Réalisateur des films "Mauvaises Fréquentations" (1999), "Les Emotifs Anonymes" (2010) ou "Je vais Mieux" (2017), Jean-Pierre Améris revient en adaptant le roman "Changer le Sens des Rivières" (2019) de Murielle Magellan, un projet qui semble presque naturelle puisque cette dernière, qui vient de réaliser son premier long métrage avec "La Page Blanche" (2022), retrouve en fait son réalisateur pour lequel elle a co-écrit les films "Une Famille à Louer" (2015) et "Profession du père" (2021) sans compter le téléfilm "La Joie de Vivre" (2011). Pourtant la romancière ne participe pas à l'écriture du film, le réalisateur-scénariste co-signe le scénario avec Marion Michau qu'il retrouve après son dernier film "Les Folies Fermières" (2022)...
Marie-Line, jeune serveuse de 20 ans qui s'occupe de son père dépressif tombe amoureuse de Alexandre. Mais quand il la quitte elle ne comprend pas et suite à un incident où Alexandre est blessé Marie-Line est condamné à des dommages et intérêts. Elle perd son travail, dos au mur elle contacte le juge qui finit par lui proposer de devenir pour un mois son chauffeur... La jeune femme est incarnée par la chanteuse Louane Emera révélée dans "la Famille Bélier" (2014) de Eric Lartigau, vue depuis dans "Nos Patriotes" (2017) de Gabriel Le Bomin et "Les Affamés" (2018) de Léa Frédeval. Le Juge est interprété par Michel Blanc vu dernièrement dans "Les Cadors" (2023) de Julien Guetta et "Les Petites Victoires" (2023) de Mélanie Auffret. Le père de Marie-Line est joué par Philippe Rebbot vu dans "Les Goûts et les Couleurs" (2022) de Michel Leclerc, "Pétaouchnok" (2022) de Edouard Deluc et "La Maison" (2022) de Anissa Bonnefont, tandis que l'(ex)petit ami est joué par Victor Belmondo (petit-fils de Jean-Paul Belmondo) vu dans "Envole-Moi" (2021) de Christophe Barratier, "Albatros" (2021) de Xavier Beauvois et "Arrête avec tes Mensonges" (2023) de Olivier Peyon. Citons ensuite Nathalie Richard actrice omniprésente cette année avec déjà 7 films dont encore en salles "Coup de Chance" (2023) de Woody Allen, "Visions" (2023) de Yann Gozlan et "Le Règne Animal" (2023) de Thomas Cailley, Alexandra Gentil aperçue dans "Les Yeux Jaunes des Crocodiles" (2014) de Cécile Telerman ou "Les Vedettes" (2022) de Jonathan Barré, puis Ambre Munié apparue dans "Divertimento" (2023) de Marion-Castille Mention-Schaar... Dès le début on est pas franchement séduit par une bande-annonce qui montre d'ores et déjà des passages aussi ridicules que maladroits, qui vont malheureusement se confirmer lors de la séance. Par exemple la jeune femme en galère est évidemment vêtue d'une façon qui rappelle quelques péripatéticiennes de boulevard ou une membre des Tuche.
Le pire arrive avec cette "agression" qui n'en est pas une (maladresse, accident comme vous voulez) et qui jamais n'aurais amené à une interpellation ou à une procédure judiciaire (encore heureux les tribunaux sont déjà débordés), mais de surcroît Alexandre est décrit comme une jeune homme sérieux qui a la tête sur les épaules, qui n'en veut pas plus que ça à son ex, bref pas très cohérent avec un procédurier vengeur. Ainsi, en quelques minutes le film accumule clichés piteux et raccourcis trop faciles. Si on est déçu par cette approche peu subtile à laquelle le réalisateur Jean-Pierre Améris ne nous avait pas habitué, il reste un conteur plaisant qui nous force presque la main pour nous emporter dans cette fable moderne. Le duo Marie-Line/Emera et le juge/Blanc fonctionne bien et les bons sentiments n'ont jamais fait de mal même si ça dégouline un peu saupoudré de démagogie façon soupe vite fait bien fait. Bref, une comédie sans prise de risque ni véritable idée, c'est gentillet comme on dit.
Note :
10/20