Ticket to paradise

Par Platinoch @Platinoch

Un grand merci à Universal Pictures France pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « Ticket to paradise » de Ol Parker.

« La dernière fois que David a été utile, c’est la nuit où on a conçu Lily ! »

Alors qu’ils se retrouvent malgré eux pour fêter la diplomation de leur fille, un couple séparé est contraint de pactiser et de monter un stratagème pour tenter d’empêcher leur fille de commettre la même erreur qu’eux jadis : céder au coup de foudre.

« Même si c’est pénible pour nous deux, il faut qu’on ait une stratégie commune et qu’on parle d’une seule voix ! »

Genre hollywoodien par excellence, la comédie de remariage connut son heure de gloire à la fin des années 30, offrant souvent un postulat idéal aux screwball comedy, ces comédies loufoques qui jouaient de leur tonalité joyeusement décalée pour aborder des sujets alors jugés subversifs (divorce, adultère, difficultés de couple) par le très rigoriste code de censure américain. On se souvient ainsi de nombre de comédies aussi truculentes que grinçantes telles que « Cette sacrée vérité » (McCarey, 1937), « L’impossible Monsieur Bébé » (Hawks, 1938), « La dame du vendredi » (Hawks, 1940), « Mon épouse favorite » (Kanin, 1940), « Indiscrétions » (Cukor, 1940) ou encore « Un cœur pris au piège » (Sturges, 1941). Mais après la Seconde guerre mondiale, le genre devient plus rare sur les écrans, se contentant de quelques irruptions ponctuelles et le plus souvent inégales : des très fades « Phffft ! » (Robson, 1954), « Pousse-toi chérie » (Gordon, 1963) ou encore « Les inséparables » (Donohue, 1965) au jouissif « Pas si simple » (Meyers, 2009). Profitant de sa notoriété naissante, acquise d’abord en tant que scénariste de la saga « Indian palace » puis en tant réalisateur avec « Mamma mia : here we go again » (2018), le britannique Ol Parker tente avec « Ticket to paradise » de dépoussiérer ce genre très codifié. L’occasion pour lui de réunir deux des stars les plus glamours d’Hollywood en les personnes de Julia Roberts et George Clooney.

« La vie est comme ça : il y a un évènement qui change tout et on passe à autre chose »

« Ticket to paradise » est ainsi construit sur un canevas très classique et sans véritable surprise : un (ex-)couple de sémillants divorcés ne pouvant pas se supporter doit faire face à des retrouvailles forcées et rébarbatives, à l’occasion du mariage de leur fille. Une union précipitée avec un jeune pêcheur balinais qu’ils jugent l’un comme l’autre tout à fait inopportune, les obligeant à faire équipe et à monter un stratagème pour tenter de convaincre leur progéniture de renoncer à cette union. Sur le papier, le film promettait un attrayant mélange de légèreté et de romantisme, le tout dans des décors de rêve. Surtout, il y avait là matière à faire une comédie pétillante, entre choc des cultures, des mœurs et des générations. Mais c’était sans compter sur cette incroyable faculté hollywoodienne à gommer systématiquement toute forme d’aspérités et à standardiser ses scénarios : le jeune pêcheur se révèle être un « startupeur » branché et écolo, tandis que sa famille balinaise parait pour sa part très ouverte et très peu réticente à l’idée d’accueillir une belle-fille étrangère (qui plus est américaine). Du coup, le film semble passer en grande partie à côté de son sujet, évitant très prudemment tout sujet qui fâche comme le racisme ou le mépris de classe au profit d'un exotisme bon teint. Et à trop chercher à enjoliver les choses en enchainant les clichés comme les perles (la longue scène de saoulerie dans le bar qui marque les retrouvailles du couple au détour d'une danse, jusqu'au plongeon final vers l'inconnu), le film finit par en perdre toute forme de crédibilité. Ne reste dès lors plus que les beaux décors et le charme du couple Clooney/Roberts, une nouvelle fois très complice, pour sauver les meubles. Véritables attractions du film, ce sont d’ailleurs eux qui nous offrent les meilleurs moments en livrant une prestation qui s’inspire ouvertement par son abattage de Cary Grant et de Katharine Hepburn. Dépaysant et pas foncièrement déplaisant, l’ensemble reste cependant assez fade et plutôt anecdotique.   

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Le blu-ray : Le film est proposé en version originale américaine (DTS-HD 7.1), ainsi qu’en versions française, allemande et italienne (toutes 7.1). Des sous-titres français, néerlandais, allemands et italiens sont également disponibles.

Côté bonus, le film est accompagné des featurettes « Le retour de l’éblouissant duo », « Destination Mariage », « Production au paradis » et « Garder son sérieux ».

Édité par Universal Pictures France, « Ticket to paradise » est disponible en DVD ainsi qu’en blu-ray depuis le 22 février 2023.

Le site Internet de Universal Pictures France est ici. Sa page Facebook est ici.