Bâtiment 5
Pourquoi voir Bâtiment 5 ?
En 2019, Ladj Ly réalisait son tout premier long métrage et par la même occasion l'un des plus gros succès français de l'année, au bout de sa dixième semaine d'exploitation, Les Misérables passait la barre des 2 000 000 de spectateurs en France, un score impressionnant pour une première incursion sur grand écran.
Premier long métrage de fiction de Ladj Ly mais pas un commencement, le cinéaste est à l'origine un membre du collectif Kourtrajmé créé en 1994 par Kim Chapiron, Toumani Sangaré et Romain Gavras, Kourtrajmé veut tout simplement dire court métrage en verlan, il s'agit d'une association française et un collectif d'artistes œuvrant dans plusieurs domaines, une école de cinéma Kourtrajmé a également été créée à par Ladj Ly en 2018 à Montfermeil, une école gratuite située dans les Ateliers Médicis.
Ladj Ly a grandi à Montfermeil dans le quartier des Bosquets, il réalise des documentaires comme 365 jours à Clichy-Montfermeil, tourné pendant les émeutes de 2005, 365 jours au Mali et Chroniques de Clichy-Montfermeil, il est également le réalisateur de A voix haute - La force de la parole, un documentaire sur l'éloquence, Ladj Ly a aussi endossé la casquette d'acteur pour son ami Romain Gavras dans Notre jour viendra et Le Monde est à toi ainsi que dans Sheitan de Kim Chapiron.
C'est en 2017 que Ladj Ly se fait remarquer avec un court métrage intitulé Les Misérables, le spectateur suit le quotidien d'un membre de la Brigade Anti-Criminalité de Montfermeil, le court métrage est nommée au César du meilleur court métrage en 2018, récompense qui ira à Les Bigorneaux d'Alice Vial.
C'est un an plus tard que Ladj Ly décide de porter Les Misérables en long métrage, un film qui a fait sensation au 72ème Festival de Cannes et dans la France entière, pour son premier film, le réalisateur a mis une partie de lui même, son enfance à Montfermeil, ses captations de la vie du quartier et surtout l'opposition entre la police et les habitants.
Prix du Jury à Cannes, Les Misérables de Ladj Ly a également été récompensé lors du 25ème Festival Lumière (Grand Lyon Film Festival) organisé par l'Institut Lumière et la métropole de Lyon, Les Misérables est reparti avec trois trophées, celui du meilleur film, meilleur scénario et révélation masculine pour Alexis Manenti.
Le film a également remporté quatre César, celui du meilleur film, meilleur espoir masculin pour Alexis Manenti, meilleur montage et le César du public, Les Misérables est un succès incontestable, il était sur que pour le cinéaste rien ne serait plus pareil.
Les Misérables est un film choc sur une jeunesse en manque de repères et des policiers dépassés par l'ampleur de la tache, ils tentent tant bien que mal d'assurer leur mission, l'atmosphère qui enveloppe le quartier est un constat d'abandon et d’échec de la part de l'Etat, incapable de trouver des idées et d'agir pour améliorer les conditions de vie dans les quartiers.
L’intelligence de Ladj Ly est de ne pas avoir fait de son film un film manichéen, tous les policiers ne sont pas les méchants du film et les jeunes du quartier ne sont pas les gentils et inversement, certains policiers respectent la lois et d'autres non, certains jeunes tentent de se s'en sortir et d'autres ignorent les règles, ici il y a du bon et du mauvais des deux cotés, un reflet de notre société voir même de notre monde.
Difficile de commencer avec un film acclamé aussi bien par le public que par la critique, tout le monde vous attend au tournant et attend, c'est chose faite en 2023 avec Bâtiment 5, un film engagé est terriblement encré dans l'actualité, comme l'a été Les Misérables.
Écrit par Ladj Ly et Giordano Gederlini, Bâtiment 5 suit le parcours de Haby Keita (Anta Diaw), une habitante d'un quartier de la ville de Montvilliers, qui va tout tenter afin d’empêcher la destruction de son bâtiment, un bâtiment situé dans un projet de réaménagement initié par Pierre Forges (Alexis Manenti), le jeune maire de la commune.
Au casting on retrouve Alexis Manenti, Anta Diaw, Steve Tientcheu, Aristote Luyindula, Aurélia Petit, Jeanne Balibar, Stefan Godin et Bass Dhem, tous sont très impliqués et crédibles dans leur rôle respectif.
