Snatch (2000) de Guy Ritchie

Après son premier film "Arnaques, Crimes et Botaniques" (1998) et son succès surprise avec pas moins de 18 millions de livres sterling engrangé pour moins d'un million de budget, Guy Ritchie a les coudées franches pour son nouveau projet pour lequel il obtient tout de même dix millions de budget. Le réalisateur-scénariste explique son projet  : "Avec Snatch, j'ai voulu poursuivre dans l'esprit de mon précédent, Arnaques, Crimes et Botanique mais en allant plus loin dans le cynisme et l'humour. Contrairement à mon premier film où un groupe d'amis se trouvait involontairement mêlé au monde de la drogue, confronté au crime et à la violence, les personnages de Snatch sont cet univers du crime, mais ils sont abordés avec une bonne dose de dérision et de folie." Le ciinéaste retrouve son producteur Matthew Vaughn qui passera derrière la caméra à son tour avec "Layer Cake" (2004) et confirmera aussi son grain de folie avec "Kick-Ass" (2010) et la franchise "Kingsman" (2015-2021). Notons que le film est un succès avec plus de 83 millions de dollars au box-office Monde, et le postérité en fera un film culte. Plus étonnant, rappelons que le film fut interdit à sa sortie au Royaume-Uni au moins de 18 ans (?!), mais est resté tous publics en France. Précisons que le film aura sa suite transposé pour le petit écran avec la série "Snatch" (2017-2018)... Franky vient de voler un énorme diamant qu'il doit remettre à son commanditaire, Avi un Parrain de la mafia new-yorkaise mais il a "perdre" la pierre précieuse délester par des concurrents. En parallèle, Turkish et Tommy organise des combats de boxe clandestins mais un petit problème va les obliger à remplacer au dernier moment leur boxeur par un autre, Mickey un gitan qui refuse de se coucher comme prévu. Tout le monde tente de piéger les autres et personne ne s'en sortira indemne... 

Plusieurs acteurs se retrouvent avec Guy Ritchie après "Arnaques, Crimes et Botaniques" (1998) dont Jason Statham qui va devenir ensuite un des meilleurs Action Man du cinéma surtout en intégrant une franchise à succès avec "Fast and Furious 6" (2013) de Justin Lin tandis qu'il retrouvera encore Guy Ritchie dans "Un Homme en Colère" (2021) et "Operation Fortune : Ruse de Guerre" (2023), Alan Ford qui tournait alors très peu aperçu dans "Le Loup-Garou de Londres" (1981) de John Landis ou "Chaplin" (1992) de Richard Attenborough, Jason Flemyng vu auparavant dans "Rob Roy" (1995) de Michael Caton-Jones ou "Beauté Volée" (1996) de Bernardo Bertolucci, puis Vinnie Jones qui a alors pris sa retraite de footballeur pro connu d'ailleurs comme un des recordman du nombre de cartons reçus, vu la même année dans "60 Secondes Chrono" (2000) de Dominic Sena. Citons ensuite les nouveaux venus dans l'univers du réalisateur, en tête un certain Brad Pitt qui a accepté de baisser son cachet habituel pour pouvoir être de l'aventure, un rôle sur mesure et qui participe alors à sa volonté de casser son image de beau gosse après "L'Armée des 12 Singes" (1995) de Terry Gilliam et "Fight Club" (1999) de David Fincher. Citons ensuite Stephen Graham alors débutant qui confirmera avec "Gangs of New-York" (2002) de Martin Scorcese et "This is England" (2006) de Shane Meadows, Dennis Farina vu déjà en mafieux dans "Midnight Run" (1988) de Martin Brest ou "Get Shorty" (1995) de Barry Sonnenfeld, Rade Serbedsija acteur serbe qui commence juste à percer à l'international avec "Eyes Wide Shut" (1999) de Stanley Kubrick ou "Mission Impossible 2" (2000) de John Woo, Robbie Gee qu'on reverra en pirate truculent dans "Pirates des Caraïbes" (2003-2006) de Gore Verbinski, Lennie James remarqué juste avant dans "Perdus dans l'Espace" (1998) de Stephen Hopkins et "Les Misérables" (1998) de Bille August, Benicio Del Toro qui explose cette année-là avec aussi "Way of the Gun" (2000) de Christopher McQuarrie et surtout "Traffic" (2000) de Steven Soderbergh, Sam Douglas qu a en commun avec son partenaire Rade Serbedsija d'avoir joué dans "Mission Impossible" (1996) de Brian De Palma et dans "Eyes Wide Shut" (1999), et enfin, n'oublions pas Ewen Bremner gueule bien connue de "Trainspotting" (1996) de Danny Boyle et "Acid House" (1998) de Paul McGuigan... D'emblée le cinéaste impose son style façon Tarantino sous acide avec des personnages hauts en couleur, des gueules qui en imposent dans un scénario aux petits oignons qui nous laissent encore pantois après la séance tant il y a de rebondissements, de protagonistes, de sous-intrigues et le tout dans un montage dément qui crée un rythme effréné tout en restant cohérent et lisible.
 

Certe il reprend un canevas similaire à son premier film, mais cette fois tous les personnages sont des gangsters de plus ou moins grandes envergures, et si il prévient qu'il va aussi "plus loin dans le cynisme et l'humour" il dynamite aussi le rythme de narration aussi bien sur la forme et sur le fond. Il use ainsi du flash-back, du split-screen, crée des gros plans en champ contre-champ... etc... Le scénario est semé d'idées géniales, d'abord avec une belles brochettes de personnages hors normes aux surnoms improbables (Tête de Brique, Le Hachoir, Dents de Plomb...) et évidemment Mickey le gitan alias Brad Pitt, sale, cinglé au phrasé incompréhensible qui s'explique par le fait que l'acteur n'arrivait pas à prendre l'accent londonien ! L'idée de génie a donc été de lui trouver un langage qui lui est particulièrement personnel. Le gag fonctionne à merveille, un humour noir qui s'invite même dans la violence la plus frontale dans des décalages hilarants. Un "Boxe, crimes et diamant" savoureux et joussif. Guy Ritchie signe son chef d'oeuvre avec ce polar déjanté à tous les niveaux mais au scénario solide et surprenant. Un grand film, culte à voir et à conseiller.

Note :  

Snatch (2000) RitchieSnatch (2000) RitchieSnatch (2000) RitchieSnatch (2000) Ritchie

19/20

Pour info bonus, Note de mon fils de 14 ans :               

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15/20