– Hey! L’affiche du 77ème Festival de Cannes est connue! Elle invite à une “rhapsodie en août”.
– Quoi?!? La manifestation n’a plus lieu au mois de mai ?
– Mais si, nounouille. Elle aura bien lieu du 14 au 25 mai. Mais c’est un photogramme du film Rhapsodie en août, réalisé par Akira Kurosawa et sortie en mai 1991, qui a été utilisé pour réaliser l’affiche officielle du festival.
– Ah? Et c’est quoi le rapport avec le Festival de Cannes ?
– Déjà, il s’agit d’un film qui a été présenté au festival en 1991 (hors compétition). Et puis, il s’agit d’une oeuvre d’un des plus grands cinéastes japonais du XXème siècle…
– OK, mais pourquoi pas un film présenté il y a cinquante ans, comme Conversation secrète, hein. Ca aurait fait un compte rond…
– Euh, Coppola est encore en compétition cette année, donc cela pourrait influencer le jury. Et puis, ce n’est pas comme ça que ça fonctionne. Ce n’est pas une question de date mais de sens, de symbole. Elle est très belle cette image. Elle inspire la paix, la sérénité…
– Ouais, mais je ne vois toujours pas…
– Ah! Tu m’agaces. Tiens, lis le très beau communiqué de presse, tu comprendras :
”Toute la beauté poétique, la magie hypnotique et l’apparente simplicité du cinéma affleurent dans cette scène extraite de Rhapsodie en août signé du grand maître japonais Akira Kurosawa. Il avait alors 81 ans. Dans ce film présenté Hors Compétition au Festival de Cannes en 1991, une grand-mère victime du bombardement de Nagasaki le 9 août 1945 transmet à ses petits-enfants et à son neveu américain sa foi en l’amour et en l’intégrité comme rempart contre la guerre. Avec autant de tendresse que de recueillement. L’avant-dernier film du cinéaste de La Légende du grand judo, Rashômon, Les Sept Samouraïs, Dersou Ouzala ou Dodes’kaden rappelle l’importance de se réunir et de rechercher l’harmonie en toutes choses.
Miroir de la salle de cinéma, cette affiche entend célébrer le 7e Art, avec émerveillement. Parce qu’il offre une voix à chacun, le cinéma permet l’émancipation. Parce qu’il se souvient des blessures, il lutte contre l’oubli. Parce qu’il témoigne des périls, il appelle à l’union. Parce qu’il apaise les traumatismes, il aide à réparer les vivants.
Dans un monde fragile qui interroge sans cesse l’altérité, le Festival de Cannes réaffirme une conviction : le cinéma est un sanctuaire universel d’expression et de partage. Un lieu où s’écrit notre humanité autant que notre liberté.”
Crédit de l’affiche : © Shochiku Co., Ltd. / Kurosawa Prod. – Création graphique : © Hartland Villa (Lionel Avignon, Stefan de Vivies). Photogramme de Rhapsodie en août d’Akira Kurosawa (1991)