Le procès d’un présumé serial killer amène deux jeunes femmes que tout oppose, du milieu social à leur vision diamétralement opposée concernant l’accusé (l’une le voie coupable et l’autre victime d’une machination), à se rencontrer et à partager une tranche de vie autour de cet événement. Ce serial killer ayant mis en scène et vendus sur le dark web des vidéos de crimes horribles de jeunes filles pourrait être le personnage du film. Très vite, on comprendra qu’il n’est qu’un personnage secondaire, il n’occupera que très peu de plan. Les deux femmes sont en fait beaucoup plus intrigantes ; elles sont obsédées toutes deux par cet homme. Le plus virtuose du film réside dans ses 20 premières minutes ; la caméra se ballade avec nonchalance dans la salle d’audience durant les plaidoiries. Il règne une ambiance pesante et énigmatique. Pascal Plante promènera sa caméra durant tout le film avec beaucoup de soin. Dans le dernier tiers du film, le scénario nous laisse en prise avec une seule des deux femmes dont l’obsession de faire éclater la vérité devient assez terrifiante au point de faire détourner le regard du spectateur ; ne serait-ce pas elle la dangereuse psychopathe ? Juliette Gariepy livre ici une prestation hyper inquiétante dans la seconde heure. C’est vraiment le côté malin d’un scénario malgré tout truffé d’invraisemblances et s’étirant en longueur sans avoir grand-chose à dire. Le message sur la fascination du mal dont souffre l’humanité est porté par des effets de manche quelque fois appuyés que nous inflige le réalisateur. Au lieu de faire adhérer le spectateur, c’est peut-être un repoussoir.
Un thriller pas si novateur que çà avec quelques bonnes idées malgré tout mais pas suffisamment pour tenir 2 heures.
Sorti en 2024
Ma note: 11/20