Maria's lovers

Par Dukefleed
Comment ne pas se consumer devant Nastassja?

Traumatisé par la guerre et son statut de prisonnier, un G.I., de retour au pays, reprend contact avec une amie d’enfance. Cette amie a bien grandi, c’est une jeune adulte, elle est d’une beauté magnétique ; c’est la magnifique Nastassja Kinski alors top-model. Lui, John Savage, a tenu toutes ses années au front et comme prisonnier en pensant à elle ; en fantasmant à elle. Il retrouve une jeune femme qui par sa beauté tient ses promesses ; ils se marient. Et le soir de la noce, au moment de consommer le mariage (c’était comme çà à l’époque, aucune coucherie avant mariage), il est impuissant et le restera. La tension monte entre les deux, elle veut un enfant et lui vit mal son impuissance ; ils s’aiment, mais ils vivent une situation de blocage les amenant tous deux à sortir de la vie de couple et vivre d’autres aventures.

C’est un beau film sur l’amour, le traumatisme de la guerre ; et surtout un film rare sur l’impuissance masculine, ses raisons et son pouvoir de déflagration. Déflagration, car ce n’est pas un film romantique, ou par intermittence seulement , c’est surtout un film sec, froid, âpre sur une relation qui avait tout pour être belle voire idyllique. Ils sont attachants tous les deux car on sent bien qu’ils s’aiment et qu’ils sont fait pour être ensemble ; le happy end, pas neuneu du tout l’attestera après avoir fait passer le spectateur par de nombreuses séquences de malaise. Andreï Konchalovskiy met dans son shaker deux cultures très différentes pour accoucher de cette histoire, et la sauce ne prend pas vraiment. Il convoque toute la richesse des grands écrivains russes, romantiques torturés et mystérieux sur fond de film américain ; l’ambiance général du film en pâtit beaucoup.

Un film courageux et ambitieux mais bancal par sa forme.

Sorti en 1984

Ma note: 13/20