D’ARGENT ET DE SANG (Canal +) – 17/20
Déjà adapté en film par Olivier Marshall et raconté dans un documentaire pour Netflix, le scandale de l’arnaque à la taxe carbone et l’improbable traque qui en suivi démontre ici qu’il avait bien de quoi nourrir une douzaine d’épisodes.
D’abord assez technique et un poil austère, la série prend peu à peu de l’ampleur et (beaucoup) de coffre. Une fois pris dans l’histoire, au bout de 2/3 épisodes, impossible de décrocher. Ultra documentée, rythmée et portée par le charisme de ses acteurs (Ramzy est bluffant en petit escroc aussi taré qu’inquiétant et Niels Schneider épate en ordure magnifique), D’argent et de Sang passionne autant dans la description du circuit de blanchiment d’argent que dans la chasse à l’homme et le jeu du chat et de la souris qui alimente une 2ème partie palpitante.
Seule bémol, la sous-intrigue de la fille camée du magistrat interprété par Lindon qui parasite vraiment l’intrigue.
Mis à part cet écueil très pardonnable, D’argent et de Sang est à la hauteur de la réputation forgée par son diffuseur. Une grande série Canal.
TRUE DETECTIVE – NIGHT COUNTRY (HBO Pass Warner) – 15/20
La série troque la moiteur de la Louisiane pour l’enfer glacé de l’Alaska.
Aussi sombre qu’intrigante, l’enquête revient aux sources de la série anthologique en faisant se répondre un crime sordide, les mythologies de la région et les us et coutumes des autochtones.
La mise en scène est pointue, très graphique lorsqu’elle évoque les meurtres et anxiogène quand elle plonge le duo d’enquêtrice dans l’action. Elle parvient parfaitement à imprimer une signature unique à cette nouvelle saison tout en capitalisant sur un duo puissant et complémentaire, avec une Jodie Foster royale en flic abîmée et vacharde.
Une jolie renaissance pour la franchise.
ESCORT BOYS S01 (Prime Video) – 13/20
On pouvait craindre un nouveau Plan Cœur, mais Escort Boys s’élève assez nettement au dessus de la série Netflix.
Son accroche est, admettons-le, un peu putassière et la série tient largement sa promesse de (jolis) corps masculins dénudés. Mais elle dépasse son simple statut de série sexy en misant sur une mise en scène chiadée, capitalisant sur les superbes paysages de Camargue et une BO franchement bien choisie. Au delà des situations invraisemblables, les personnages sont attachants et le propos gentiment militant. Les courts épisodes sont rythmés, les dialogues souvent réussis et drôles, c’est fun et cul, mais surtout la série questionne intelligemment la virilité en 2024, tout en mettant en avant le(s) désir(s) féminin(s).