The Royal Hotel (2023) de Kitty Green

Après "The Assistant" (2019) qui traitait du sexisme autour d'un certain Harvey Weinstein voilà le second long métrage de l'australienne Kitty Green qui s'était fait connaître via le documentaire dont "Ukraine is Not a Brothel" (2013) sur le mouvement des Femen ou "Casting JonBenet" (2017) sur une affaire de meurtre d'une mini-miss qui a défrayé la chronique aux Etats-Unis. La cinéaste poursuit donc avec un projet où elle fouille encore ce qui entoure la femme et ce qu'elle peut représenter. Le scénario est signé par son compatriote Oscar Redding acteur de temps en temps et surtout Producteur-scénariste des séries TV "Van Diemen's Land" (2009) ou "Cop hard" (2011). Attention, ce film n'a rien à voir avec "Salle Temps à l'Hôtel El Royale" (2018) de Drew Goddard.. Deux amies américaines, Hanna et Liv sont en séjour en Australie mais à cours d'argents elles acceptent finalement un poste de serveuses au "Royal Hotel", un bar isolée dans une région minière au fin fond de l'Outback. Très vite les deux amies n'ont pas le même ressenti, Hanna n'étant pas à l'aise dans ce milieu très machiste et souhaite bientôt partir mais Liv l'en dissuade dans un premier temps... 

The Royal Hotel (2023) de Kitty Green

Les deux amies sont incarnées par Julia Garner aperçue entre autre dans "Le Monde de Charlie" (2012) de Stephen Chbosky ou "Sin City : J'ai tué pour Elle" (2014) de Frank Miller et Robert Rodriguez, ou encore dans la série Tv "Ozark" (2017-2022) et surtout retrouve sa réalisatrice après "The Assistant" (2019), puis par Jessica Henwick remarquée dans "Underwater" (2020) de William Eubank, "Love and Monsters" (2021) de Michael Matthews, "The Gray Man" (2022) des frères Russo ou "Glass Onion" (2023) de Rian Johnston. Citons ensuite Hugo Weaving acteur culte des sagas "Matrix" (1999-2003) et "Le Seigneur des Anneaux" (2001-2014) de Peter Jackson et vu plus récemment dans "Mortal Engines" (2018) de Christian Rivers et retrouve après "The Renegade" (2018) de Lance Daly ses partenaires James Frecheville révélé dans "Animal Kingdom" (2010) de David Michôd, vu dans "Perfect Mothers" (2013) de Anne Fontaine et plus récemment dans la série TV "Peaky Blinders" (2022), puis Herbert Nordrum remarqué dans "Julie (en 12 Chapitres)" (2021) de Joachim Trier. Citons encore Daniel Henshall révélé dans "Les Crimes de Snowtown" (2011) de Justin Kurzel, "Okja" (2017) de Bong Joon-Ho ou "Skin" (2018) de Guy Nattiv, il retrouve après "Mister Babadook" (2014) de Jennifer Kent deux camarades, Adam Morgan vu entre autre dans "Oranges and Sunshine" (2012) de Jim Loach et l'acteur Craig McArdle vu également dans "Dark Blue" (2019) de Corey Piper, Toby Wallace aperçu dans "Milla" (2019) de Shannon Murphy, Ursula Yovich vue dans "Australia" (2008) de Baz Luhrmann et "Goldstone" (2016) de Ivan Sen, et enfin citons Baykali Ganambarr apparu dans "The Nightingale" (2018) de Jennifer Kent... Le film débute comme une comédie girly où des jeunes femmes font la fête, on pense alors qu'on s'est peut-être trompé de film.  Ces premières minutes s'avèrent un peu maladroites, trop superficielles, sans grand intérêt surtout quand on comprend où vous nous menez la réalisatrice, à savoir une histoire où elle traite des questions du consentement autour des relations homme-femme. L'histoire commence vraiment avec l'arrivée au Royal Hotel. La traversée de l'Ouback (désert australien) permet d'admirer les inquiétantes étendues désertes jusqu'à ce bar isolé et insalubre qui sert de quartier général à tous les ouvriers du coin.

The Royal Hotel (2023) de Kitty Green

D'emblée on ressent le malaise, deux jolies jeunes femmes isolées en tant que serveuses au service d'une armée de bons hommes qui n'ont sans doute pas vue de ces charmes depuis des lustres. Les premiers services sont parlants, du vieux gars qui sort des blagues sexistes (mais peut-être drôles !?), au joli coeur un peu trop insistant, la grande gueule qui a tout du pervers narcissique (ou pire ?!), le costaud qui s'avère doux et serviable (ou pas ?!)... Un panel plutôt bien vu si on imagine des ouvriers qui sont eux aussi isolés à la manière des gars partis des mois sur une plate-forme pétrolière ou dans un sous-marin. Parmi eux gros point au patron du bar incarné par un Hugo Weaving des grands jours, méconnaissable et particulièrement investi. L'atmosphère est pesante, si Liv semble s'amuser et faire de son mieux Hanna se sent mal dès le début et sa peur va crescendo. Leur différence amène subtilement au dilemne, est-ce Liv est trop naïve ou Hanna trop paranoïaque ?! On a bien une idée, la cinéaste met en place un thriller psychologique assez évident mais les deux jeunes femmes ne sont pas des plus intéressantes, soit elles sembles pas farouches, soit elles profitent autant qu'un mec (alcool sex et rock'n roll) soit elles sont très naïves ce qui brouillent un peu les choses, tandis qu'on apprend rien sur elle de tout le film (famille, étude, boulot, rêve ?!). Deux personnages sauvés par leurs deux actrices sont épatantes, elles sont sur le fil du rasoir à la perfection et servent à merveille cette ambiance anxiogène qui grimpe doucement mais sûrement avant, malheureusement, de retomber brutalement comme un soufflé râté. La fin est aussi abrupte que facile, pour conclure une histoire qui ne tient pas ses promesses. Kitty Green nous frustre. Le thriller psycho-sociologique reste finalement trop en surface, la faute à ces 10 dernières minutes. Dommage... 

Note :   

Royal Hotel (2023) Kitty GreenRoyal Hotel (2023) Kitty Green

13/20