Un Coup de Dés (2024) de Yvan Attal

Par Seleniecinema @SelenieCinema

Nouveau film en tant que réalisateur-acteur de Yvan Attal après "Les Choses Humaines" (2021), pourtant cette histoire fut écrite avant ce dernier film puisqu'il était prévu de le tourner après "Mon Chien Stupide" (2019) comme il l'explique : "Nous avons donc écrit cette histoire avec ma scénariste Yaël Langmann mais au moment de me lancer dans la préparation, j'ai lu le livre de Karine Tuil. Le sujet m'a alors paru d'une actualité incroyable et je me suis dit qu'il fallait le faire très vite. J'ai donc mis de côté Un Coup de Dés, que j'ai repris ensuite avec plaisir. Même si Les Choses Humaines était déjà très différent de ce que j'avais fait avant, Un Coup de Dés est clairement un film de genre et ça c'était excitant." Le réalisateur-scénariste co-signe donc le scénario avec Yaël Langmann qui est sa collaboratrice depuis "Le Brio" (2017), l'histoire est quant à elle adaptée du texte "Ball-Trap" de Eric Assous, auteur connu au cinéma ayant été scénariste de plusieurs films déjà dont "Les Randonneurs" (1997) de Philippe Harel ou "Deux Jours à Tuer" (2008) de Jean Becker. La grande différence avec le texte original c'est qu'il était au départ une comédie et que les deux scénaristes ont transposé en thriller. Yvan Attal avoue une forte influence de Woody Allen : "Un film m'est apparu comme une référence de ce que j'aimerais faire : Crimes et Délits. Parce que justement ce sont des thèmes qui me touchent. La culpabiilité, l'impunité, la lâcheté. Comment pouvons-nous nous accomoder de tout ? Car la vie et le temps qui passe prennent toujours le dessus"... 

Mathieu doit tout à son ami Vincent : sa maison, son travail, et même de lui avoir sauvé la vie il y a 10 ans. Ils forment avec leurs compagnes un quator inséparable, et vivent une vie sans nuage sur la Côte d'Azur. Mais la loyauté de Mathieu est mise à l'épreuve lorsqu'il découvre que Vincent trompe sa femme. Quand la maîtresse de Vincent est retrouvée morte le suspicion s'installe avec son lot de lâcheté, de mensonges et de culpabilité... Vincent est joué par Guillaume Canet vu récemment dans "Astérix et Obélix : l'Empire du Milieu" (2023) de lui-même et "Acide" (2023) de Just Philippot, et retrouve après "Ne le Dis à Personne" (2006) de lui-même sa partenaire Marie-Josée Croze vue dernièrement dans "Ma Langue au Chat" (2023) de Cécile Telerman, le couple retrouve respectivement leur réalisateur et partenaire Yvan Attal après "Rock'n Roll" (2017) de Canet lui-même, puis après "Munich" (2005) de Steven Spielberg, Yvan Attal a été vu récemment aussi chez les autres dans "Maestro(s)" (2022) de Bruno Chiche et "La Syndicaliste" (2023) de Jean-Paul Salomé, et retrouve également après "Le Bal des Actrices" (2009) sa consoeur Maïwenn vue dans un autre de ses films récemment avec "Jeanne du Barry" (2023). Citons ensuite deux autres rôles tenus par Victor Belmondo, petit-fils de Bébel vu entre autre dans "Albatros" (2021) de Xavier Beauvois ou "Marie-Line et son Juge" (2023) de Jean-Pierre Améris, puis Alma Jodorowsky, petite-fille de Alejandro Jodorowsky vue dans "L'Ennemi" (2020) de Stephan Streker ou "Silent Land" (2021) de Agnieszka Woszczynska... Le film débute direct avec deux procédés lourds, rarement utiles et/ou bien utilisés, à savoir la voix Off et la scène future qui nous annonce le flash-back quasi intégral. Bref ça commence mal, sous couvert d'une construction pseudo-originale. La partie qui revient sur le "sauvetage" est une nouvelle déception, inutile sur le fond mais surtout c'est un peu racoleur et loin du sauvetage ultime.

ATTENTION SPOILERS !... Pour expliquer qu'il lui a sauvé la vie il y a longtemps une phrase ou deux lors d'un dîner par exemple aurait suffit pour comprendre qu'il lui a sauvé la vie et donc sa dette, racoleur car ça semble un peu gratuit tandis qu'on a du mal à croire qu'un junkie en manque puisse penser commettre cet acte, et enfin il ne lui sauve pas la vie le junkie partait voler du pognon... FIN SPOILERS !... Bref, ce prologue est bien laborieux et peu convaincant. La suite est plus sympa, les personnages bien croqués bien qu'un peu clichés, les secrets voir les blessures sont parfaitement tus, sous-entendus sont invisibles et donc évitent tout sur-explication, ce qui est là aussi un peu atténués par la voix Off trop présente. La tension est palpable car le mensonge ou le non-dit est partout, et qu'on devine que malgré les apparences ça dure depuis trop longtemps. L'abcès d'il y a dix ans n'a jamais été percé. L'intrigue elle-même autour du "meurtre" est bien construite autour de la probabilité mais en même temps il y a un petit hic... ATTENTION SPOILERS !... ils sont riches, l'accident peut être prouvé et Mathieu/Attal a les moyens d'avoir un bon avocat pour du simple sursis, alors pourquoi tout ça ?! Si on ajoute l'amour conjugal et l'amitié sincère on se dit qu'il manque un paramètre essentiel pour que tout tienne vraiment... FIN SPOILERS !... Yvan Attal signe un film le cul entre deux chaises entre le thriller psychologique et le mélo, en tentant de mélanger les codes sans savoir les mettre en harmonie. Le scénario est intéressant mais trop de petits détails laissent perplexes (également l'absence de la police ?! Comment expliquer que Delphine/Maïwenn n'a laissé aucune trace dans l'appartement ?!), résultat un drame qui fait illusion par moment, avec quelques belles séquences mais dans l'ensemble c'est un peu boursouflé.

Note :                 

09/20