Un grand merci à Warner Bros. Entertainment France pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le Blu-ray 4k UHD du film « Rocky III : l’œil du tigre » de Sylvester Stallone.
« Je ne te suivrai pas parce que ce gars –là, c’est un tueur. Une machine à cogner. Et tu ne sais plus ce que c’est depuis que tu as ton titre ! »
Rocky Balboa est aujourd’hui un champion respecté, après ses deux victoires contre Apollo Creed. Il coule désormais des jours tranquilles ponctués de matchs de gala. Mais lorsqu’il perd contre un nouveau venu sur le circuit, Clubber Lang, il doit à tout prix retrouver l’œil du tigre pour gagner le championnat.
« Tu as perdu ton titre pour tout un tas de mauvaises raisons. Mais quand tu m’as battu moi, tu avais l’œil du tigre. Et pour le retrouver il faut tout reprendre depuis le commencement »
Après une décennie de vaches maigres faites de figurations (« Bananas » de Allen, « Klute » de Pakula, « On s’fait la valise Docteur ? » de Bogdanovitch) et de seconds rôles dans des productions fauchées (« La course à la mort de l’an 2000 » de Bartel, « Adieu ma jolie » de Richards), Sylvester Stallone accède finalement et de façon très soudaine à une notoriété planétaire grâce à l’immense succès de « Rocky » (1976). Soit l’ascension extraordinaire d’un boxeur amateur issu d’un milieu populaire qui gagnera sa place parmi les grands et le respect de ses pairs par son abnégation, son courage et à la force ses poings. Un scénario écrit par ses propres soins et qu’il n’a accepté de vendre à un studio qu’à la condition expresse d’en interpréter le rôle principal. Ce que les studios ont longtemps refusé de par son manque de notoriété. Mais sa persévérance sera récompensée : avec 220 millions de dollars de bénéfices et dix nominations aux Oscars pour trois statuettes (meilleurs film, réalisateur et montage), le film est un carton public et critique. Ce qui permettra à Stallone d’accéder à des premiers rôles (« F.I.S.T » de Norman Jewison en 1978), de s’essayer à la réalisation (« La taverne de l’enfer », 1978), et finalement d’écrire une suite aux aventures de Rocky (« Rocky II : la revanche », 1979) qu’il réalisera lui-même. La franchise se révélant toujours aussi rentable, un troisième opus sort donc sur les écrans en 1982, avec toujours Stallone devant et derrière la caméra.
« Rappelle-toi que tu reviens de loin. Et n’oublie pas les efforts que ça t’a coûté ! »
On l’avait connu outsider, amateur maladroit mais pugnace (« Rocky »), puis travailleur acharné et revanchard, au point d’arracher le titre mondial (« Rocky II »), gagnant ainsi sa place parmi les plus grands champions de la boxe. Et le privilège de ne plus avoir rien à prouver. Jusqu’à ce que, comme dans les westerns, un jeune challenger vienne le défier en public et lui rappeler qu’il n’existe pas d’hégémonie durable. Sauf à se perfectionner encore et toujours. Après deux films qui nous contaient l’ascension du boxeur Rocky Balboa vers les sommets, « Rocky III : l’œil du tigre » marque sa première expérience de l’échec et de l’humiliation. Car de façon très paradoxale, Rocky perd parce qu’il s’est embourgeoisé jusqu’à l’absurde. L’argent lui ayant apparemment ôté toute faim de victoire. Pour laver l’affront et retrouver sa place au firmament, il devra donc se remettre en question et réapprendre les bases de sa boxe pour mieux retrouver sa rage de vaincre et se retrouver lui-même. Et qui de mieux que son meilleur rival et adversaire d’hier, le mythique Apollo Creed, pour le remettre dans le droit chemin. Stallone filme ainsi avec panache la résurrection de son héros/double de fiction, entre séances d’entrainement acharnées et séquences de combat nerveuses et toujours aussi impressionnantes. Pour pimenter le tout, il doit faire face pour la première fois à un adverse réellement méchant, Clubber Lang, véritable « tueur » des rings sans foi ni loi, impeccablement campé par l’impressionnant Mister T. En creux, « Rocky III : l’œil du tigre » est aussi un portrait quasi métaphorique de l’Amérique désabusée du début des années 80 (marquée notamment par l’affront de la crise des otages en Iran) et qui renouera à cette même période avec son militarisme triomphant en plaçant Ronald Reagan à la Maison Blanche. Stallone opère ici un tournant narratif et signe là sans doute le film le plus grinçant (on évoque quand même du bout des lèvres les matches truqués) et le plus mordant de la saga. Avec, en prime une musique rentrée à jamais dans la postérité.
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Le blu-ray 4k UHD : Le film est présenté dans un (très beau) Master restauré 4k et proposé en version originale américaine (DTS HD 5.1 et 2.0) ainsi qu’en versions française, allemande, italienne et espagnole (Dolby Digital 5.1). Des sous-titres français, anglais, allemands, italiens, espagnols et néerlandais sont également disponibles.
Aucun bonus ne vient compléter cette édition.
Édité par Warner Bros. Entertainment France, « Rocky III : l’œil du tigre » est disponible en steelbook bluray 4k UHD + blu-ray depuis le 29 mars 2023.
Le site Internet de Warner Bros. Entertainment France est ici. Sa page Facebook est ici.