De Bryan Marciano
Avec Valérie Lemercier, Finnegan Oldfield, Elsa Guedj
Chronique : Voilà un film qu’on aurait aimé adorer… L’arche de Noé relate le quotidien (assez tristoune avouons-le) d’une association d’aide aux jeunes LGBTQ+ mis à la rue. Porté par Valérie Lemercier, on était en droit de s’attendre à une comédie dramatique forte et engagée, dont la dureté du sujet aurait été allégée par la pointe de folie, l’humour et la bienveillance de son interprète principale. Malheureusement, L’Arche de Noé baigne constamment dans un climat pesant et semble atteint d’une sinistrose dont il n’arrive pas à se défaire.
Certes le sujet est lourd, mais sans tomber dans un optimisme béat, il en appelle quand même à des valeurs d’entraide, de lien ou de communauté qui n’apparaissent jamais à l’écran.
Bryan Marciano passe un peu à côté de son sujet en centrant son scénario sur deux personnages cis-hétéros, effleurant seulement les questions de l’homophobie et de la transphobie. Les autres personnages échappent heureusement à la caricature, mais restent cependant des archétypes aux parcours peu développés et qui interagissent à peine entre eux. Insuffisamment en tout cas pour qu’on s’y attache. Le film semble d’ailleurs prendre conscience de ce décalage et plus il avance, plus il donne l’impression de ne plus trop savoir de quoi et de qui parler.
Même Valérie Lemercier apparaît un peu paumée, triste et sans étincelle.
L’Arche de Noé passe ainsi à côté de la grande comédie sociale sur les souffrances de la jeunesse LGBTQ+ et l’entraide d’une communauté qu’elle aurait pu être. Et c’est très dommage.
« Vous me faites chier avec vos émotions » dit le personnage de Lemercier à un moment. C’est pourtant ce qui nous manque le plus.
Synopsis : Une association accueille des jeunes LGBT mis à la rue par leurs familles. Derrière l’apparente comédie, les excès, l’envie de s’affirmer, se cachent des vies brisées. Tous ont cette furieuse envie d’exister, de trouver leur place dans la société. Ici, ils ont six mois, pour trouver un travail, un logement et s’accepter comme ils sont. Une course contre la montre durant laquelle Noëlle, qui dirige l’association et Alex, qui l’aide dans sa mission, sont également renvoyés à leurs propres failles et s’interrogent sur leurs motivations à aider les autres.