Un film de Kaurismaki, c’est toujours de la poésie, un moment suspendu avec des personnages décalés attendrissants et attachants portant de nombreuses fêlures. Et c’est la beauté de son cinéma, un cinéma se voulant intemporel et universel. Celui-ci ne déroge pas à la règle avec deux personnages écorchés essayant de trouver une voie à deux au milieu d’un monde absurde et violent. Kaurismaki les filme avec beaucoup de douceur et de délicatesse dans chacun de ses plans. En 1h20, il décide de s’attaquer à de nombreuses thématiques ; peut-être un peu trop et donc ne rester qu’en surface. Surtout qu’il est le spécialiste de la lenteur, parfois monotone… et c’est le cas ici. La photographie aux couleurs chaudes et les décors nous plongeant dans une forme d’anachronisme sont délicieux ; mais le film reste triste et austère. Lui le maitre de la mélancolie tourne à la dépression ; son film, traitant pourtant d’une belle histoire d’amour ne fait guère rêver.
Reste la beauté formelle d’un auteur parlant comme personne du monde contemporain en le filmant comme un passé fantasmé.
Les non-initiés au cinéma de Kaurismaki, ne commencez pas par celui-ci ; au risque de passer à côté d’un grand metteur en scène atypique.
Sorti en 2023
Ma note: 11/20