Un des réalisateurs les plus intéressants de son époque avec "Midnight Express" (1978), "Fame" (1980) ou "Birdy" (1984) change encore de registre avec ce nouveau projet en adaptant le roman "Falling Angel" en V.O., traduit "Le Sabbat dans Central Park 1978" en V.F. de William Hjortsberg, auteur connu aussi comme scénariste pour les films "Un Cocktail Explosif" (1977) de Corey Allen et "Legend" (1985) de Ridley Scott. Un thriller fantastique que Alan Parker, réalisateur-scénariste, amène dans une dimension encore plus sombre. Le film sera d'ailleurs à sa sortie en salles aux Etats-Unis au moins de 18 ans, réévalué depuis en R soit au moins de 17 ans non accompagnés. Le film reçoit un accueil plutôt bon pour un succès public mitigé malgré un budget de 17 millions de dollars remboursé rien que sur le sol nord américain... 1955 à New-York, le détective privé Harry Angel est engagé par un mystérieux homme d'affaire nommé Louis Cypher pour retrouver un certain Johnny Favorite, un invalide de guerre devenu crooner grâce au commanditaire. Cypher veut savoir si le crooner est en vie, auquel cas il y aurait des conséquences d'après un contrat qui lie les deux hommes. Bien que Harry Angel insiste pour rappeler qu'il n'est qu'un petit détective il commence à enquêter qui va le mener jusqu'à la Nouvelle Orléans...
Le détective est incarné par Mickey Rourke alors au sommet après le chef d'oeuvre "L'Année du Dragon" (1985) de Michael Cimino et le sulfureux "9 Semaines 1/2" (1986) de Adrian Lyne, son client mystérieux est incarné par Robert De Niro monstre sacré qu'on ne présente plus vu la même année dans "Les Incorruptibles" (1987) de Brian De Palma. Citons ensuite Lisa Bonet dans sa première apparition sur grand écran après sa révélation dans la série TV "Cosby Show" (1984-1991), qui ne fera malheureusement pas une grande carrière malgré un retour au cinéma avec "Ennemi d'Etat" (1998) de Tony Scott ou "High Fidelity" (2000) de Stephen Frears, Charlotte Rampling vue dans "Les Damnés" (1969) de Luchino Visconti, "Portier de Nuit" (1974) de Liliana Cavani ou "Max mon Amour" (1986) de Nagisa Oshima, Stocker Fontelieu aperçu dans "Vivre ou Laisser Mourir" (1973) de Guy Hamilton ou "Obsession" (1976) de Brian De Palma, Michael Higgins vu dans "Conversations Secrètes" (1974) de F.F. Coppola et "Rusty James" (1983) après lequel il retrouve Mickey Rourke à l'instar de Pruitt Taylor Vince qui retrouvera la star dans "Barfly" (1987) de Barbet Schroeder et qui retrouvera le réalisateur Alan Parker pour "Mississippi Burning" (1988) et "Bienvenue au Paradis" (1990), Dann Florek apparu dans "Meurtre à Hollywood" (1988) de Blake Edwards ou "Le Vol de l'Intruder" (1991) de John Milius, puis Kathleen Wilhoite aperçue dans "Road House" (1989) de Rowdy Herrington ou "Color of Night" (1994) de Richard Rush... Le film débute comme un polar assez classique,avec le détective looser qui se satisfait de ses petites enquêtes banales, ce client mystérieux et une disparition qui n'en est peut-être pas une. Evidemment, le personnage du commanditaire étant incarné par De Niro on n'a que peu de doute sur ce qu'il est, mais d'emblée on se demande pourquoi il choisit précisément ce détective pour cette enquête à la fois banale (pour le détective) et étrange (de par son commanditaire).
L'intrigue repose sur cette question, l'enquête n'étant forcément qu'un prétexte, le reste repose sur le climax entre satanisme et vaudou. L'histoire est un peu différente du roman, pour des modifications plutôt judicieuses qui ajoutent encore plus de mysticisme et de mystère avec un bébé pendant une cérémonie vaudou, et la dernière partie qui se déroule à la Nouvelle-Orléans dont les décors et la culture ajoutent à l'atmosphère une dimension encore plus étrange. Mickey Rourke est impeccable en looser un peu paumé dans son enquête, De Niro au magnétisme forcément démoniaque, et Lisa Bonet qui offre une sensualité mystique suintante à souhait. Pourtant, on a parfois l'impression du sur-place, la faute à un faux rythme, trop monocorde qui manque de montée en puissance malgré la révélation ultime qui fait un effet monstre. Ce rythme lancinant frôle l'ennui, c'est le gros défaut du film. Il manque pas grand chose pour que ce film soit un must du genre. Ce n'est pas le meilleur film de Alan Parker mais il offre bel et bien une histoire prenante avec quelques passages marquants du meilleur effet (la plupart) mais aussi du moins bon (les yeux jaunes ?!). Un film à voir.
Note :