A ne pas confondre avec le manga culte (1978-1984) de Buichi Terasawa et adapté en série animée (1982). Ce projet est avant tout celui d'une star, la star du film d'action Sylvester Stallone qui adapte lui-même le roman "A Running Duck" connu aussi sous les titres "Fair Game" ou "Cobra" (1974) de Paula Gosling. L'acteur se garde évidemment le rôle principal mais il assume aussi le poste de scénariste comme il l'avait fait à ses débuts pour le film "Rocky" (1976). Stallone signe une adaptation libre du livre qui sera une nouvelle fois porté sur grand écran mais de façon plus fidèle quelques années plus tard avec "Fair Game" (1995) de Andrew Sipes. Pour la réalisation la star porte son choix sur George Pan Cosmatos qu'il retrouve donc après "Rambo 2 : la Mission" (1985), tandis que la production est menée par Menahem Golan producteur-réalisateur de la Cannon qui dirigera également Stallone juste après dans "Over the Top - le Bras de Fer" (1987). Le film est à sa sortie un succès non négligeable engrangeant plus de 160 millions de dollars de box-office Monde dont 2,7 millions d'entrées France pour un budget de 25 millions. Néanmoins l'accueil critique est décevant ce qui se confirmera plus tard, la postérité ne gardant pas grand chose de ce film... Depuis plusieurs mois la ville subit une vague de meurtres sauvages et l'enquête ne donne rien. La hiérarchie s'oblige alors à faire appel au lieutenant Marion Cobretti dit "Cobra", un flic aux méthodes expéditives qui a déteint sur sa brigade surnommée la brigade des zombies. Malgré les réserves de la hiérarchie et de certains de ses collègues Cobretti obtient les coudées franches pour mener l'enquête comme il le souhaite...
Logiquement le rôle titre est donc incarné par Sylvester Stallone devenu roi du box-office et du film d'action grâce au succès des franchises "Rocky" (1976-2019) et "Rambo" (1982-1988). Il protège et croise une victime interprétée par celle qui est alors son épouse à la ville, Brigitte Nielsen remarquée aux côtés du rival et ami Arnold Schwarzenegger dans "Kalidor" (1985) de Richard Fleischer avant de tourner avec et pour son homme dans "Rocky IV" (1985). Deux collègues policiers sont joués par Reni Santoni vu dans "Le Prêteur sur Gages" (1964) de Sidney Lumet ou "Bad Boys" (1983) de Rick Rosenthal, et par Andrew Robinson vu dans "La Toile d'Araignée" (1975) de Stuart Rosenberg et on remarque surtout que les deux acteurs se retrouvent après avoir joué dans un certain "L'Inspecteur Harry" (1971) de Don Siegel. Parmi les flics citons encore Art LaFleur vu dans "Ca va Cogner" (1980) de Buddy Van Horn, "Wargames" (1983) de John Badham ou "L'Embrouille est dans le Sac" (1991) de John Landis dans lequel il retrouvera Stallone, Val Avery vu notamment dans "Plus Dure sera la Chute" (1956) de Mark Robson, "Faces" (1968) de John Cassavetes, "Papillon" (1973) de Franklin J. Schaffner ou plus tard "Donnie Brasco" (1997) de Mike Newell, Lee Garlington remarquée dans les suites "Psychose 2 & 3" (1983-1986) et vue plus tard dans "Photo Obsession" (2002) de Mark Romanek et "Une Affaire de Détails" (2021) de John Lee Hancock. Puis citons David Rasche vu plus tard dans "Burn After Reading" (2008) des frères Coen, "Men In Black 3" (2012) de Barry Sonnenfeld ou "Swallow" (2019) de Carlo Mirabello-Davis, puis enfin le tueur psychopathe incarné par Brian Thompson remarqué déjà dans "Terminator" (1984) de James Cameron, et plus tard dans "Full Contact" (1990) de Sheldon Lettich et tout récemment encore dans "The Tragedy of Macbeth" (2021) de Joel Coen... Faisant abstraction du roman originel, le canevas du film, le style du héros, les taglines, on ne peut d'abord que penser au film "L'Inspecteur Harry" (1971) de Don Siegel avec Clint Eastwood en flic taciturne et solitaire presque haït par une partie de son institution, et on a une pensée aussi pour le futur film "Judge Dredd" (1995) de Danny Cannon avec Stallone qui reprend en quelque sorte le même rôle dans le futur dont la tagline est plus ou moins repris passant de "Le crime est une maladie, voici son remède" à "Un homme est juge, jury et bourreau".
Le premier soucis est justement de trop ressembler à Dirty Harry allant jusqu'à un début pompé, où comment le héros arrive pour un braquage dans un supermarché avec l'issue identique, mais en omettant que le film du duo Siegel-Eastwood avait un humour décalé et une dose d'autodérision que "Cobra" n'a pas, dénué de toute nuance pour la jouer premier degré et bas du front. Le pire arrive quand notre Cobra se ridiculise en jouant avec son arme façon pistolero dans un western, ou qu'il surjoue le gars monolithique avec en prime le gros plan sur les rayban. Bref, Stallone s'autocaricature de la pire des manières, soit sans une once d'humour, au moins Rambo peut nous faire marrer ou Rocky nous émouvoir. L'intrigue ne tient pas franchement la route non plus, d'abord parce que le gang a tout de la secte satanique mais le sujet n'est jamais réellement abordé, la femme est recherchée mais on se demande bien pourquoi puisqu'elle n'a vu aucun crime, et le plus irritant, le fait que les autres flics ne croient pas à plusieurs tueurs alors qu'il y a déjà les faits qui parlent d'eux-même. Ce n'est plus de la maladresse d'écriture juste une incohérence stupide. Le film surnage avec quelques idées comme la superbe voiture Mercury de Cobretti qui était la vraie voiture de Stallone, une Brigitte Nielsen qui joue à merveille la scream girl, et un tueur psychopathe à qui on pourrait aussi dire "T'as pas une gueule de porte-bonheur !". Mais c'est bien peu pour sauver ce film qi a tout du nanard de luxe.
Note :
06/20