Milieu des 90’s, la téléréalité est le show TV en vogue ; dans ce film, le curseur de l’ignominie de ce type de spectacle est poussé à son paroxysme. Un homme, Truman Burbank, vit sur une pseudo île en carton-pâte depuis sa naissance : femme, amis, parents, travail,… tout est idyllique. Sa vie depuis 30 ans est en fait un show télé regardé en direct 24h/24h par la planète entière ; le voyeurisme poussé à l’extrême. On nous montre bien quelques mouvements de protestation manifestant contre cette émission dépourvue de sens moral ; mais le plus choquant et pourtant si proche de la réalité, c’est la duplicité avec laquelle les masses suivent sans scrupule ce programme. C’est un conte sinistre, donc poussé à l’extrême, çà fait froid dans le dos ; plus l’histoire avance, plus on rit jaune.
Andrew Niccol signera quelques années plus tard le scénario d’une autre dystopie majeure avec « Bienvenue à Gattaca ». Ici aussi son scénario est sans faille, associé à Peter Weir à la mise en scène, le combo ne pouvait être que gagnant. La seule crainte que l’on pouvait avoir était au niveau du casting avec Jim Carrey dont le surjeu tout en grimace peut être horripilant. Mais bien dirigé et tout en maitrise, il joue de son côté clown dans de justes proportions. On verra dans ses subtilités de jeu son éveil, sa rébellion jusqu’à une scène finale pleine d’émotion.
Une comédie familiale très intelligente qui laisse sans voix sur le monde tel qu’il va. Sous ses aspects de film populaire, il dénonce ; un vrai film de lanceur d’alerte : jusqu’où le spectacle pourrait aller dans sa démesure déshumanisante.
Approuvé, validé et adoubé par mon ado de 15 ans… et surtout surpris par l’idée de génie du pitch
Sorti en 1998
Ma note: 19/20