La belle verte

Un grand merci à Tamasa Diffusion pour m’avoir permis de découvrir et de chroniquer le blu-ray du film « La belle verte » de Coline Serreau.

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« Qui pourrait bien vouloir aller sur la Terre ? »

Sur une planète lointaine habitée par une civilisation évoluée et égalitaire, une extra-terrestre à moitié humaine est désignée pour aller visiter la Terre afin de voir comment y ont évolué les populations locales. Débarqué à Paris, elle a pour délicate mission d'user de ses pouvoirs spirituels pour combattre le stress et le surmenage de ses amis terriens…

« Il a des poumons, un cœur, un cerveau. Pourtant, sans papiers, un bébé n’existe pas… »

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Fille d’une autrice de pièce de théâtre et d’un metteur en scène, Coline Serreau se destinait presque naturellement à une carrière sur les planches. Mais très vite, après quelques expériences au théâtre, elle se découvre finalement une passion dévorante pour le cinéma, et plus spécifiquement pour l’écriture et la réalisation. Au point de renoncer à entrer à la Comédie Française où elle est alors stagiaire. Elle fait ainsi ses premiers pas de réalisatrice à seulement trente ans avec « Pourquoi pas ! » (1977), un premier film matriciel dans lequel elle démontre déjà son appétence pour les comédies centrées sur les sujets sociétaux qui seront sa marque de fabrique. Au fil de ses films suivants, elle n’aura ainsi de cesse de dénoncer les maux de notre société (les injustices sociales dans « Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ! », le racisme et le mépris de classe dans « Romuald et Juliette ») et de ses évolutions (l’individualisme forcené dans « La crise »). Mais pour le grand public, elle reste avant tout l’autrice de « Trois hommes et un couffin » (1985), comédie s’interrogeant sur l’évolution de la paternité et de la virilité, qui fut – avec pas moins de dix millions de spectateurs en France – l’un des plus grands succès populaires des années 80.

« Vous les aimez ? Mais ils n’ont pas de rouge à lèvre ! »

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Auréolé du succès de « La crise » (1992), Coline Serreau revient quatre ans plus tard aux commandes de « La belle verte » (1996). Une fable fantastique dans laquelle une extra-terrestre (qui nous ressemble quand même étrangement) part visiter la Terre afin de voir comment ont évolué ses anciens ancêtres. Et force est de constater que le tableau dressé n'est pas des plus flatteur ni des lus jolis. La société terrestre étant rongée par un individualisme forcené, dont les corollaires sont la cupidité et l'incivilité. Un monde dégénérescent, où le béton a pris le pas sur la nature et la télévision (symbole de l'abêtissement des masses) sur les rapports humains les plus ordinaires. Une incapacité à communiquer qui a réduit l'humain a son expression la plus minimaliste, à savoir un numéro de dossier (ou de sécu, au choix) qu'on gère a la manière d'une procédure administrative et non plus en fonction de ses besoins les plus primaires (le bébé abandonné). Tout le contraire de la société harmonieuse et épanouie dans laquelle vie l'héroïne, ou l'homme et la nature vivent en symbiose totale. A l'évidence, il y a dans son scénario construit autour d’un jeu de décalage culturel quelque chose qui rappelle, de loin du moins, « Les visiteurs » (de Jean-Marie Poiré), qui cartonna sur les écrans trois ans plus tôt. Mais la comparaison s'arrête là tant les deux films se révèlent différents. Avec sa sincérité propre, Coline Serreau signe ici un drôle de conte écologique et utopique, qui veut dénoncer les dérives de nos sociétés et replacer l'humain et la nature au centre du jeu. Si la démonstration paraît parfois un peu naïve ou excessive, le film offre néanmoins quelques passages savoureux (son arrivée sur Terre et sa difficile acclimatation) qui contrebalancent quelques scènes plus gênantes (la calinothérapie de bébé comme source de renouvellement d'énergie vitale, les numéros des deux jumeaux, la partie de foot). On s'amusera en sus de découvrir une jeune génération de comédiens quasi débutants devant la caméra (Marion Cotillard, Claire Keim, James Thierrée). Si, trente ans après sa sortie, « La belle verte » parait toujours au fond toujours autant d’actualité, on ne pourra néanmoins s’empêcher de reconnaitre que son côté très foutraque (et parfois même un peu kitsch) ne lui permet pas de se place au niveau de ses réussites précédentes (« Trois hommes et un couffin », « La crise »). Il n’en reste pas moins un film attachant, en dépit de ses faiblesses.

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Le blu-ray : Le film est présenté dans un nouveau Master restauré 4K et proposé en version originale française (5.1).

Côté bonus, le film est accompagné de L’histoire de « La Belle Verte » par Coline Serreau (26 min.), de 9 scènes coupées (22 min.), d’un Making of (15 min.), d’un Entretien avec Vincent Lindon (35 min.) ainsi que d’une Bande-annonce.

Édité par Tamasa Diffusion, « La belle verte » est disponible en DVD ainsi qu’en blu-ray depuis le 2 mai 2023.

Le site Internet de Tamasa Diffusion est ici. Sa page Facebook est ici.