quelques petits passages tournés à Naples et Rome. On a ensuite un long passage obligé et attendu où notre héros apprivoise et tombe amoureux de ce village et de ses habitants, carte postale idyllique dont on pourrait rêver mais qui nous agace un tantinet lorsque c'est notre Equalizer.

ATTENTION SPOILERS !... Ainsi comme de par hasard il se fait draguer, puis il est "adopté" tranquillement par le village en seulement quelques jours alors même qu'il semble logiquement un tueur. Et donc on se demande pourquoi le carabinieri ferme les yeux et lui rend ses affaires ?! Pas logique ni cohérent au vu de la réaction de ce dernier pour son enquête... FIN SPOILERS !... L'intrigue est intéressante mais la résolution va beaucoup trop vite, McCall/Washington sait tout sur tout sans qu'on sache comment ni pourquoi tandis que l'absence d'acteurs connus outre les deux rôles principaux indique d'emblée que ça va être assez simple. On sent que le réalisateur n'a d'autres idées que de rester focus sur sa star et son héros, il est vrai que le charisme inaltérable de Denzel Washington est un aimant à toute épreuve. Le coup de 9 secondes est toujours aussi jouissif et la violence extrême utilisée par McCall est aussi froide qu'hypnotique qui évite le spectaculaire surréaliste à la "John Wick". La caméra reste tant focalisé sur l'Equalizer que le reste est un peu bâclé, des mafieux caricaturés à l'américaine (luxe, costard ostentatoire,...) plutôt qu'à l'italienne (discrétion, sous-main, plus marcel que costard...) ce qui gâche un peu quand on est à la source du Mal, où comment l'assaut de la police qui tue ou fait prisonnier sans aucune logique ou cohérence de façon gratuite et aveugle. En prime il y a les retrouvailles entre Washington et Dakota Fanning que certains voient comme une suite officieuse de "Man on Fire" (2004) ce qui est juste un fantasme puéril sans fondement crédible. En conclusion un film d'action solide mais qui ne vaut que par sa star, son héros et son timing fatal. 

Note :  

10/20