Second long métrage de Just Philippot après son bon et remarqué "La Nuée" (2021). Pour son nouveau projet le cinéaste adapte en long son court métrage éponyme (2018) : "Effet d'aubaine ou coup de chance, j'arrivais à un moment où le cinéma français, sans doute inspiré par le succès des séries et le bouleversement lié à l'arrivée des plateformes, cherchait de nouvelles créations, plus hybrides, plus à même d'aller chercher tousles types de publics. Grâce au succès du court métrage, j'ai basculé vers le long métrage avec La Nuée, un projet issu, lui aussi, de la même résidence. J'ai réalisé ce premier film avec le désir de m'éloigner le plus possible du cinéma américain pour proposer un climat singulier, capable d'emmener le spectateur dans une zone de danger trouble, instable, mais toujours extrêmement réaliste. Grâce à la société Bonne Pioche Cinéma que j'ai rencontré très vite, j'ai pu développer le long métrage d'Acide en parallèle. La Nuée, mon premier long métrage, a été une formidable première expérience et m'a permis de nourrir de nouvelles ambitions de réalisation pour Acide." Le réalisateur-scénariste co-signe son scénario avec Yacine Badday scénariste des films "Sous le Ciel d'Alice" (2021) de Chloé Mazlo et "L'Eté l'Eternité" (2022) de Emilie Aussel...
Dans le Nord de la France, Selma, 15 ans, vit en alternance entre ses deux parents séparés Michel et Elise. Soudain, la France subit des pluies acides qui dévastent le pays. Alors que la panique envahit la population et que le pays devient apocalyptique la famille va devoir réapprendre à s'unir pour survivre à cette catastrophe climatique... L'ado est jouée par Patience Munchenbach aperçue dans "Perdrix" (2019) de Erwan Le Duc, tandis que ses parents sont incarnés par Guillaume Canet vu récemment dans ses propres films "Lui" (2021) et surtout "Astérix et Obélix : L'Empire du Milieu" (2023), puis Laetitia Dosch vue dernièrement dans "En Même Temps" (2022) du duo Kervern-Delépine, "Libre Garance" (2022) de Lisa Diaz ou "Reprise en Main" (2022) de Gilles Perret. Citons ensuite Marie Jung vue dans "Hannah Arendt" (2012) de Margarethe Von Trotta ou "Egon Schiele" (2016) de Dieter Berner, Valentijn Dhaenens vu dans "Mr. Nobody" (2009) et "La Merditude des Choses" (2009) tous deux de Jaco Van Dormael, "Où va la nuit" (2010) de Martin Provost et "Girl" (2018) de Lukas Dhont, Antoine Coesens vu entre autre dans "Laissez-Passer" (2002) de Bertrand Tavernier, "Frontière(s)" (2007) de Xavier Gens ou "Le Temps des Secrets" (2022) de Christophe Barratier, Suliane Brahim qui retrouve son réalisateur après "La Nuée", aperçu dans "Hors Normes" (2019) du duo Nakache-Toledano et "Je verrai toujours vos Visages" (2023) de Jeanne Herry, Lorette Nyssen qui retrouve Laetitia Dosch après "Petite Leçon d'Amour" (2021) de Eve Deboise, puis n'oublions pas Thitsady Voravong surtout connu comme cascadeur dans les films de Philippe Lacheau ou les récents"Overdose" (2022) de Oliver Marchal, "Balle Perdue 2" (2023) de Guillaume Perret, et "Astérix et Obélix : L'Empire du Milieu" (2023)... Ca débute mal, avec un prologue agressif dont on se demande bien le lien avec le sujet du film. Effectivement, la suite confirme que cette scène pleine d'esbroufe est purement gratuite et inutile. Les premières minutes se suffisaient à elles-même et auraient au contraire montrer un peu de subtilité ; le spectateur n'est pas stupide.
La famille recomposée est construite de façon intéressante évitant les écueils habituels (fille rebelle et en conflit avec son père ou sa père, guerre entre ex...), les séparations n'étant pas toujours suivie de lutte intestine, et un père n'est pas toujours un héros exempt de défaut. Mais les réserves qu'on pouvait attendre de ce genre de film se confirment malheureusement, en effet, une pluie acide demande un travail de cohérence difficile que le scénario ne tient pas sur la durée... ATTENTION SPOILERS !... l'ado aime les animaux, mais au premier risque elle se sauve en laissant son cheval alors que logiquement ça aurait été judicieux de monter dessus, l'acide attaque quasiment tout mais c'est incroyable la gomme des pneus ou la semelles des chaussures sont increvables... FIN SPOILERS !... L'intrigue reprend un canevas trop classique sur le genre du film catastrophe, la dimension contemplative et psychologique qui avait séduit justement sur "La Nuée" est ici plus mesurée. Les acteurs sont excellents, bon point pour Canet qui incarne un homme dont le burn-out s'est libérée par la violence et l'antipathie. Un film qui se regarde donc, mais dont l'ambition n'as pas été suivie d'audace.
Note :
09/20