Premier long métrage en solo pour Ethan Coen, donc sans son frère Joel après avoir été le duo de cinéma le plus intéressant de ces quarante dernières annnées de "Sang pour Sang" (1984) à "La Ballade de Buster Scruggs" (2018) en passant par "Fargo" (1996), "The Big Lebowski" (1998) ou "No Country for a Old Men" (2007). Précisons que jusqu'à "Ladykillers" (2004), Joel était réalisateur-scénariste, Ethan Producteur-scénariste, puis les postes se sont mutualisés complètement ensuite, mais on parle bien là de crédit au générique. Pourtant, si Ethan avait déjà l'habitude de travailler hors fratrie essentiellement pour le théâtre, c'est bien Joel qui se lança en solo en premier pour le grand écran avec "Macbeth" (2021) avec d'ailleurs son épouse et muse Frances McDormand en Lady. Aussitôt Ethanse lança sur le documentaire "Jerry Lee Lewis : Trouble in Mind" (2022) avec son épouse monteuse Tricia Cooke. A priori le couple a tant aimé leur collaboration sur ce doc (alors qu'elle a été monteuse de plusieurs films des Coen auparavant) qu'ils ont cherché un nouveau projet. Mais clairement, pas de coïncidence, le solo du frangin a dû titiller c'est ainsi que Ethan et son épouse ont co-écrit l'histoire. Le couple assume donc les casquettes de producteur-scénariste-monteur, la réalisation au seul Ethan Coen... Alors que Marian veut faire une pause et veut en profiter pour partir voir de la famille, son amie Jamie qui vient de se faire quitter par sa petite amie en profite pour lui proposer un road trip. Les deux amies acceptent une mission de livraison d'une voiture pour profiter du trajet payé. Mais alors que des individus louches se lancent à leur recherche, les deux amis découvrent bientôt une mallette cachée dans leur coffre...
Les deux amies sont jouées par Margaret Qualley (fille de Andie McDowell) vue dans "Once Upon a Time... in Hollywood" (2019) de Quentin Tarantino, "Seberg" (2019) de Benedict Andrews, "Stars at Noon" (2023) de Claire Denis ou "Pauvres Créatures" (2024) de Yorgos Lanthimos, puis par Geraldine Viswanathan vue dans "Contrôle Parental" (2018) de Kay Cannon, "Bad Education" (2019) de Cary Finley ou "Cat Person" (2023) de Susanna Fogel. Citons ensuite l'amie foldingue Beanie Feldstein aperçue dans "Ladybird" (2017) de Greta Gerwig mais surtout rematrquée dans "Booksmart" (2019) de Olivia Wilde, les deux sbires joués par C.J. Wilson surtout aperçu dans des séries TV outre le film "Irrésistible" (2020) de Jon Stewart, Joey Slotnick apparu dans "La Vie Rêvée de Walter Mitty" (2014) de et avec Ben Stiller ou plus récemment dans "Mayday" (2023) de Jean-François Richet, leur chef est joué par Colman Domingo vu tout récemment dans "La Couleur Pourpre" (2024) de Blitz Bazawule et retrouve après "Si Beale Street pouvait Parler" (2018) de Barry Jenkins l'acteur Pedro Pascal vu dans "Un Talent en Or Massif" (2022) de Tom Gornican et "La Bulle" (2022) de Judd Apatow, et retrouve également après "La Grande Muraille" (2017) de Zhang Yimou son partenaire Matt Damon vu dernièrement dans "Air" (2023) de et avec Ben Affleck ou "Oppenheimer" (2023) de Christopher Nolan, il retrouve Ethan Coen après "True Grit" (2010) co-signé avec Joel, et retrouve après "Jason Bourne" (2016) de Paul Greengrass le toujours impeccable Bill Camp vu entre autre dans "Clair-Obscur" (2021) de Rebecca Hall ou "L'Etrangleur de Boston" (2023) de Matt Ruskin et qui retrouve Colman Domingo après "Lincoln" (2012) de Steven Spielberg... Ca débute assez classique, on a bien du mal à reconnaître à minima le style des Coen, au contraire plus on avance et plus on pense à du Guy Ritchie ("Snatch" en 2000 ou "The Gentlemen" en 2020) ou Matthew Vaughn (saga des "Kingsman" 2014-2021) en mode sous-développé ou en mode somnifère. Arnaque, quiproquos, poursuite, mafieux, multiples protagonistes, action et humour... etc... Sauf qu'ici les ingrédients sont bien présents mais ne créent aucune recette alléchante. Trop souvent on se dit que ce qu'on vient de voir rappelle une scène d'un autre film, Ritchie et Vaughn évidemment mais aussi Tarantino ; la découverte de la valise et l'effet psychédélique n'est pas sans rappeler la valise de "Pulp Fiction" (1994)...
D'ailleurs, le film est semé d'intermèdes psychédéliques ou kaléidoscopiques sans qu'on sache ou qu'on comprenne le pourquoi du comment. 1, visuellement ça n'a strictement aucune cohérence esthétique et 2, narrativement parlant ça n'apporte strictement rien. Mais le pire - notamment pour le fiston ado - c'est cette omniprésence de sexe homosexuelle. Non pas que soit foncièrement désagréable d'un point de vue primaire, mais si on retire toutes les scènes lesbiennes plus ou moins gratuites le film devient un moyen voir un court métrage. Si on apprécie l'absence d'un militantisme féministe LGBT...etc... il n'en demeure pas moins qu'il s'agit d'un paramètre martelé de bout en bout sans donner de consistance de fond. L'humour reste trop en surface également, la légèreté ambiante manque aussi de force à cause l'absence de dialogues dignes d'un tel projet. Finalement au fil du récit l'ennui s'installe, pas de rythme, rebondissements attendus sans montée en puissance, trop de "touche-pipi" lesbien qui parasite une intrigue qui finit par toucher au grotesque ridicule alors que le potentiel était là. On se dit alors que Ethan sans Joel ce n'est plus du Coen... Dommage...
Note :
09/20Pour info bonus, Note de mon fils de 14 ans :
05/20