LaRoy (2024) de Shane Atkinson

Premier long métrage de Shane Atkinson après ses courts métrages "La Grande Maladie" (2009), "Penny Dreadful" (2013) et surtout "Ambassador" (2018), retrouvant ainsi justement après ce dernier Adastra Filsm, société française et son producteur Sébastien Aubert qui était derrière par exemple "The Strange One" (2018) de Christopher Radcliff et Lauren Wolkstein ou "Pulse" (2023) de Aino Suni. Le réalisateur-scénariste avoue comme référence un court-métrage qui l'a marqué enfant qui durait seulement 1m30, "Bambi meets Godzilla" (1969) de Mary Newland : "Au-delà de l'apparente simplicité du film, je me suis rendu compte qu'il y avait une sorte de technique derrière tout ça : c'était probablement ma première leçon d'écriture. Le fait que le générique soit si long et l'histoire si courte. Le fait qu'on ne voit jamais Godzilla. C'était court, efficace, drôle, et sans doute le film le plus parfait que je n'ai jamais vu." En tous cas, un premier long qui a été remarqué au Festival de Deauville en obtenant le Grand Prix, le Prix du Public et le Prix de la Critique... Quand Ray découvre qu'il est cocu il décide de mettre fin à ses jours. Il se prépare, s'organise et se gare sur un parking d'un motel près à passer à l'acte. Mais soudain un inconnu fait irruption dans sa voiture et le prend pour un tueur à gage, celui avec qui il avait rendez-vous pour un contrat. Ray se retrouve en position incongrue à l'insu de son plein gré, son destin prend alors une toute autre tournure... 

Ray est incarné par John Magaro, également co-producteur du film, vu souvent dans des seconds rôles dans "The Big Short" (2015) de Adam McKay, "Overlord" (2018) de Julius Avery, "First Cow" (2019) de Kelly Reichardt ou "Past Lives" (2023) de Celine Song. Skip est joué par Steve Zahn vu entre autre dans "Rescue Dawn" (2006) de Werner Herzog, "Dallas Buyers Club" (2013) de Jean-Marc Vallée, "The Ridiculous 6" (2015) de Frank Coraci ou "Wildcat" (2023) de et avec Ethan Hawke. Citons ensuite Dylan Baker second couteau recherché de "Le Dernier des Mohicans" (1992) de Michael Mann à "Dream Scenario" (2023) de Kristoffer Borgli en passant par "Treize Jours" (2000) de Roger Donaldson ou "Selma" (2015) de Ava DuVernay, Mathew Del Negro aperçu dans "En cavale" (2015) de Anne Fletcher ou "Wind River" (2017) de Taylor Sheridan, Megan Stevenson aperçue dans la série TV "Get Shorty" (2017-2019), Galadriel Stineman apparue dans "Le Lycée de la Honte" (2012) de Doug Campbell ou "Man Up" (2015) de Justin Chon, Brad Leland aperçu dans plusieurs séries TV comme "Freddy Night Lights" (2006-2010) ou des films comme "Piège à Haut Risque" (1997) de Dean Semler ou "Möbius" (2013) de Eric Rochant, et Bob Clendenin aperçu dans des séries TV dont "Cougar" (2009-2015) ou les films "La Montagne Sacrée" (2009) de Andy Fickman ou "Le Rôle de ma Vie" (2015) de et avec Zach Braff... Un commanditaire qui se trompe et engage sansle vouloir le mauvais gars, un gars qui se dit que c'est justement la chance de changer son destin après qu'un détective looser lui a appris un secret de polichinel... etc... S'ensuit une succession de quiproquos, malentendus, meurtres plus ou moins accidentels, tromperie et autre chantage dans un scénario dense et almabiqué comme on les aime, surtout quand c'est écrit comme sur du papier à musique. 

En prime une bourgade saupoudré de country music et des personnages bien croqués et surtout merveilleusement interprétés. Le casting n'y est pas pour rien, bon point pour Dylan Baker en tueur méthodique dont le physique passe-partout fait merveille, et Steve Zahn en détective looser et caricatural à souhait qui sont les atouts maîtres du film. Evidemment on pense très fortement aux films des frères Coen comme "Fargo" (1996), "The Big Lebowski" (1998) ou surtout "No Country for Old Men" (2007), une référence d'ailleurs assumée par le réalisateur. L'humour est toutefois plus présente encore, loosers, pathétiques les personnages semblent tous voués à l'échec. Si le rythme manque un peu de punch le scénario reste très bien écrit et peut largement tenir la dragée aux frères Coen. La référence est tout de même très présente, c'est bien, souvent savoureux dommage qu'il n'y ait pas le petit truc en plus, il manque au moins une séquence marquante ou au potentiel culte. Néanmoins on passe un excellent moment cinoche.

Note :                 

LaRoy (2024) Shane AtkinsonLaRoy (2024) Shane Atkinson

14/20