Quatrième réalisation de Martin Bourboulon après le dernier sorti en 2021, le discutable Eiffel, le réalisateur revient avec un diptyque, bonne idée au regard de l'ouvrage conséquent du célèbre Alexandre Dumas, Les Trois Mousquetaires publié en 1844. Roman qui a déjà connu nombre impressionnant d'adaptation depuis 1903 jusqu'à 2023, on compte plus de 30 longs-métrages dont la très mauvaise adaptation de Paul WS Anderson sorti en 2011.
Le jeune Gascon d'Artagnan arrive à Paris pour intégrer le corps des mousquetaires comme son père avant lui. Lors de son premier jour, il va faire la rencontre de trois grands mousquetaires : Athos, Portos et Aramis; avec qui il va lier une amitié solide et vivre des aventures sur le territoire français et britannique.
La réalisation nous plonge tout de suite dans un univers sombre ou le complot est mot d'ordre, les temps de crise sont bien présentés en quelques minutes. Les lumières sont dans des tons froids de bruns et de gris, les silhouettes se détachent dans la nuit lors d'un combat à l'épée, rythmé par quelques éclats de cris et un bruit de pistolet. Le ton est donné, le réalisateur veut redonner du panache au film de cape et d'épée !
On entre dans un Paris, très bien travaillé, tous les décors, les lieux, les tensions politiques et les jeux d'espion reprennent tant le Paris de Louis XIII dont ses endroits emblématiques que le roman en lui-même. Des disgressions quelquefois sont à souligner tant elles sont incohérentes avec l'œuvre mais aussi avec le contexte, dommage car l'histoire transporte ; Constance infirmière, célibataire et entrepreneuse, la bisexualité est affaire courante qui se discute facilement, une femme qui fume la pipe dans un costume qui n'aurait pu exister, des mousquetaires qui ne sont pas en habits historiques de leur unité... à ne pas donner dans les mains d'historiens. Pour les disgressions avec l'œuvre originelle, on les pardonnera pour la plupart tant elles apportent cette touche de modernité à ce film de cape et d'épée.
Il faut saluer la prestation du quatuor : Cassel, Duris, Marmaï et Civil, ils donnent une nouvelle dimension aux célèbres personnages de Dumas, des ombres plus importantes chez chacun, des facettes qui s'enchainent pour les révéler petit à petit. Les protagonistes secondaires sont amenés par touche pour amener le jeu de pions en douceur dont la sublime Eva Green prêtant ses traits à une Milady très sombre, manipulatrice et aussi très intrépide.
Un film à regarder sans hésitation, le genre de cape et d'épée revit sous la caméra de Martin Bourboulon, on est complètement immergé dans l'histoire et on attend le deuxième volet avec impatience. La note sera peut-être revue en fonction de ce deuxième opus.
Avis de Selenie ICI !
Note :