Comme son grand frère, Bâtiment 5 immerge le spectateur au cœur de la vie des banlieues, le réalisateur des Misérables livre ici un film quasi documentaire sur l'un fin d'un monde, celui des grands ensembles, construits en France entre les années 1950 et 1970, ces tours et autres barres ont été construites pour résoudre la crise du logement, c'est en grande partie la classe ouvrière qui habitait dans ces logements.
Des logements devenus aujourd'hui vétustes et inhabitables dans des bonnes conditions, le spectateur est tout de suite mis dans le bain avec la scène d'ouverture qui montre la descente difficile dans les escalier d'un habitant décédé, une scène qui montre que même dans la mort les habitants souffrent.
Par cette scène, Ladj Ly pose les bases de son film, il sera tragique, poignant et terriblement engagé, une crise du logement filmée à la manière d'un documentaire explosif.
Bâtiment 5 est le reflet de notre société, une société de plus en plus fracturée par les inégalités sociales, cette fracture est devenu une arme pour les différents parties politiques, chacun exploité pour son compte la vie de citoyen obligé de vivre dans des logements abandonnés par les pouvoirs publics.
Tout comme son aîné, Bâtiment 5 est un film éminemment politique, les personnages sont le reflet de la dure réalité de notre pays, Haby va lutter avec les habitants du bâtiment 5 contre le projet du maire, un homme qui a tout du gendre idéal mais va sombrer dans les méandres de la politique.
Les Misérables n'était pas du tout manichéen, le spectateur ne pouvait pas porter de jugement, ni sur les policiers ni sur les jeunes, car au bout du compte tous avaient tort et tous avaient raison, le véritable coupable n'était pas nommé directement, la classe politique.
Bâtiment 5 est beaucoup plus manichéen que Les Misérables, cela pourrait être un reproche mais le sujet du film est beaucoup trop important pour Ladj Ly, il exprime ici sa rage face à la situation qui se dégrade dans les banlieues à cause des politiques qui choisissent de laisser pourrir la situation et ainsi font grandir la colère sociale.
Un film engagé
Synopsis :
Haby Keita, une habitante d'un quartier de la ville de Montvilliers, va tout tenter afin d’empêcher la destruction de son bâtiment, un bâtiment situé dans un projet de réaménagement initié par Pierre Forges, le jeune maire de la commune.
Anecdotes :
Pourquoi voir Bâtiment 5 ?
En 2019, Ladj Ly réalisait son tout premier long métrage et par la même occasion l'un des plus gros succès français de l'année, au bout de sa dixième semaine d'exploitation, Les Misérables passait la barre des 2 000 000 de spectateurs en France, un score impressionnant pour une première incursion sur grand écran.
Premier long métrage de fiction de Ladj Ly mais pas un commencement, le cinéaste est à l'origine un membre du collectif Kourtrajmé créé en 1994 par Kim Chapiron, Toumani Sangaré et Romain Gavras, Kourtrajmé veut tout simplement dire court métrage en verlan, il s'agit d'une association française et un collectif d'artistes œuvrant dans plusieurs domaines, une école de cinéma Kourtrajmé a également été créée à par Ladj Ly en 2018 à Montfermeil, une école gratuite située dans les Ateliers Médicis.
Ladj Ly a grandi à Montfermeil dans le quartier des Bosquets, il réalise des documentaires comme 365 jours à Clichy-Montfermeil, tourné pendant les émeutes de 2005, 365 jours au Mali et Chroniques de Clichy-Montfermeil, il est également le réalisateur de A voix haute - La force de la parole, un documentaire sur l'éloquence, Ladj Ly a aussi endossé la casquette d'acteur pour son ami Romain Gavras dans Notre jour viendra et Le Monde est à toi ainsi que dans Sheitan de Kim Chapiron.
C'est en 2017 que Ladj Ly se fait remarquer avec un court métrage intitulé Les Misérables, le spectateur suit le quotidien d'un membre de la Brigade Anti-Criminalité de Montfermeil, le court métrage est nommée au César du meilleur court métrage en 2018, récompense qui ira à Les Bigorneaux d'Alice Vial.
C'est un an plus tard que Ladj Ly décide de porter Les Misérables en long métrage, un film qui a fait sensation au 72ème Festival de Cannes et dans la France entière, pour son premier film, le réalisateur a mis une partie de lui même, son enfance à Montfermeil, ses captations de la vie du quartier et surtout l'opposition entre la police et les habitants.
