Voici une énième suite d'un grand classique, qui prouve une fois de plus que les studios ne vont pas chercher loin, autant surfer sur les succès d'antan. Cette fois il s'agit de faire la suite du chef d'oeuvre du film d'horreur "L'Exorciste" (1973) de William Friedkin, qui a pourtant déjà eu deux suites avec "L'Exorciste II - l'Hérétique" (1978) de John Boorman et "L'Exorciste III" (1990) de William Peter Blatty lui-même, auteur du roman original (1971), sans compter le prequel "L'Exorciste : au Commencement" (2004) de Renny Harlin et une série TV éponyme (2016). Ce sont les patrons de la société de production Morgan Creek qui ont obtenu les droits du roman fin des années 90, malgré l'échec logique du prequel ils ont toujours espéré de relancer la franchise. Les frères James G. et David Robinson, patrons de Morgan Creek ont relancé le projet après avoir vu la trilogie "Halloween" (2018-2022) de David Gordon Green, des films eux-mêmes vus comme des suites direct au classique "Halloween" ( 1978) de John Carpenter malgré les suites multiples sortis entre temps. Cette dernière trilogie étant produite par le nabab du genre Jason Blum, Morgan Creek et la Blumhouse se sont associés pour produire ce nouveau projet vu et prévu comme une suite directe du film originel de Friedkin. Ainsi, le film est proposé à David Gordon Green à qui ont doit aussi des films comme "Prince of Texas" (2013), "Joe" (2014) ou "Mangelhorn" (2015). L'histoire a d'abord été confiée à Scott Teems, réalisateur de "The Quarry" (2020) et surtout scénariste de "Hollywood Kills" (2021) de David Gordon Green, "Firestarter" (2022) de Keith Thomas et "Insidious : the Red Door" (2023) de et avec Patrick Wilson, le scénario a ensuite été écrit par Peter Sattler qui a signé "The Guard" (2014), puis en collaboration avec Danny McBride créateur de la série TV "The Righteous Gemstones" (2022-...) et surtout acteur-co-scénariste régulier de David Gordon Green. Pour les besoins du film et vu son sujet la production a fait appel à des experts en spiritualité de plusieurs confessions pour assister l'équipe et les acteurs. Le film a été classé R aux Etats-Unis soit interdit aux moins de 17 ans non accompagnées... Depuis la mort de sa femme enceinte 12 ans auparavant, Victor Fielding élève seul sa fille Angela. Un jour sa fille et son amie Katherine disparaissent dans les bois avant de réapparaître 72 heures après sans avoir le moindre souvenir. Mais très vite d'étranges phénomènes arrivent et le danger se fait de plus en plus violent et inexplicable. Désespéré, Victor décide de faire appel à Chris MacNeil, seule personne encore en vie qui ait connu des faits semblables...
Victor Fielding est joué par Leslie Odom Jr. vu dans "Harriet" (2020) de Kasi Lemmons, "One Night in Miami" (2021) de Regina King, "Many Saints of Newark - une Histoire des Soprano" (2021) de Alan Taylor et "Glass Onion" (2023) de Rian Johnson. Sa fille Angela est joué par la jeune Lidya Jewett aperçue dans "Darkest Minds : Rebellion" (2018) de Jennifer Yuh Nelson et remarquée surtout dans les séries TV "Good Girls" (2019-2021) ou "Zoé + Juju" (2022), tandis que son amie Katherine est jouée par l'inconnue Olivia Marcum dans son premier rôle. Deux prêtres sont joués par E.J. Bonilla vu dans "Les Baronnes" (2019) de Andrea Berlof et "Gemini Man" (2019) de Ang Lee, puis Antoni Corone vu entre autre "Green Zone" (2010) de Paul Greengrass, "The Immigrant" (2013) de James Gray ou "Sons of Philadelphia" (2021) de Jeremie Guez. Citons ensuite Ann Dowd vue notamment dans "Compliance" (2012) de Craig Zobel, "Hérédité" (2018) de Ari Aster ou "Rebecca" (2020) de Ben Wheatley, Raphael Sbarge aperçu dans "Independance Day" (1996) et "Pearl Harbor" (2001) tous deux de Roland Emmerich mais surtout acteur récurrent apparu dans la plupart des séries TV à succès de "Cosby Show" (1988) à "Dahmer" (2022), Jennifer Nettles chanteuse du groupe Sugarland dans son premier rôle au cinéma, Linda Boston aperçue dans "Sparkle" (2015) de Salim Akil ou "It Follows" (2015) de David Robert Mitchell, Danny McCarthy co-scénariste qui s'octroie un petit rôle vu entre autre dans "Amityville" (2005) de Andrew Douglas, "Quand vient la Nuit" (2014) de Michael R. Roskam ou "Elvis & Nixon" (2016) de Liza Johnson, puis enfin n'oublions pas Ellen Burstyn alias Chris MacNeil qui est donc de retour et reprend donc son rôle de "L"Exorciste" (1973), devenue star ensuite dont on peut citer les films "Alice n'est plus Ici" (1974) de Martin Scorcese, "Requiem for a Dream" (2000) de Darren Aronofsky, "Interstellar" (2014) de Christopher Nolan ou "Pieces of a Woman" (2021) de Kornel Mundruczo... Avec un début un peu long on constate surtout que le film est plombé par ce qui parasite la majorité des productions "grands publics" aujourd'hui, pour faire court et global le wokisme. Ainsi à l'instar des panels raciaux devenus obligatoires et systématiques voici que même dans l'exorcisme on voit arriver plusieurs exorcistes de différentes religions jusqu'à ce que ce soit sans queue ni tête. Un prêtre ok, logique vis à vis de la foi des parents, mais une sorte de gourou vaudou qui sort de nulle part c'est trop, on se demande alors pourquoi pas un rabbin, un imam... etc...
Et que dire de madame Elle Burstyn alias Chris MacNeil, là que pour légitimer le lien avec le film original, au point qu'on en fait une experte en exorcisme façon vite fait bien fait. Bref c'est con, bêtement con et faineant. Dès les premières minutes on souffle devant tant de choses convenues, notamment et surtout en nous présentant plus ou moins directement les traumas du passé qui ne manqueront évidemment pas de ressurgir. Plus des ficelles mais des cordes mouillées déjà vues mille fois, le réalisateur pensait-il réellement surprendre les spectateurs aussi facilement que ceux de 1973 ?! Les personnages sont inintéressants car trop clichés, les fillettes sont impressionnantes mais on pense beaucoup à Linda Blair/Regan aussi. Rappelons que Friedkin mettait plus d'une heure à mettre en place le climax devenu mythique, le temps qu'une mère affolée puisse accepter un tel événement. A contrario David Gordon Green veut surtout aller trop vite, où comment les parents pensent à la possession très et trop vite, l'accepte plutôt "bien" ce qui empêche par là même d'instaurer une atmosphère adéquate aussi essentielle que nécessaire. Un film râté, simplement, énième suite digne d'une illusion.
Note :