Nouveau film du réalisateur espagnol Juan Antonio Bayona, qui semble décevoir un peu plus à chaque film, après le remarqué film d'horreur "L'Orphelinat" (2007), le drame hollywoodien "The Impossible" (2012), le conte fantastique "Quelques Minutes après Minuit" (2016) et la suite blockbuster "Jurassic World : Fallen Kingdom" (2018) voici qu'il se fourvoie chez Netflix pour proposer une 5ème adaptation de la tragédie du Vol Fuerza Aéra Uruguaya 571 (Tout savoir ICI !), dont le plus fameux film jusqu'ici était "Les Survivants" (1993) de Frank Marshall. On s'étonne du projet qui a connu donc déjà plusieurs films, plusieurs livres et sur un drame qui semble ne plus avoir de secrets. Cette fois le film repose sur le livre "La Sociedad de la Nieve" (2009) de Pablo Vierci, dont le scénario est co-écrit par Juan Antonio Bayona, en collaboration avec Bernat Vlaplana qu'il rerouve après ses deux précédents films et qui est aussi connu pour son travail avec Guillermo Del Toro sur "Le Labyrinthe de Pan" (2006) et "Crimson Peak" (2015), puis avec le duo auteur du thriller "Intruders" (2011) de Juan Carlos Fresnadillo, Nicolas Casariego et Jaime Marques, ce dernier a également signé son propre film "Ladrones" (2007) ainsi que "Malnazidos" (2020) de Alberto de Toro et Javier Ruiz Caldera...
13 octobre 1972, un avion affrété par la délégation nationale uruguayenne de rugby pour se rend au chili, mais l'avion s'écrase en pleine Cordillière des Andes. C'est une catastrophe avec de nombreux morts mais les survivants s'organisent pour se soigner et se protéger du froid. Bientôt le problème de la nourriture devient incontournable... Les acteurs sont originaires de Uruguay ou d'Argentine, tous peu connus hors de leurs frontières mais on peut citer les plus emblématiques avec Enzo Vogrincic vu dans la série TV "Yosi, the Regretful Spy" (2022-...), Matias Recalt vu dans le film "Ciegos" (2019) de Fernando Zuber et la série TV "Apaches : la Vie de Carlos Tevez" (2019-...) après lequel il retrouve donc Fernando Contogliani vu dans "Argentina 1985" (2022) et "El Presidente" (2018) tous deux de Santiago Mitre retrouvant après ce dernier film son partenaire Esteban Bigliardi vu dans "Jauja" (2014) de Lisandro Alonso ou "The Silent Party" (2022) de Federico Finkielstain et Diego Fried, puis citons Agustin Pardella vu dans le film "Companeros" (2018) de Alvaro Brechner et la série TV "L'Eté à Cielo Grande" (2022-...), Diego Vegezzi vu dans "El Aprendiz" (2016) de Tomas De Leone, "Toublanc" (2017) de Ivan Frund ou "Music for Getting Married" (2018) de José Militano, Rafael Federman vu dans "Rojo" (2019) de Benjamin Naishtat, "La Nouvelle Fille" (2022) de Micaela Gonzalo ou "Les Somnambulos" (2022) de Paula Hernandez, Felipe Gonzales Otano remarqué dans "El Cazador" (2023) de Carlo Berger, puis Valentino Alonso vu dans "Las Paseos" (2022) de Esteban Tabacznik... Pour commencer précisons que l'auteur du livre est journaliste, et qu'il a écrit un second livre sur ce drame, "J'ai dû survivre" (2016) avec le survivant Roberto Canessa. Le plus étonnant est sans doute le lieu de tournage, la Sierra Nevada en Andalousie (Espagne), l'équipe a dû se battre contre des tempêtes de sable en provenance du Sahara qui rendaient les montagnes oranges ! Néanmoins, malgré des différences notables l'illusion est parfaite et l'immersion au sein des Andes est tout à fait crédible. On remarque trois choses avant tout, d'abord si on retrouve les "leaders" survivants (Canessa, Parrado ou Zerbino) déjà vus et traités dans les films précédents cette fois le rôle principal et narrateur est inédit, un nommé Numa Turcatti, puis on ne peut que constater des plans quasi copiés-collés au film "Les Survivants" (1993), tandis que cette fois le film insiste beaucoup plus sur les douleurs et les souffrances aussi bien sur le fond que sur la forme.
Pour le premier point, on s'étonne que le narrateur soit un personnage si secondaire qui ne peut dans les faits être une personnage qui puisse raconter. Le pire étant une voix Off omniprésente, trop solennelle et surtout trop surexplicative (décrire ce qu'on voit, insister sur l'évidence...). Si il y a quelques scènes peu inspirées et/ou pompées les montagnes sont pourtant magnifiquement filmées, avec des plans de toute beauté, les effets visuels sont plus impressionnants jusque dans l'intimité des victimes et ce malheureusement jusqu'à appuyer encore là où il y en a nul besoin. Gros plans sur les blessures lors de l'accident nous fracassent l'âme dans une reconstitution très efficace, mais ensuite on tombe dans le pathos et surtout en insistant sur le fait qu'ils étaient (forcément !) tous courageux, vertueux, gentils... etc... Ce qui ajoute des passages un peu mièvres, ce qui dénote un peu avec le film de 93 où les caractères étaient plus affirmés. Oui, le film reste intéressant et déchirant, logique avec une telle histoire vraie mais en vérité à quoi bon ce nouveau film qui n'apporte strictement rien ?!
Note :