Un grand merci à M6 Vidéo pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le DVD du film « 38°5 quai des orfèvres » de Benjamin Lehrer.
« Bienvenue à la brigade criminelle, la mousse de la crème de l’élite ! Ça va te changer de ton petit commissariat de quartier ! »
Panique quai des Orfèvres ! Un tueur en série, surnommé le Ver(s) Solitaire, sème des alexandrins sur des scènes de crime, causant terreur et confusion. Clarisse Sterling, une jeune enquêtrice enthousiaste, se voit confier cette affaire sous la supervision du légendaire commissaire Keller. Armée de 200 g de chouquettes et d’un bel ananas bien placé, Clarisse doit jongler entre les bras cassés de la brigade criminelle et des énigmes tordues pour démasquer l’assassin… La mission impossible ne fait que commencer.
« Un pervers ? Pas tant que ça. La preuve : la victime n’a subi aucun viol. En tous cas pas jusque là. Mais avec les légistes… »
On ne dire jamais assez combien la comédie est un art difficile. Tout étant en effet affaire de finesse, de justesse et de timing. Pour son premier long-métrage, Benjamin Lehrer se risque à faire une comédie policière ultra référencée, qui mixerait tous les modèles qui l’ont inspiré. Avec deux écoles principales : les « ZAZ » (du nom des cinéastes Zucker, Abrahams and Zucker, auteurs des sagas cultes « Y’a-t-il un pilote dans l’avion ? » et « Y’a-t-il un flic ? ») et leurs gags potaches débités à un rythme effréné, et la comédie française estampillée « Canal+ » (Les Nuls et leur « Cité de la peur », Kad et Olivier version « Qui a tué Pamela Rose ? » voire les Robins des bois) dans ce qu’elle peut offrir de plus absurde. Le tout saupoudré de références à quelques films cultes (« Le silences des agneaux », « Squid game » notamment). Un projet très (trop ?) ambitieux pour un premier film en ce qu’il pouvait vite virer au film « fourre-tout ». Et de fait, on se rend très vite compte que la mayonnaise a le plus grand mal à prendre.
« Huit suspects… Dont quatre décédés et trois morts… »
D’une part parce que le cinéaste semble se moquer éperdument de son intrigue, visiblement anecdotique à ses yeux et n’ayant d’autre fonction que de servir à dérouler des gags. Tout juste y suivra-t-on la traque d’un tueur en série puisant son inspiration dans les comptines enfantines. Et d’autre part parce que ses gags reposent sur un humour largement éculé et souvent assez facile, à base de situations décalées (le berger déguisé en bergère) et de jeux de mots assez foireux (« Des douilles ? Quelle belle paire ! »). Les bonnes scènes (à mettre souvent au crédit d’Artus, comme celle du concours d’autopsie façon « Top chef ») étant trop rares pour compenser la médiocrité ambiante et assurer le rythme (en dépit du format pourtant raccourci du film qui n’excède pas les 80 minutes). Idem côté casting où la présence de l’immense Didier Bourdon (ici très cabotin) en tête d’affiche ne permet pas de sauver les meubles. La faute sans doute à un scénario qui oublie de faire vivre les seconds rôles en leur donnant une réelle épaisseur. Un peu dommage, car le film pouvait se targuer d’avoir à son casting quelques seconds couteaux savoureux (Artus, Frédérique Bel, Pascal Demolon). S’il était sans doute pétri de bonnes intentions au départ, force est donc de constater que ce « 38°5 quai des orfèvres » a toutes les peines à tenir ses promesses et à nous arracher quelques rires. Vraiment dommage.
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Le DVD : Le film est présenté en version originale française (5.1) ainsi qu’en audiodescription. Des sous-titres français pour malentendants sont également disponibles.
Côté bonus, le film est accompagné d’un module sur l’enregistrement de la musique du film ainsi que de scènes coupées (non mixées ni étalonnées).
Édité par M6 Vidéo, « 38°5 quai des orfèvres » est disponible en DVD depuis le 19 octobre 2023.
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