5ème long métrage du MonsterVerse produti par Legendary Pictures et Warner après "Godzilla" (2014) de Gareth Edwards, "Kong : Skull Island" (2017) de Jordan Vogt-Roberts, "Godzilla 2 : Roi des Monstres" (2019) de Michael Dougherty et "Godzilla vs Kong" (2021) de Adam Wingard qui reprend donc la suite des aventures de nos monstres favoris imaginés respectivement avec les films "King Kong" (1933) de Ernest B. Schoedsack et Merian C. Cooper puis "Godzilla" (1954) de Ishiro Honda. Si Wingard est de retour il collabore par contre avec de nouveaux scénaristes, Simon Barrett qui a été son fidèle scénariste sur presque tous ses précédents films dont "You're Next" (2013) et "Blair Witch" (2016), Jeremy Slater qu'il retrouve aussi après "Death Note" (2017) et à qui on doit les râtés "Lazarus Effect" (2015) de David Gelb et "Les 4 Fantastiques" (2015) de Josh Tank, et puis Terry Rossio qui a écrit entre autre "Small Soldiers" (1998) de Joe Dante, "Le Masque de Zorro" (1998) de Martin Campbell ou plusieurs "Pirates des Caraïbes" (2003-2011). Le réalisateur précise s'être beaucoup inspiré de "Invasion Los Angeles" (1988) de John Carpenter : "Dans ce film, les deux protagonistes se battent pour porter des lunettes noires, ce qui constitue un vrai tournant dans l'intrigue. J'aime beaucoup l'idée de ces deux personnages qui appartiennent à la même équipe et qui, pour autant, se disputent en raison d'un malentendu. A présent qu'on a vu Kong et Godzilla réunis à l'écran, et qu'on les a vus se battre ensemble, on a du mal à imaginer un nouveau film sans eux. Dès qu'on les réunit, on ne peut pas vraiment les séparer, même si on ne peut pas s'attendre à ce qu'ils s'entendent à merveille. Ils ont chacun un ego surdimensionné, si bien que ce que le trouve amusant quand ils font équipe, c'est qu'on sent que le trêve entre eux est assez fragile. Leur tandem relève du buddy-movie car ce sont deux personnages aux antipodes l'un de l'autre. Ils ne sont pas toujours sur la même longueur d'ondes et on joue avec cette dimension. C'est une alliance qui, quoi qu'il arrive, ne peut être que provisoire."...
Après avoir été des ennemis farouches, un tyran de la Terre Creuse nommé Skar King devient un danger pour le monde. Les deux monstres vont devoir unir leur force pour venir à bout de ce titan et de son armée qui va aussi les mener à en savoir plus sur leurs origines... On retrouve après "Godzilla vs Kong" (2021) la scientifique jouée par Rebecca Hall qui a entre temps réalisé son premier film avec le très réussi "Clair-Obscur" (2021) avant de jouer dans le plus médiocre "Resurrection" (2022) de Andrew Semans, elle retrouve sa fille jouée par la jeune Kaylee Hottle, et aussi Brian Tyree Henry vu entre temps dans "La Femme à la Fenêtre" (2021) de Joe Wright, "Les Eternels" (2021) de Chloé Zhao et "Bullet Train" (2022) de David Leitch. Citons ensuite Dan Stevens (dont sa partenaire Rebecca Hall est la marraine de sa fille) qui retrouve Adam Wingard après "The Guest" (2014), et vu notamment dans "Le Bon Apôtre" (2018) de Gareth Evans, "L'Appel de la Forêt" (2020) de Chris Sanders ou "Eurovision Song Contest : the Story of Fire Saga" (2020) de David Dobkin, Alex Ferns aperçu dans "Un Homme en Colère" (2021) de Guy Ritchie et "The Batman" (2022) de Matt Reeves, Rachel House apparue dans "Thor : Ragnarok" (2017) et "Une Equipe de Rêve" (2023) tous deux de Taika Waititi, Ron Smyck aperçu dans "Nekrotonic" (2019) de Kiah Roache-Turner ou "Spiderhead" (2022) de Joseph Kosinski, et enfin Fala Chen vue dans "La Revanche des Dragons Verts" (2014) de Andrew Lau et Andrew Loo ou "Shang-Chi et la Légende des Dix Anneaux" (2021) de Daniel Destin Cretton... Rappelons que la Terre Creuse apparaît déjà brièvement dans "Kong : Skull Island" (2017), et déjà de façon plus importante dans "Godzilla vs Kong" (2021). On adore nos deux monstres, et dans l'ensemble on savoure le travail autour d'eux, leur design et les effets visuels sont de grande qualité. Leur face à face reste le must, et la guerre des Monstres reste l'intérêt principal du film. C'est justement le soucis, le même que dans les précédents opus, à savoir que les humains n'apportent pas grand chose outre un peu de fantaisie, tandis que l'histoire de l'Elue et de la mythologie inhérente est hyper classique et hyper convenue sans qu'on s'y attache. L'impression de déjà vu apporte juste de l'ennui sur ces passages très et trop explicatifs. Tout est souligné, surligné, appuyé alors même qu'il s'agit d'un canevas hyper éculé. L'évolution des deux monstres restent l'unique intérêt. Kong s'avère plus fragile ou plus vieillissant ce qui est aussi malin que logique et apporte donc plus d'émotion.
Godzilla évolue et se métamorphose mais dans une dimension plutôt sage alors qu'en tant que lézard géant on aurait pu imaginer plus de mutation, ce qui est bien timide au vu de ce qu'avait promis le réalisateur : "On aurait sans doute subi des réactions négatives s'il s'était mis à danser, mais la folie de la période Showa nous a servi d'inspiration. On s'est donc demandé si on pouvait faire en sorte que le côté excessif de l'ère Showa et l'atmosphère cartoonesque des années 80 soient suffisamment réalistes. J'ai constamment cherché à me situer à mi-chemin entre le réalisme et l'absurde, et le film joue là-dessus en permanence." On constate que le réalisateur n'a pas atteint son but, trop timide, trop timoré. Mais le film est surtout parasité par deux autres paramètres, l'un visuel et technique, puisque le dossier de presse indique les tailles (Godzilla 120 mètres de haut, Kong 100m, Skar King 97m et Suko 45m), malheureusement on constate tout le long du film des incohérences dans les ordres de grandeur, parfois Kong semble faire la même taille de Godzilla, tandis que Suko qui est donc un demi-Kong lui arrive en fait à peine au genou. Par là même on arrive au second bémol, à savoir que Skar King est loin de faire le poids et annule donc toute tension ou suspense à minima et nécessaire pour un tel combat de titans... ATTENTION SPOILERS !... dès le premier duel entre Skar et Kong le premier est battu, ensuite on devine que Skar va se retrouver seul malgré son "esclave", en gros Skar se retrouve contre quatre titans, comment peut-il faire le poids ?! L'action est donc biaisé et gâche tout intérêt narratif sans compter un duel en arctique expédié en 10 secondes et Mothra complètement accessoire.. FIN SPOILERS !... En résumé, Jia et les Iwis sont ennuyeux et inintéressants, le méchant Skar est beaucoup trop en-deça niveau pouvoir pour inquiéter, le film surnage juste grâce aux effets visuels, et à quelques séquences bastons solides et efficaces dont la meilleure partie reste celle en apesanteur. Un blockbuster pop corn inoffensif et trop inégal pour rester dans les annales.
Note :