FIASCO (Netflix) – 14,5/20

Sommet de gênance assez irrésistible, Fiasco est un focumentaire aussi cringe qu’hilarant sur l’enfer d’un tournage cauchemardesque où, déjà plombé par la fébrilité et la maladresse de son réalisateur, un film est victime de la malveillance d’un mystérieux saboteur au sein même de l’équipe.
Fiasco commence doucement, de manière un peu hésitante même, avant de trouver son rythme et aller crescendo dans l’hystérie et le malaise. Cela pourrait vite lasser si la série ne parvenait pas à maintenir le suspense sur l’auteur.ice du sabotage jusqu’à un final explosif. Héritière assumée de The Office, elle est portée par une écriture sharp servant parfaitement des personnages très bien croqués et savoureusement interprétés (Civil, Demolon). Le chaos qui règne sur le plateau est un terrain de jeu idéal pour le génie de l’autodérision qu’est Niney, toujours excellent en héros pathétiques. Parfois inégal mais toujours surprenant, Fiasco est une réussite.

FEUD : CAPOTE vs THE SWANS (Canal+) – 14/20

Murphy réunit un casting exquis autour de son Truman Capote interprété par Tom Hollander, exaspérant de minauderies et de préciosité, donc parfait.
Noami Watts, sensationnelle, Diane Lane, Chloë Sevigny, Calista Flockhart et Demi Moore composent le cercle très fermé des «  »cygnes » », amies et confidentes de l’écrivain, ces femmes de la haute société New-yorkaise dans les années 60 dont la principale activité est de se retrouver pour boire, médire, se faire voir et exposer leur fortune. Dans ce monde d’apparence, si l’amitié existe, elle peut être vite mise à rude épreuve par les jalousies et les petites mesquineries.
Cette deuxième saison de Feud revient ainsi sur la brouille de Capote avec ses cygnes après qu’il ait révélé leurs secrets les plus inavouables dans un article. Derrière la caméra, Gus Van Sant livre une mise en scène élégante, soignée et inventive, respectant le cahiers des charge légué par Ryan Murphy, avec de très belles fulgurances comme ce 3eme épisode filmé comme un documentaire d’époque en Noir et blanc tournée lors du célèbre bal masqué donné par Capote.
Cette saison n’a pas la verve de la première, mais s’avère plus subtile qu’elle n’y paraît, portant par moment un regard aiguisé sur les rapports de classes et de races, sur le poids des conventions sociales, la cruauté de mots et de l’abandon. Elle délivre même par surprise quelques moments émouvants.

EXTRAORDINARY S02 (Disney+) – 13/20

Extraordinary regorge d’idées rigolotes et d’irrévérence. les personnages maintenant bien creusés gagnent en capital sympathie, même si c’est au détriment de l’exploration de cet univers où tout le monde possède un super-pouvoir (sauf Jen donc). Les épisodes trouvent chacun tous leur singularité et apporte à cette deuxième saison le même enthousiasme que la première, l’effet de surprise en moins.