Acteur relativement connu mais aussi réalisateur avec entre autre "Le siffleur" (2010) et "Faites des Gosses" (2020) Philippe Lefebvre s'est vu proposer le projet par Mathias Rubin et Eric Juherian, producteurs entre autre de "Möbius" (2013) de Eric Rochant, "Les Gazelles" (2014) de Mona Achache ou plus récemment "Novembre" (2022) de Cédric Jimenez. L'idée est de faire un remake du film argentin "Retour de Flamme" (2019) de Juan Vera. Le réalisateur-scénariste explique : "J'ai adoré le sujet. Les enfants qui quittent le domicile parental pour vivre leur vie - ce que l'onappelle le syndrome du nid vide - me paraissait être un bon point de départ. Cela me parlait puisque j'ai deux grands enfants dont l'une est déjà partie et que j'appréhende l'envol du second. Il m'a semblé que le sujet était assez universel. Avec ma coscénariste Maria Pourchet nous avons décidé de nos lancer dans l'aventure en tirant l'histoire vers la comédie sans perdre le réalisme, pour suivre un couple de quinquagénaires, Diane et Alain, qui se retrouvent face à face et dans tous es états après le départ du petit dernier." ... Amoureux de Diane comme au premier jour, Alain traverse la cinquantaine sans soucis, même le départ des enfants il l'a bien vécu. Diane moins... Elle entame la cinquantaine avec la sensation qu'elle pourrait mourir d'ennui ou d'angoisse. Alain voit son couple vaciller pour la première fois, il décide alors un pari à quitte ou double, l'aimer et donc la quitter en espérant réveiller la flamme au sein du couple... 

Le couple est incarné par Franck Dubosc vu dans son propre film "Rumba la Vie" (2022), "Plancha" (2022) de Eric Lavain et "10 Jours encore sans Maman" (2023) de Ludovic Bernard, puis Karin Viard qui retrouve son réalisateur après plusieurs collaborations au théâtre, actrice toujours aussi prolifique avec rien que cette année "Sage-Homme" (2023) de Jennifer Devoldère, "Une Nuit" (2023) de Alex Lutz, "Wahou !" (2023) de Bruno Podalydès et "Magnificat" (2023) de Virginie Sauveur. Citons ensuite Clotilde Courau vue dernièrement dans "Le Médecin Imaginaire" (2022) de Ahmed Hamidi et "L'Eté Dernier" (2023) de Catherine Breillat, Bérengère Krief vue dans "Victor et Célia" (2019) de Pierre Jolivet et "Les Folies Fermières" (2022) de Jean-Pierre Améris, et retrouve après "Brutus vs César" (2020) de et avec Kheiron son partenaire Youssef Hajdi vu dans "Divorce Club" (2020) de et avec Michael Youn et "Big Bug" (2022) de Jean-Pierre Jeunet, il retrouve aussi après "C'est la Vie" (2020) de Julien Rambaldi l'acteur Tom Leeb (fils de Michel) vu dans "Edmond" (2019) de Alexis Michalik ou "Pourris Gâtés" (2021) de Nicolas Cuche, Clémentine Baert vue dans "L'Amour est une Fête" (2018) de Cédric Anger, "Nous finirons Ensemble" (2019) de Guillaume Canet et "King" (2021) de David Moreau, puis enfin Louise Orry-Diquéro aperçue dans "L'Evénement" (2021) de Audrey Diwan... L'usure du couple, voilà un sujet maintes traitée au cinéma,  mais le plus souvent cela est abordé via le drame ou au pire la comédie dramatique. Cette fois il s'agit d'une comédie avec deux têtes d'affiche idéales pour ce genre d'histoire qu'on espère aussi drôle qu'un "Papa ou Maman" (2015) de Matin Bourboulon et aussi actuel par exemple du récent "Un Homme Heureux" (2023) de Tristan Séguéla. Avec ce temps qui passe au sein du couple s'ajoute la ménopause, une thématique plus rarement abordé, seul nous vient à l'esprit le film "Aurore" (2017) de Blandine Lenoir.

La bonne idée du film est que le couple se sépare sans réelle cause, ou plutôt pour une fois ce n'est pas pour la sempiternelle raison de l'adultère qu'ils se quittent. Dès la séparation le film pousse à la réflexion sur l'idée qu'on se fait de l'amour et du couple, quand on est jeune, puis quand trois décennies ont passé. Madame et sa ménopause est un paramètre en plus, mais il reste secondaire il est juste assez cohérent qu'il soit un élément à cet instant de leur vie. Le premier quart d'heure est en cela très bien écrit, logique et pertinent, avec des personnages attachants qui agissent de façon tout aussi vraisemblable. Le film devient un peu redondant ensuite, (je reviens mais non, il revient mais non, nouveaux partenaires...) et surtout parce qu'il n'y a plus rien qui surprend, les poncifs se font plus présents (le cahier des charges bien remplis avec la "minorité visible", LGQBT, #MeToo...), et la crise de couple devient juste une sorte de break et/ou de crise de la cinquantaine dans un récit plutôt monotone tant on attend que la comédie s'éveille avec des gags qui font rires. Mais non, la comédie reste sage, on frôle la comédie dramatique tant les gags sont rares on est d'autant plus frustré que Dubosc n'attend que ça, de lâcher un peu prise tandis qu'on ne peut que remarquer ses tics naturelles freinés pour des séquences émotions trop nombreuses sur lesquelles il se doit de jouer l'homme sérieux. Karin Viard est une fois de plus impeccable, qui joue à merveille les failles d'une femme qui croit qu'elle est une fleur qui fane. Il est dommage que les seconds rôles soient si peu étoffés, Clotilde Courau méritait mieux que de jouer "simplement" la vieille nympho, tandis que  Youssef Hajdi manque cruellement de dialogues plus drôles et incisifs. En résumé une comédie dans la mouvance habituelle de la comédie française, trop sociale, voulant trop à la fois faire du sérieux et du social et donc rarement vraiment drôle (les scènes les plus drôles sont dans la B.A.).

Note :