Le Cirque des Horreurs (1960) de Sidney Hayers

Avec ses deux premiers films "Violent Moment" (1958) et "The White Trap" (1959), le réalisateur britannique Sidney Hayers poursuit dans le cinéma de genre. Il deviendra un des spécialistes des films de séries B avec des films comme "Les Gangsters" (1961), "L'Aventure Sauvage" (1966) ou "Mortelle Rencontre" (1974). Il se situe un peu  entre les productions de la Hammer et Roger Corman, la filiation est assez naturel puisque ses producteurs sont aussi ceux de Roger Corman, tandis que son scénariste a déjà travaillé pour la Hammer. Ainsi l'histoire est écrite par George Baxt à qui on doit "La Revanche de Frankenstein" (1958) de Terence Fisher et "La Cité des Morts" (1960) de John Llewellyn Moxey et qui retrouvera son réalisateur pour "Les Gangsters" (1961) et "Brûle, Sorcière, Brûle !" (1962). Mais vu le sujet et le speech on ne peut s'empêcher de penser à un film sprtit en salles quelques mois avant, le chef d'oeuvre français "Les Yeux sans Visages" (1960) de Georges Franju... Un chirurgien esthétique doit fuir après une opération fâcheuse sur une dame anglaise. Désormais fuyard mais secondé par deux admirateurs de son travail, il parvient à devenir propriétaire d'un petit cirque. Bientôt, il promet de nouveaux visages à des repris de justice et en échange ces derniers deviennent des artistes "beaux" au sein de son cirque itinérant. Mais au fils des années, des morts s'accumulent et si ils semblent victimes de simples accidents le nombre finit par éveiller les soupçons des autorités... 

Le Cirque des Horreurs (1960) de Sidney Hayers

Le médecin est incarné par l'acteur allemand Anton Diffring surtout vu en soldat dans des films de guerre comme dans "Les Héros de Telemark" (1965) de Anthony Mann ou "Le Crépuscule des Aigles" (1966) de John Guillermin mais son rôle le plus connu doit être dans "Fahrenheit 451" (1966) de François Truffaut. La fille du propriétaire du cirque est joué par la française Yvonne Monlaur révélée par les films "Treize à Table" (1955), "Mannequins de Paris" (1956) et "Les Collégiennes" (1957) tous trois de André Hunebelle, tandis que son père est joué par Donald Pleasance surtout connu ensuite avec des films comme "La Grande Evasion" (1962) de John Sturges, "On ne vit que Deux Fois" (1967) de Lewis Gilbert ou "Halloween" (1978) de John Carpenter, il retrouve après "1984" (1956) de Michael Anderson son partenaire et ici second du médecin, Kenneth Griffith second couteau de luxe qui retrouvera Sidney Hayers dans "Les Gangsters" (19161), vu dans "Après Moi le Déluge" (1959) de John Boulting, "Assassinats en Tous Genres" (1969) de Basil Dearden ou "Quatre Mariages et un Enterrement" (1994) de Mike Newell, il est accompagné comme fidèle au docteur par Jane Hylton vue entre autre dans "Il pleut Toujours le Dimanche" (1947) de Robert Hamer, "Passeport pour Pimlico" (1949) de Henry Cornelius et plus tard "Les Oies Sauvages" (1978) de Andrew V. McLaglen. Kenneth Griffith retrouve après "Atlantique, Latitude 41°" (1958) de Roy Ward Baker l'acteur John Merivale vu dans "L'Homme Invisible" (1933) de James Whale, plus tard dans "Le Dernier de la Liste" (1963) de John Huston, puis retrouve aussi de son côté après "La Bataille du Rio de la Plata" (1956) du duo Powell-Pressburger son partenaire Jack Gwillim vu notamment dans "Jason et les Argonautes" (1963) de Don Chaffey, "Patton" (1970) de Franklin J. Schaffner ou "Le Choc des Titans" (1981) de Desmond Davis. Parmi les belles citons Yvonne Romain vue dans "La Nuit du Loup-Garou" (1961) de Terence Fisher, "Le Fascinant Capitaine Clegg" (1962) de Peter Graham Scott ou "La Poupée Diabolique" (1964) de Lindsay Shonteff, et Erika Remberg (qui épousera son réalisateur Sidney Hayers 25 ans plus tard !) vue notamment dans "Antonia en Uniforme" (1956) de Willi Forst, "Le Bois des Amants" (1960) de Claude Autant-Lara, "La Nuit des Vampires" (1964) de Akos Von Rhatonyi ou encore "Esotika Erotika Psicotika" (1970) de Radley Metzger. Pui senfin n'oublions pas les débuts à l'écran d'un certain Kenny Baker futur interprète invisible de R2-D2 dans la saga "Star Wars" (1977-2005) de George Lucas...

Le Cirque des Horreurs (1960) de Sidney Hayers

La première scène du film donne un ton et une vision d'horreur qui promet un film audacieux et stylisé malgré un maquillage un peu trop grossier. Mais la suite va beaucoup trop vite, en 20mn le film pose ses bases, présente les protagonistes et impose le temps qui passe et occulte la problématique technique médicale dans une sorte de résumé express où les ellipses se bousculent. Ca va trop vite, ça se bouscule alors que quelques paramètres auraient mérités plus de travail. Le récit prend un virage ensuite avec le cirque, qui fonctionne bien, comme une famille où les "freaks" n'existent plus. Malheureusement au passage la noirceur s'est un peu trop estompée, le style horrifique laisse place à un Film Noir plutôt sage visuellement. Il est dommage que toute la dimension "professeur fou" soit omise, pas d'opération, pas de choc visuel, juste des allusions. Par contre on aime certains personnages (les deux serviteurs fidèles), la photographie reste séduisante, les effets spéciaux plutôt bien rendus (exception faîte du "masque" du début et d'un gorille trop humain), cet érotisme suranné et quelques scènes marquantes (la première ou le lanceur de couteaux). Un mix entre "Freaks" (1932) de Tod Browning et "Les Yeux sans Visages" mais sans les qualités qui en faisaient des chefs d'oeuvres singuliers.

Note :  

Cirque Horreurs (1960) Sidney HayersCirque Horreurs (1960) Sidney Hayers

11/20