Dumb Money (2023) de Craig Gillepsie

Par Seleniecinema @SelenieCinema

L'idée du film est venu du producteur de films comme "Memento" (2000) de Christopher Nolan, "Donnie Darko" (2003) de Richard Kelly, "Mud : sur les Rives du Mississippi" (2013) de Jeff Nichols ou plus récemment de "Misanthrope" (2023) de Damian Szifron, Aaron Ryder qui suivait de loin l'affaire GameStop (Tout savoir ICI !) où une société mourante à la bourse de New-York connaît un survival grâce à des geeks bourscoteurs inconnus du réseau financier. Mais le déclic est venu quand le producteur a appris que le livre sur l'affaire sortait, "The Antisocial Network : the GameStop Squeeze and the Ragtag Gtoup of Amateur Traders that Brought Wall Street to its Knees" (2021) de Ben Mezrich apprenant du même coup que l'auteur n'était rien d'autre que celui qui fut déjà adapté au cinéma pour le film "The Social Network" (2009) de David Fincher sur la création de Facebook. Le producteur acquiert donc les droits du livre pour la MGM et engage le duo Rebecca Angelo et Lauren Shuker Blum pour écrire le scénario, car si leur seul expérience dans le domaine est d'avoir écrit plusieurs épisodes de la série TV "Orange is the New Black" (2017) les deux autrices ont surtout été auparavant des journalistes pour le Wall Street Journal. Après plusieurs choix c'est finalement Craig Gillepsie qui fut choisi, qui s'intéressa au projet d'autant plus que son fils était alors participant à ce "sauvetage". Rappelons qu'on doit à ce réalisateur des films aussi variés que "Une Fiancée pas comme les Autres" (2007), "Fright Night" (2011), "Moi Tonya" (2017) ou "Cruella" (2021). Précisons que deux documentaires sont revenus sur l'affaire, "GameStop : les Geeks défient Wall Street" (2022) et "GameStop : Rise of the Players" (2023)... 

Janvier 2021, alors que l'entreprise GameStop semble s'enfoncer dans les abysses de Wall Street, un influenceur trader amateur Keith Gill décide d'après son analyse de croire en cette entreprise et engage toutes ses économies. Ses followers le suivent bientôt et petit à petit la société est sauvée et ces petits traders deviennent riches. Mais ce qui enrichit les uns appauvrit les autres, et les autres sont les vrais requins des fonds d'investissements qui ne tardent pas à riposter... L'infuenceur Keith Gill est incarné par Paul Dano vu récemment dans "The Batman" (2022) de Matt Reeves et "The Fabelmans" (2023) de Steven Spielberg après lequel il retrouve son partenaire Seth Rogen revenant après la comédie "Séduis-Moi si tu Peux" (2019) de Jonathan Levine. Citons ensuite Pete Davidson vu dans "The Suicide Squad" (2021) et "Les Gardiens de la Galaxie Vol.3" (2023) tous deux de James Gunn, Shailene Woodley vue dans "Désigné Coupable" (2021) de Kevin Macdonald et "Misanthrope" (2023), Kate Burton vue auparavant dans "Ice Storm" (1997) de Ang Lee, "Celebrity" (1998) de Woody Allen ou "127 Heures" (2010) de Danny Boyle, Clancy Brown vu dernièrement dans "Promising Young Woman" (2020) de Emerald Fennell ou "John Wick : Chapter 4" (2023) de Chad Stahelski, Vincent d'Onofrio vu dans "Death Wish" (2018) de Eli Roth et "Dans les Yeux de Tammy Faye" (2021) de Michael Showalter, et retrouve après son propre film "The Kid" (2019) l'acteur Dane DeHaan vu dans "Valerian et la Cité des Mille Planètes" (2017) de Luc Besson et retrouve aussi après "Oppenheimer" (2023) de Christopher Nolan sa partenaire Olivia Thirlby vue auparavant dans "Juno" (2007) de Jason Reitman ou "Dredd" (2012) de Pete Travis, America Ferreravue dans "Les Seigneurs de Dogtown" (2005) de Catherine Hardwicke, "End of Watch" (2012) de David Ayer ou "Barbie" (2023) de Greta Gerwig, Nick Offerman aperçu dans "Knight of Cups" (2015) de Terrance Malick ou "Sale Temps à l'Hôtel El Royale" (2018) de Drew Goddard, Anthony Ramos vu dans "D'Où l'on Vient" (2021) de Jon Chu et "Transformers : Rise of the Beasts" (2023) de Steven Caple Jr., Talia Ryder aperçue dans "West Side Story" (2021) de Steven Spielberg et "Master" (2022) de Mariama Diallo, puis enfin Sebastian Stan surtout connu dans le Marvel Universe mais vu récemment dans "355" (2022) de Simon Kinberg ou "Ghosted" (2023) de Dexter Fletcher... L'Amérique est sa capacité à se regarder droit dans les yeux, et voici un film qui retrace une affaire seulement quelques mois après, une Histoire Vraie qui séduit toujours et les coulisses de Wall Street en prime car on rêve tous de billets verts à un moment ou à un autre comme les héros de cette histoire, des geeks lambdas comme on en connaît tous qui vont oser aller à contre courant. Une histoire qui pourrait rappeler une arnaque élaboré par des loosers sauf que c'est légal et que les loosers gagnent (ou presque !).

Une histoire Incroyable mais Vrai comme l'aime l'Amérique avec une sujet difficile à filmer : le boursicotage et les tergiversations financières. Craig Gillepsie a opté pour une comédie financière, avec un peu de fantaisie et de légèreté pour faire passer la pilule, et en omettant finalement la dimension trop politique et technique pour se focaliser plutôt sur le panel de ces gens modestes qui vont oser tout miser sur cette entreprise en perdition. Mais il y a deux soucis, la première est de réussir à minima d'expliquer cette affaire, le pourquoi du comment comme on a pu comprendre dans d'autres films abordant Wall Street, puis enfin, le genre comédie plus assumé avec des dialogues plus pointus et des passages au moins drôles de temps à autres. Récemment on peut citer "Air" (2023) de et avec Ben Affleck, mais on peut citer le délire "Le Loup de Wall Street" (2013) de Martin Scorcese voir même donner du rythme comme dans "Margin Call" (2012) de J.C. Chandor ou "The Big Short" (2015) de Adam McKay. Malheureusement Craig Gillepsie s'engonce dans un rythme monocorde soporifique, jamais il arrive à transcender son sujet, ni ses personnages par ailleurs. On passe d'un personnage à l'autre, plus ou moins pauvre qui suivent leur gourou influenceur, ils sont tous biens sous tous rapports, sympas et mignons et oui ils ont droit de toucher du doigt un bout de rêve. Même les milliardaires ne sont pas antipathiques, chacun joue ses cartes. Le réalisateur ne semble pas inspiré par ce film, tout est bien fait mais de façon très scolaire, sans envie et même sans panache. Le pire peut-être est que cette affaire a sans nul doute pris de l'ampleur avec la pandémie de Covid, tous enfermés pendant des mois, ils ont pris goût à boursicoter lorsqu'ils étaient isolés mais jamais le film ne se penche sur cette période peut-être propice à ce genre d'incident incitatif. En conclusion une histoire intéressante un casting quatre étoiles mais un film ennuyeux et des personnages trop lisses. Dommage.

Note :                 

09/20