Ce film est "inspiré d'une histoire vraie", quasi inconnue pourtant puisqu'il relate les conséquences d'une défaite historique au football lors d'un match plutôt mineur qui est raconté dans le documentaire éponyme (2014) de Mike Brett et Steve Jamison dont les droits ont été acquis par Jonathan Cavendish et Andy Serkis (acteur connu surtout pour ses performances en Motion Capture). Ces quatre hommes deviennent les co-producteurs d'un projet de fiction qu'il propose au réalisateur Taika Waititi mais ce dernier est alors occupé par les productions Marvel "Thor" (2017-2022) avec entre temps son chef d'oeuvre mésestimé "Jojo Rabbit" (2019). Il faudra donc attendre quatre ans avant que le cinéaste reprenne les commandes, réalisateur-scénariste Taika Waititi co-écrit le scénario avec Iain Morris créateur-scénariste-réalisateur des films et séries TV "The Inbetweeners" (2008-2014), créateur-scénariste de la série TV "The First Team" (2020) puis réalisateur "Babysitting" (2018)... L'équipe nationale de football des Samoa américaines ont subi la pire défaite de l'histoire de la Coupe du Monde, en 2001 se faisant battre pas moins de 31-0 contre l'Australie. En 2011, à l'approche des qualifications pour la Coupe du Monde 2014, la fédération samoanne recrute un entraîneur tombé en disgrâce chez lui, avec une seule mission, marquer au moins un but au pendant les qualifications. Entre cet entraîneur qui a ses problèmes et les traditions samoannes, la mission s'avère quasi impossible...
Taika Waititi, qui est néo-zélandais d'origine maori (pas que), a pu compter sur un casting très personnel, la grande partie étant composé d'acteurs fidèles et/ou d'amis afin de participer à l'authenticité de l'ensemble. Citons Kaimana, Oscar Kightley, David Fane, Beulah Koale, Uli Latukefu, et pour les plus connus l'actrice Frankie Adams remarquée dans quelques séries TV dont "Shortland Street" (2010-2015) et le film "Mortal Engines" (2018) de Christian Rivers, puis Rachel House révélée dans "Paï" (2002) de Niki Caro et qui retrouve Taika Waititi après "Boy" (2010), "A la Poursuite de Ricky Baker" (2016) et "Thor : Ragnarok" (2017). Les autres rôles sont tenus d'abord et surtout par Michael Fassbender qui joue là seulement son troisième film sur ces six dernières années avec "X-Men : Dark Phoenix" (2019) de Simon Kinberg et "The Killer" (2023) de David Fincher. Son ex est joué par Elizabeth Moss vue entre autre dans "The Square" (2017) de Ruben Östlund, "Us" (2019) de Jordan Peele, "Invisible Man" (2020) de Leigh Whannel et "The French Dispatch" (2021) de Wes Anderson. Citons encore Rhys Darby qui retrouve aussi son réalisateur après "vampires en Toute Intimité" (2014) et "A la Poursuite de Ricky Baker" (2016) et vu plus récemment dans le dyptique "Jumanji" (2017-2019) de Jake Kasdan, Angus Sampson remarqué dans la saga "Insidious" (2010-2018), et vu dans "Mad Max Fury Road" (2015) de George Miller ou "Mortal Kombat" (2021) de Simon McQuaid, puis enfin Will Arnett aperçu dans les "Ninja Turtles" (2014-2016) mais il prête surtout sa voix dans les films d'animation dont celle de Bruce Wayne/Batman dans la franchise "Lego" (2015-2022), sans oublier le caméo de Taika Waitit lui-même... La première partie renvoie forcément à la lourde défaite de 31-0, un score fleuve quasi surréaliste qui peut rappeler quelques vidéos gags qui sont légions sur le net. On pense forcément à quelques comédies récentes françaises comme "Une Belle Equipe" (2020) de Mohamed Hamidi, qu'on aurait mixé avec "Rasta Rocket" (1994) de Jon Turtletaub, le fait que cette fois il s'agisse d'une équipe nationale pour la plus fameuse des compétitions internationales change obligatoirement l'ampleur de la mission.
Les personnages sont attachants, avec une bonne énergie, l'effet exotique fun, mais on constate aussi très vite que le scénario est hyper prévisible, avec quelques clichés mais le pire reste sans doute l'humour qui reste très très sage, facile et convenu. Rien de bien méchant qui ne peut apporter de fou rire, tout au plus nous avons un sourire béat sur quasi tout le film. Il aurait fallu araser l'aspect "deuil", ajouter de réels gags plutôt que de jouer simplement sur les différences culturelles. D'ailleurs, le producteur Garrett Basch précise : "... la priorité de Taika a été la recherche d'authenticité, notamment dans la représentation de la culture polynésienne." Mais on a l'impression que cette représentation se résume essentiellement à la prière et au concept de "Fa'afafine" (littéralement "à la manière d'une femme"). Sur le fond rien de bien folichon donc, trop classique et une histoire sans grand intérêt ou enjeu, sur la forme on aura connu le réalisateur bien plus inspiré, et on aurait aimé entre autre un peu plus de folie et de rythme. En conclusion, un feel-good movie sympathique, un peu drôle mais inoffensif.
Note :
10/20