La fille de son père

fille pèreRelation père fille sublimée

Deux jeunes gens se rencontrent, tombent amoureux, mettent au monde une petite fille… et puis hop !!! La mère se carapate et le père reste avec sa fille chez ses parents « Gros jean comme devant ». Et tous deux vont construire une relation filiale hors du commun, fusionnelle et sans tabou…. Jusqu’à ce qu’autour des 18 ans de la jeune fille, la mère fasse une réapparition totalement imprévue qui conduira le couple père-fille vers de nouveaux chemins et questionnements de leur relation.

Pour ceux qui n’ont pas vu le premier film d’Erwan Le Duc, « Perdrix » ; vous risquez d’être surpris par le côté foutraque du bonhomme. Même si ici, il pousse le curseur moins loin que sur son précédent film. Dès l’entame muet de son film (à part une seule parole lourde de sens : « Je vais me garer »), il démontre son style original et personnel dans le cinéma hexagonal, sa tendresse et sons sens du burlesque. Dans son univers, on est entre Keaton et Kaurismaki ; de belles références pour un réalisateur affirmant sa singularité dans la comédie française. Il traite de cette relation père-fille comme rarement dans le cinéma évitant le réalisme et le sentimentalisme. Son duo de comédien, Céleste Brunnquell qui prend de plus en plus de place dans le cinéma d’auteur français et Nahuel Perez Biscayart que l’on aimerait voir encore plus, apporte une fraicheur et une vérité dans toutes les scènes qui font aussi le sel du film. Et puis un savoureux second rôle interprété par Mohammed Louridi, le jeune prétendant de la jeune fille pratique l’amour courtois et livre des scènes et des répliques décalées et très drôles.

Et puis le film se perd dans son dernier tiers. Le retour de la mère aurait pu offrir un ressort scénaristique et relancer le film, mais cette dernière partie est bancale et sans intérêt vu de la relation filiale que l’on nous montre. On aurait aimé qu’il ait le courage soit de faire un film de 75 minutes à la Dupieux en resserrant sa dernière partie ; voire en supprimant cette digression finale qui rompt avec une tonalité pourtant si agréable.

A voir, car les comédies intelligentes et ciné géniques sont si rares


Sorti en 2023
Ma note: 13/20