Le procès Goldman

Par Dukefleed
Un fantoche devenu icone gauchiste

Début des 70’s, l’extrême gauche, avec ses actions violentes fait la une de l’actualité. C’est dans ce contexte, avec une police aux pratiques parfois douteuses et une extrême droite antisémite occupant déjà bien le terrain, que l’affaire Goldman se déroule. Ce film tout en huis clos dans la salle d’audience, très académique et très fidèle aux procès-verbaux des débats, ne prend pas parti. La culpabilité ou non du demi-frère de JJG, le plus populaire des français, n’est pas l’enjeu du film. Ce film monte un homme, en fait assez minable ; un fantoche se rêvant révolutionnaire pour faire mieux que ses illustres parents, résistants de premier ordre. Il s’invente une cause, mais il n’est en fait qu’un petit voyou à la tête bien faite. La publication d’un ouvrage durant ses années de prison lui donnera une aura populaire dans les milieux de gauche prompt à mobiliser jusqu’aux artistes (Simone Signoret sera là durant toute l’audience) et l’intelligentsia ; mais aussi le peuple. Et çà pèsera dans la balance d’une justice qui ne se révèle pas si impartiale quant il faut juger le fils d’un héros. On y voit aussi la roublardise de la défense pour sauver la tête d’un homme ; la peine de mort fait encore frémir.

Ça manque d’inventivité, mais l’écriture et le montage sont sacrément ciselés. Pas de gras, pour un film de deux heures en quasi huis clos, on n’est passionné par les débats. Et l’acteur jouant le condamné n’y est pas pour rien, il semble habité jusqu’à provoquer la mort en face.

Mais la question que l’on se pose au terme du film ; quel intérêt de faire un film sur ce personnage ?

Sorti en 2023

Ma note: 13/20