Faux monnayeurs

Un grand merci à Éléphant Films pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « Faux monnayeurs » de Jack Arnold.

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« J’ai dit que je vous aiderai. Mais je ne te veux pas dans mes pattes. »

Berlin 1946. Un homme engagé dans l’armée d’occupation américaine est assassiné. La police fédérale engage Johnny Salvo, ami de la victime, pour faire la lumière sur ce crime. L’enquête les met sur la piste d’une bande de faux-monnayeurs, installée en Californie…

« Tout le monde paie pour ses erreurs. Tu as une chance de remettre les compteurs à zéro. Pourquoi ne me donnes-tu pas la même chance ? »

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Apprenti comédien à Broadway à la fin des années 30, Jack Arnold découvre le monde du cinéma durant la Seconde guerre mondiale où, avant de servir comme aviateur, il collaborera un temps en tant que cameraman au service cinématographique des armées. Se prenant de passion pour les métiers de l’image, il se formera en quelques mois aux techniques cinématographiques et se lancera dans la réalisation une fois de retour à la vie civile. Après quelques documentaires (dont le remarqué « With this hands » en 1950 qui lui vaut une nomination à l’Oscar), il est embauché par le studio Universal qui lui confie durant plus de dix ans la réalisation de nombreux films de série B. Si, rétrospectivement, son  nom reste principalement associé aux films de science-fiction dont il signe quelques perles (« La météore de la nuit », « L’étrange créature du lac noir », « Tarantula ! », « L’homme qui rétrécit »), il se montre pourtant tout aussi à l’aise et prolifique dans les registres du western (« Une balle signée X ») et du film noir (« Le crime de la semaine », « Le salaire du diable »).

« Savez-vous qu’on lit la solitude dans vos yeux ? »

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Tourné en 1956, entre deux sommets de science-fiction que sont « Tarantula ! » et « L’homme qui rétrécit », « Faux monnayeurs » offre au cinéaste une petite pause récréative dans l’univers du film policier. On y suit ainsi un G.I. de l’armée d’occupation américaine en Allemagne recruté bien malgré lui par la police pour infiltrer un réseau de faux-monnayeurs. Une mission contre laquelle on lui permet d’effacer son casier judiciaire. Et donc de pouvoir repartir à zéro une fois de retour à la vie civile. Mais cette mission se révèlera beaucoup plus périlleuse que prévue. D’autant qu’il s’amourachera de l’assistante du chef de gang. Et qu’il s’emploiera à braver les mises en garde de son commissaire de père, aux commandes de la mission. Tourné à l’économie et dans un format resserré (à peine 80 minutes au compteur), « Faux monnayeurs » est l’un de ces petits polars de série B comme il en pullule alors sur les écrans, sans véritable vedette à l’affiche. Mais fort d’un scénario plutôt bien ficelé (quoi qu’assez classique) qui lorgne allègrement du côté du film noir (notamment du fait de ses personnages très archétypaux), Jack Arnold prend le parti de filmer son sujet avec une approche quasi documentaire qui n’est pas sans rappeler celle d’Anthony Mann et sa « Brigade du suicide » (1947). Ce qui donne au récit une dimension à la fois immersive et instructive dès lors qu’il nous explique le processus de fabrication de ces faux billets ou l’élaboration d’une filature policière. « Faux monnayeurs » se montre même efficace lors de quelques belles scènes d’action, à l’image de cette fusillade finale dans une gare routière, au cours de laquelle le héros sauve finalement son père, scellant ainsi leur réconciliation. Pour le reste, on regrettera quelques circonvolutions scénaristiques qui n’apportent pas grand-chose, à l’image de la romance du héros ou de sa relation complexe avec son père, qui ne servent qu’à densifier un peu inutilement l’intrigue. Résolument minimaliste et modeste, « Faux monnayeurs » n’en demeure pas moins une série B tout à fait plaisante.

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Le blu-ray : Le film est présenté dans un Master restauré en Haute-Définition et proposé en version originale américaine (2.0). Des sous-titres français sont également disponibles.

Côté bonus, le film est accompagné d’une présentation signée Samir Ardjoum (2023, 11 min.), de « Jack Arnold, géant de la peur » par Jean-Pierre Dionnet (2017, 7 min.), d’une Bande-annonce d’époque ainsi que des Bandes-annonces de la collection.

Édité par Éléphant Films, « Faux monnayeurs » est disponible en combo blu-ray + DVD ainsi qu’en édition DVD seul depuis le 11 juillet 2023.

Le site Internet d’Éléphant Films est ici. Sa page Facebook est ici.