LES CARNETS DE SIGFRIED (Critique)

CARNETS SIGFRIED (Critique)CARNETS SIGFRIED (Critique)

SYNOPSIS : En 1914, le jeune Siegfried Sassoon, poète en devenir, est enrôlé dans l'armée britannique. De retour du front, révolté par ce qu'il a vu, il devient objecteur de conscience. Ses pamphlets pacifistes lui valent une mise au ban par sa hiérarchie, mais aussi une forme de reconnaissance artistique, lui ouvrant les portes d'une nouvelle vie mondaine. Mais dans cette société du paraître, Siegfried se perd, tiraillé entre les diktats de la conformité et ses désirs de liberté.En 1914, le jeune Siegfried Sassoon, poète en devenir, est enrôlé dans l'armée britannique. De retour du front, révolté par ce qu'il a vu, il devient objecteur de conscience. Ses pamphlets pacifistes lui valent une mise au ban par sa hiérarchie, mais aussi une forme de reconnaissance artistique, lui ouvrant les portes d'une nouvelle vie mondaine. Mais dans cette société du paraître, Siegfried se perd, tiraillé entre les diktats de la conformité et ses désirs de liberté.

Les Carnets de Sigfried se pose par la force des choses comme le dernier film du réalisateur britannique Terence Davies, décédé en octobre dernier. Il y raconte alors la vie tumultueuse du poète Siegfried Sassoon, alors qu'il traverse les traumatismes et la violence de la Première Guerre Mondiale. Le long-métrage trace un récit décomposé et hautement poétique, s'intéressant aux émotions de son personnage principal, en faisant moins un biopic qu'une œuvre à la fois réaliste et romancée sur les stigmates de la guerre et sur les aventures sentimentales de son héros. A travers une peinture de l'homosexualité pendant l'entre-deux-guerres, Davies écrit et réalise une œuvre étrangement lancinante, parfois fascinante et parfois anesthésiée par un rythme déséquilibré, qui profite de la sublime photographie de Nicola Daley et de son excellent casting pour recomposer un univers mené par la poésie de tous les instants.

CARNETS SIGFRIED (Critique)
En ça, Les Carnets de Siegfried (en version originale Benediction) est une proposition hautement singulière, se baladant à travers un certain sens du classicisme et une apparente mondanité pour photographier le bilan d'une époque, marquée par la mort et les drames humains, ce qui permet à Davies de raconter son personnage principal avec une passion débordante. Le film semble pourtant morcelé par une narration étonnamment floue et souvent ambiguë, qui densifie presque inutilement un récit pourtant bien ficelé, le tout emballé d'un montage formellement complexe qui touche autant la grâce que l'ennui.

CARNETS SIGFRIED (Critique)
Dans ce bloc de 2h20, aussi austère que délicat, le casting se meut avec beaucoup de talent, à commencer par la performance habitée de Jack Lowen qui porte le film par sa retenue, sa fragilité et ses bribes d'émotions. Peter Capaldi prend le relai de son personnage, aux côtés d'une galerie de comédiens et de comédiennes assurément touchants ( Kate Phillips, Tom Blyth ou encore Jeremy Irvine). Leurs alchimies fabriquent alors une jolie bulle presque intemporelle, qui capte aussi bien les moments de tragédie que les périodes heureuses, mixant les deux dans un recueil de sensations et d'émotions qui frappe par l'honnêteté de sa proposition.

CARNETS SIGFRIED (Critique)
Si Les Carnets de Siegfried peine à entièrement convaincre par ses défauts formels, par sa structure narrative trop alambiquée et par un rythme qui manque de légèreté, il s'avère pourtant être une œuvre intrigante et suffisamment humaine pour qu'on en tire un sentiment positif in fine. Terence Davies signe un portrait très agréablement filmé, trouvant dans son sens du cadre et dans la direction de sa troupe de comédiens un équilibre cinématographique notablement rare. Bien qu'il s'étouffe parfois dans sa trop grande densité et dans ses excès poétiques qui stoppent le récit, ce Benediction assure malgré tout un joli moment de délicatesse et de réflexions sur le monde, donnant à l'amour, à la mort et à l'humanité une ample peinture habitée de ses maux et guidée par ses bribes d'espoir. A travers la vie du poète Siegfried Sassoon, Davies fait état d'un entre-deux, à la fois entre documentaire et fiction, mais aussi entre la passion et l'ennui, bien que ses sursauts d'émotions et l'écriture habile de ses trajectoires de personnages suffisent à habiller un long-métrage subtilement gracieux.

CARNETS SIGFRIED (Critique)

Titre original: BENEDICTION

Réalisé par: Terence Davies

Casting: Jack Lowden, Simon Russell Beale, Thom Ashley...

Genre: Biopic, Drame, Historique, Guerre

Sortie le : 06 mars 2024

Distribué par : CONDOR DISTRIBUTION

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