Voilà un projet initié dans le cadre des Résidences SoFilm 2017 suite à un appel à projets de films fantastiques et de science-fiction. Le scénario est signé de Mathieu Naert, déjà réalisateur du court métrage "Pandémie" (2012), ou aperçu comme figurant dans plusieurs courts ou séries TV, ou encore le film "L'Outsider" (2016) de Christophe Barratier, et qui a pu développé son idée sous le parrainage de Nicolas Peufaillit, co-scénariste césarisé du chef d'oeuvre "Un Prophète" (2009) de Jacques Audiard. Ensuite la réalisation a été confiée à un autre inconnu, Stephan Castang qui a auparavant signé les courts métrages "Jeunesse Française" (2011) et "Panthéon Discount" (2017), également aperçu comme figurant comme dans "La Nuée" (2021) de Just Philippot. Le film a d'ores et déjà été présenté dans plusieurs festivals où il a été plusieurs fois primé comme au festivals de Catalogne, Champs-Elysées ou Strasbourg... Du jour au lendemain, Vincent est agressé à plusieurs reprises sans raison apparente. Les agressions s'accumulent et certaines visant même le tuer de manière flagrante. Sa vie jusqu'alors sans histoires est soudainement bouleversée par ces attaques auxquelles il ne comprend rien...
Vincent est incarné par Karim Leklou justement révélé par "Un Prophète" (2009) et qui est devenu depuis un acteur majeur de notre cinéma avec entre autre "BAC Nord" (2020) de Cédric Jimenez, "Un Monde" (2021) de Laura Wandel ou "Temps Mort" (2023) de Eve Duchemin. Citons ensuite François Chattot vu notamment dans "Un Héros très Discret" (1996) de Jacques Audiard, "L'Exercice de l'Etat" (2011) de Pierre Schoeller ou "Tirailleurs" (2023) de Mathieu Vadepied, Virmala Pons vue dans "Comment je suis Devenu Super-Héros" (2021) de Douglas Attal, "Petite Fleur" (2022) de Santiago Mitre ou "Youssef Salem a du Succès" (2023) de Baya Kasmi, Karoline Rose Sun, artiste musicale pfranco-allemande plus connue sous le nom Sun, qui a joué et composé pour le film "Tom Medina" (2021) de Tony Gatlif et vue depuis dans "Conann" (2023) de Bertrand Mandico, Pierre Maillet acteur expérimenté essentiellement vu sur les planches et rarement sur grand écran mais dont on peut citer "Elisa" (1994) de Jean Becker ou "Victoria" (2016) de Justine Triet, Jean-Christophe Folly aperçu dans "Jeune Femme" (2017) de Léonor Serraille ou "Sans Filtre" (2022) de Ruben Östlund, et retrouve après "Les Goûts et les Couleurs" (2018) de Myriam Aziza sa partenaire Anne-Gaëlle Jourdain apparu aussi dans "Le Bonheur des Uns..." (2020) de Daniel Cohen, Sébastien Chabane aperçu tout récemment dans "Monsieur le Maire" (2023) de Karine Blanc et Michel Tavares, et n'oublions pas trois rôles secondaires joués par des inconnus et débutants Jean-Rémi Chaize, Ulysse Genevrey et Emmanuel Vérité... Le générique de début annonce la couleur, celui d'un thriller très sombre et métaphysique. On se retrouve dans un univers très bureaucrate, très col blanc qui aurait pu vite être ennuyeux mais l'intrigue commence vite et efficacement. La violence est soudaine et donc d'autant plus effrayante.La première demi-heure est redoutable d'efficacité, l'incompréhension de Vincent/Leklou est complètement raccord avec l'énigme autour des agressions.
Mais on s'aperçoit aussi très vite que le film tombe dans l'écueil récurrent de ces films de genre comme récemment "Acide" (2023) de Just Philippot, à savoir qu'il est difficile de rester cohérent avec son concept de base. Ainsi il y a une condition à l'agression mais finalement la plupart des agressions ne sont pas logiques et ne suivent pas le concept ce qui rend forcément le récit incohérent... ATTENTION SPOILERS !... La condition est le "eye contact", donc un regard fixe entre Vincent et un tiers qui agresse donc violemment, alors comment un taxi peut-il surgir dans une folie meurtrière ?! Pourquoi et comment certains "eye contact" sont-ils plus ou moins rapides ?! Comment peut-il avoir un "eye-contact" avec une foule ?! Pire, comment l'"eye contact" est-il possible quand Vincent dort ?! et enfin, le film vire vers un énième film sur une épidémie... FIN SPOILERS !... Et ajoutons donc qu'outre les incohérences on est un peu déçu par le fait que le concept ne reste pas focalisé sur Vincent, ou plutôt que le scénario ne reste pas sur un thriller énigmatique et métaphysique en virant un peu de genre. Dommage. Karim Leklou est une fois de plus impressionnant de subtilité et de nuances dans ses émotions, il permet de faire oublier parfois les passages illogiques vis à vis du concept. Stephan Castang signe un thriller fantastique intéressant mais bancal, qui surnage tout juste grâce à son climax et à son acteur principal.
Note :
