Le Deuxième Acte
Réalisation : Quentin Dupieux
Scénario : Quentin Dupieux
Avec : Léa Seydoux, Vincent Lindon, Louis Garrel, Raphaël Quenard
Photographie : Quentin Dupieux
Compositeur : Dominic Lewis
Distribution : Diaphana Distribution
Durée : 1h20min
Genre : Comédie
Date de sortie : 14 Mai 2024
Florence veut présenter David, l'homme dont elle est follement amoureuse, à son père Guillaume. Mais David n'est pas attiré par Florence et souhaite s'en débarrasser en la jetant dans les bras de son ami Willy. Les quatre personnages se retrouvent dans un restaurant au milieu de nulle part.
Après Daaaaaalí ! (2024) sorti en Février dernier, le cinéaste le plus productif du cinéma français revient avec un nouvel objet cinématographique non identifié, Le Deuxième Acte. Un film dans un film, mise en abîme du cinéma français jusqu'à l'absurde rappelant par moment son court métrage réalisé en 2001. Un film qui a fait l'ouverture du 77e Festival de Cannes, festival auquel il est habitué après y avoir présenté (2022), Le Daim (2019) Rubber (2010).
C'est d'ailleurs assez audacieux comme choix de film, tant il se fou du monde du cinéma actuel. Une satire du cinéma français ancrée dans son temps, qui fait mouche grâce notamment à son casting, devenu pilier des films de Quentin Dupieux. Il retrouve d'ailleurs Raphaël Quenard qu'il avait dirigé dans (2023), film pour lequel l'acteur a été nommé aux César, mais s'associe aussi avec de nouveaux venus dans son cinéma comme Léa Seydoux, Vincent Lindon ou encore Louis Garrel. Tous s'amusent et offrent une version caricaturée d'eux même à tel point qu'on n'arrive presque plus à discerner la réalité de la fiction. Ça parle de cancel culture, d'intelligence artificielle, et tout ça avec finesse et une belle maîtrise.
Car rien n'est laissé au hasard, tous les dialogues sont minutieusement supervisés par Quentin Dupieux qui nous offre une pièce de théâtre sur grand écran. Comme s'il avait une certaine flemme dans sa mise en scène tout est misé sur les dialogues lors de (très) longs plans séquences traveling. Des travelings excessivement long qui rappellent son cinéma de l'absurde mais aussi sa réappropriation des codes du cinéma moderne.
Avec Le Deuxième Acte, Quentin Dupieux nous fait rire et nous transporte dans cet ovni cinématographique parfois bien gênant que lui seul sait faire. Un bon et court moment de cinéma, pas la plus accessible et la meilleure de ses œuvres, mais dans la lignée de ces autres ovnis inclassables.