CHRONIQUES
SEX EDUCATION S04 (Netflix) – 15/20
Un émouvant adieu aux gamins de Moordale. On s’était attaché comme rarement dans une série à ces personnages fantasques et hauts en couleur. Mais si Sex Education est toujours aussi drôle, ce final perd un peu de la légèreté qui faisait la signature du show. Il aborde des sujets bien moins triviaux et adopte un ton plus grave, comme pour marquer un peu plus dramatiquement le passage à l’âge adulte. Il est toujours question de sexe, mais ce n’est plus le principal moteur de la série. L’abandon, le deuil, la santé mentale prennent le dessus. Et elle est encore plus queer, les élèves ayant dû quitter Moordale pour un lycée à la pointe de l’inclusivité. Mais la manière dont cela est intégré à l’intrigue ne relève pas du cahier des charge, c’est fait de manière intelligente, pour alimenter de nouvelles intrigues qui ne sont jamais manichéennes, mais toujours diverses et complexes.
Après avoir retardé au maximum de lancer le dernier épisode, on abandonne donc Otis, Maeve et les autres avec un petit pincement au cœur. Ils vont nous manquer.
ONE PIECE S01 (Netflix) – 14/20
Etant totalement novice à l’univers de One Piece (et des mangas en général) son adaptation en série live est une sympathique surprise. Avec ses airs de Pirates des Caraïbes pour ado, elle trimbale un humour plutôt efficace et un solide sens de l’aventure accentué par une musique ultra-entrainante.
La direction artistique est très sûre, assumant une grande ambition visuelle que ce soit pour ses décors ou les combats. Le transfert du papier à l’écran de la dimension cartoonesque de ses personnages est réussi, ils ne sont jamais ridicules. On ira même jusqu’à dire qu’elle a du cœur cette série. Même si les derniers épisodes s’avèrent un peu répétitifs, cette première saison n’en demeure pas moins enthousiasmante.
IRRESISTIBLE S01 (Disney+) – 06/20
Laborieuse de bout en bout, Irrésistible ne trouve jamais le bon rythme et ne parvient pas à capitaliser sur son sujet, un amour physiquement (littéralement) impossible. Elle ne sait pas trop quoi en faire, force les situations, multiplie les moments gênants pour des personnages proche de la bêtise ou du ridicule (Trésor est particulièrement gratiné). La réalisation n’a aucun relief, le scénario est d’une mollesse insupportable, poussant des comédiens peu aidés par dialogues poussifs à surjouer pour compenser le manque de peps.
Le charme de Camélia Jordana est le seul intérêt de cette comédie pas drôle et pas très romantique bien fade. Irrésistible n’est simplement pas intéressante.