Premier long métrage de Sébastien Vanicek qui a fait ses premiers pas avec les courts métrages "299 792 458 m/s" (2015), "Mayday" (2015) et "Crocs" (2018). Pour projet on pense forcément à "Arachnophobia" (1990) de Frank Marshall, a priori en plus gore. Le réalisateur-scénariste co-signe son scénario avec Florent Bernard à qui on doit la série TV "La Flamme" (2020), il était également à l'écriture du film "Jack Mimoun et les Secrets de Val Verde" (2022) de Malik Bentalha et Ludovic Colbeau-Justin. Présenté à la Semaine de la Critique à la Mostra de Venise 2023, le film a été particulièrement bien accueilli. Film interdit à sa sortie au moins de 12 ans... En conflit avec ses proches, Kaleb s'enferme sur lui-même. Dans la solitude il fait l'acquisition d'une araignée exotique venimeuse mais elle échappe à sa vigilance. Bientôt l'insecte propage son espèce dans son immeuble qui est vite placé en quarantaine. Les habitants constatent bientôt que la taille des araignées semble évoluer de plus en plus...
Le passionné d'insectes exotiques est incarné par Théo Christine remarqué dans la série TV SKAM France (2018-2019), révélé dans "Suprêmes" (2021) de Audrey Diwan puis vu dans "Comment je suis devenu Super-Héros" (2021) de Douglas Attal ou "Gran Turismo" (2023) de Neil Blomkamp. Citons ensuite Sofia Lesaffre vue dans "Selon la Police" (2022) de Frédéric Videau, "Revoir Paris" (2022) de Alice Winocour et "Habib la Grande Aventure" (2022) de Benoît Mariage, Jérôme Niel aperçu dans "Fumer fait Tousser" (2022) de Quentin Dupieux ou "Balle Perdue 2" (2022) de Guillaume Pierret, Lisa Nyarko dans son premier rôle au cinéma, Finnegan Oldfield vu dans "Coupez !" (2022) de Michel Hazanavicius, "Reprise en Main" (2022) de Gilles Perret et "Corsage" (2022) de Marie Kreutzer, et retrouve après le film collectif "Selfie" (2019) sa partenaire Marie-Philomène Nga vue dans "OSS 117 : Alerte Rouge en Afrique Noire" (2021) de Nicolas Bedos ou "Rumba la Vie" (2022) de et avec Franck Dubosc, Emmanuel Bonami aperçu dans "Djinns" (2009) de Hugues et Sandra Martin ou "Revanche" (2017) de Stephane Roquet, Abdallah Moundy vu entre autre dans "OSS 117 : Le Caire Nird d'Espion" (2006) de Michel Hazanavicius, "Mademoiselle Chambon" (2009) de Stephane Brizé ou "L'Hermine" (2015) de Christian Vincent, Mahamadou Sangaré vu dernièrement dans "Le Monde est à Toi" (2018) de Romain Gavras ou "L'Horizon" (2022) de Emilie Carpentier, puis enfin Xing Xing Cheng vue dans "La Nuit Venue" (2020) de Frédéric Farrucci, "Les Olympiades" (2021) de Jacques Audiard ou "La Très Très Grande Classe" (2022) de Frédéric Quiring... Après un prologue très classique bien qu'efficace le film débute avec quelques souffrances, certes très subjectives mais les oreilles saignent belle et bien entre du rap charabia incompréhensible et des jeunes héros qui ne savent pas aligner une phrase sans insultes sans Wallah et autres wesh wesh. Insupportable. Heureusement, tant bien que mal la dimension arachnéenne prend toute son ampleur et s'invite avec délectation dans cet immeuble de banlieue, forcément.
L'histoire nous intéresse vraiment quand la petite araignée se fait la malle. Le scénario se fait malin en jouant à merveille avec nos peurs et rappelle à tous que nous sommes sans doute tous plus ou moins arachnophobe, à partir d'une certaine taille on est tous vulnérable ne serait-ce que nerveusement ! L'évolution se fait de façon logique et de façon insidieuse en évitant le syndrome "l'invasion des araignées géantes", préférant le surréalisme angoissant et anxiogène plutôt que le gore fantastique. Sursauts garantis pour peur primale, le gore et le sanglant restant plutôt discret. Malheureusement la dernière partie part dans un énième truc anti-flic façon court métrage opportuniste copiant de loin "Les Misérables" (2019) et "Bâtiment 5" (2023) tous deux de Ladj Ly. Soudain on a l'impression d'être hors sujet, on veut du psycho-horrifique avec les araignées, on se retrouve à une sorte de tir au pigeon par des cowboys urbains dans un dernier acte facile gratuit et caricatural. Quelle déception. En conclusion, des personnages principaux insupportables pour lesquels on a que peu d'empathie (racailles plus ou moins wesh), mais on savoure une petite heure arachnéenne solide et bien pensée avant une dernière partie qui semble sortie d'un autre film ce qui donne un film bancal. Dommage.
Note :