Prix du Jury à Cannes, Les Misérables de Ladj Ly a également été récompensé lors du 25ème Festival Lumière (Grand Lyon Film Festival) organisé par l'Institut Lumière et la métropole de Lyon, Les Misérables est reparti avec trois trophées, celui du meilleur film, meilleur scénario et révélation masculine pour Alexis Manenti.
Le film a également remporté quatre César, celui du meilleur film, meilleur espoir masculin pour Alexis Manenti, meilleur montage et le César du public, Les Misérables est un succès incontestable, il était sur que pour le cinéaste rien ne serait plus pareil.
Les Misérables est un film choc sur une jeunesse en manque de repères et des policiers dépassés par l'ampleur de la tache, ils tentent tant bien que mal d'assurer leur mission, l'atmosphère qui enveloppe le quartier est un constat d'abandon et d’échec de la part de l'Etat, incapable de trouver des idées et d'agir pour améliorer les conditions de vie dans les quartiers.
L’intelligence de Ladj Ly est de ne pas avoir fait de son film un film manichéen, tous les policiers ne sont pas les méchants du film et les jeunes du quartier ne sont pas les gentils et inversement, certains policiers respectent la lois et d'autres non, certains jeunes tentent de se s'en sortir et d'autres ignorent les règles, ici il y a du bon et du mauvais des deux cotés, un reflet de notre société voir même de notre monde.
Difficile de commencer avec un film acclamé aussi bien par le public que par la critique, tout le monde vous attend au tournant et attend, c'est chose faite en 2023 avec Bâtiment 5, un film engagé est terriblement encré dans l'actualité, comme l'a été Les Misérables.
Écrit par Ladj Ly et Giordano Gederlini, Bâtiment 5 suit le parcours de Haby Keita (Anta Diaw), une habitante d'un quartier de la ville de Montvilliers, qui va tout tenter afin d’empêcher la destruction de son bâtiment, un bâtiment situé dans un projet de réaménagement initié par Pierre Forges (Alexis Manenti), le jeune maire de la commune.
Au casting on retrouve Alexis Manenti, Anta Diaw, Steve Tientcheu, Aristote Luyindula, Aurélia Petit, Jeanne Balibar, Stefan Godin et Bass Dhem, tous sont très impliqués et crédibles dans leur rôle respectif.
Comme son grand frère, Bâtiment 5 immerge le spectateur au cœur de la vie des banlieues, le réalisateur des Misérables livre ici un film quasi documentaire sur l'un fin d'un monde, celui des grands ensembles, construits en France entre les années 1950 et 1970, ces tours et autres barres ont été construites pour résoudre la crise du logement, c'est en grande partie la classe ouvrière qui habitait dans ces logements.
Des logements devenus aujourd'hui vétustes et inhabitables dans des bonnes conditions, le spectateur est tout de suite mis dans le bain avec la scène d'ouverture qui montre la descente difficile dans les escalier d'un habitant décédé, une scène qui montre que même dans la mort les habitants souffrent.
Par cette scène, Ladj Ly pose les bases de son film, il sera tragique, poignant et terriblement engagé, une crise du logement filmée à la manière d'un documentaire explosif.
Bâtiment 5 est le reflet de notre société, une société de plus en plus fracturée par les inégalités sociales, cette fracture est devenu une arme pour les différents parties politiques, chacun exploité pour son compte la vie de citoyen obligé de vivre dans des logements abandonnés par les pouvoirs publics.
Tout comme son aîné, Bâtiment 5 est un film éminemment politique, les personnages sont le reflet de la dure réalité de notre pays, Haby va lutter avec les habitants du bâtiment 5 contre le projet du maire, un homme qui a tout du gendre idéal mais va sombrer dans les méandres de la politique.
Les Misérables n'était pas du tout manichéen, le spectateur ne pouvait pas porter de jugement, ni sur les policiers ni sur les jeunes, car au bout du compte tous avaient tort et tous avaient raison, le véritable coupable n'était pas nommé directement, la classe politique.
Bâtiment 5 est beaucoup plus manichéen que Les Misérables, cela pourrait être un reproche mais le sujet du film est beaucoup trop important pour Ladj Ly, il exprime ici sa rage face à la situation qui se dégrade dans les banlieues à cause des politiques qui choisissent de laisser pourrir la situation et ainsi font grandir la colère sociale.
Un film engagé
Synopsis :
Haby Keita, une habitante d'un quartier de la ville de Montvilliers, va tout tenter afin d’empêcher la destruction de son bâtiment, un bâtiment situé dans un projet de réaménagement initié par Pierre Forges, le jeune maire de la commune.
Anecdotes :