Nouvelle adaptation du roman épistolaire éponyme (1982) de Alice Walker Prix Pulitzer 1983 qui a déjà connu un joli succès sur grand écran avec "La Couleur Pourpre" (1985) de Steven Spielberg. Le livre a également été transposé en comédie musicale à Broadway (2005) de Gary Griffin. Ce nouveau projet est en fait une adaptation de cette dernière, une comédie musicale pour le grand écran porté par un trio de producteurs prestigieux, le producteur et compositeur Quincy Jones, Steven Spielberg qu'on ne présente plus et Oprah Winfrey milliardaire de la télévision américaine et occasionnellement actrice qui avait justement un petit rôle dans le film originel en 1985. La réalisation a été confié à l'artiste musical ghanéen Blitz Bazawule qui est passé à la réalisation avec "The Burial of Kojo" (2018) suivi de "Black is King" (2020), tandis que le scénario est signé du méconnu Marcus Gardley qui a essentiellement travaillé pour des séries TV dont surtout "The Chi" (2018-2020)... 1930, deux soeurs souffrent de l'emprise des hommes et sont bientôt séparés. Celie écrit, elle raconte son quotidien de femme soumise alors q'elle attend toujours les lettres de sa soeur. Celie va souffrir, être abusée mais petit à petit elle va apprendre de ses rencontres et notamment avec d'autres femmes noires comme elle mais si différentes...
Celie est incarnée jeune par Phylicia Pearl Mpasi pour son premier rôle au cinéma, adulte par Fantasia Barrino gagnante de l'émission American Idol 2004 dont la première et précédente expérience cinéma était dans "Soul Kittens Cabaret" (2011) de Nicci Gilbert. Sa soeur Nettie est jouée jeune par Halle Bailey révélation du film Disney en live "La Petite Sirène" (2023) de Rob Marshall, et adulte par Ciara chanteuse aperçue dans le film "Crazy Dad" (2012) de Sean Anders et dans son propre rôle dans la série TV "The Game" (2013-2014). Les deux autres rôles principaux féminins sont joués par Taraji P. Henson vue entre autre dans "Les Figures de l'Ombre" (2017) de Theodore Melfi, "Proud Mary" (2018) de Babak Najafi et "Ce que Veulent les Hommes" (2019) de Adam Shankman, puis Danielle Brooks vue récemment dans "Eat Wheaties !" (2020) de Scott Abramovitch et qui retrouve après "Time Out of Mind" (2014) de Oren Moverman son partenaire alias "Monsieur" dans l'histoire Colman Domingo vu notamment dans "Selma" (2015) de Ava DuVernay, "The Birth of a Nation" (2016) de et avec Nate Parker, "Le Blues de Ma Rainey" (2020) de George C. Wolfe ou "Candyman" (2021) de Nia DaCosta. Citons ensuite Corey Hawkins vu entre autre dans "BlacKKKlansman" (2018) de Spike Lee, "D'Où l'on Vient" (2020) de Jon Chu ou "Le Dernier Voyage du Demeter" (2023) de André Ovredal, H.E.R chanteuse ayant joué son propre rôle au cinéma dans "Yes Day" (2021) de Miguel Arteta, Louis Gossett Jr. vétéran ayant débuté dans "Un raisin au Soleil" (1961) de Daniel Petrie et surtout connu pour des films d'actions dans les années 80-90 dont la trilogie "Aigle de Fer" (1986-1992), David Alan Grier vu dans "Jumanji" (1995) de Joe Johnston ou "Ils ont cloné Tyrone" (2023) de Juel Taylor et qui retrouve après "Native Son" (2019) de Rashid Johnson sa partenaire Elizabeth Marvel vue dernièrementdans "Swallow" (2019) de Carlo Mirabella-Davis et "La Mission" (2020) de Paul Greengrass, Dean Cole connu outre-Atlantique surtout pour la trilogie "Barbershop" (2002-2016) initié par Tim Story, puis Jon Batiste musicien pour son premier rôle connu surtout pour avoir composé la B.O. du film d'animation "Soul" (2020) de Pete Docter... Le film débute avec du bonheur et une partie musicale lumineuse qui annonce la couleur du Blues et du Gospel à Broadway. Le genre musical est forcément logique dans le contexte afro-américain des années 20-30, et le mix entre paroles fortes et/ou tristes avec un style et un rythme plutôt enjoué et rythmé annonce aussi des jours meilleurs. Les décors très éclairés, les costumes colorés et la photographie participent à tout l'environnement d'un drame déchirant mais aussi empreint d'un message résolument optimiste.
Le casting est parfait et idéal, même si les deux soeurs manquent cruellement d'une ressemblance et/ou du moins d'une apparence qui ferait illusion. Mais surtout on est relativement gêné par l'esthétisme général, des morceaux musicaux pétillants, aux chorégraphies plutôt sympa, entre message d'espoir et mélancolie mais qui atténue tout un pan tragique, à savoir que la misère n'est jamais franchement probante. La vie a l'air plutôt tranquille, les habits sont beaux, ils ont tous des voitures à une drôle d'époque (déjà pas spécialement courant, mais black en pleine ségrégation de l'entre deux guerres ?!)... etc... Ce qui est d'autant plus frappant quand on se souvient de la version Spielberg en 1985. Bref on ne ressent pas trop le poids des difficultés économiques, et le racisme se résume à environ 3-4mn. Clairement le choix est d'ajouter une dose de positif et d'espoir plus important ?! Mais la misère méritait tout de même plus de réalisme, l'immersion dans les campagnes afro-américaines post-esclavage est trop édulcorée, on frôlerait même un peu le style Disney. Néanmoins, l'histoire reste universelle et émotionnellement prenante, le côté Broadway fonctionne bien, il suffit juste de savourer avec un degré nécessaire pour accepter le virage vers l'optimisme et aussi le pardon... Pourquoi pas ?! Un bon moment même si au vu du roman originel on préférera nettement le chef d'oeuvre de Spielberg.
Note :
14/20