Toujours de plus en plus prolifique, 13ème film depuis "Steak" (2007) mais le 5ème enchaîné en deux ans, Quentin Dupieux est déjà de retour quelques semaines seulement après "Daaaaaali !" (2024) qui est à ce jour son plus gros succès public. Quentin Dupieux assumé une nouvelle plus plusieurs postes sur son film en tant que réalisateur-scénariste-Directeur Photo...
Florence veut présenter David, l'homme dont elle est amoureuse, à son père Guillaume. Mais en vérité David n'est pas amoureux et souhaite la quitter en la poussant dans les bras de son ami Willy. Les quatres protagonistes se retrouvent dans un restaurant au milieu de nulle part...
Florence est incarnée par Léa Seydoux vue dernièrement dans "Un Beau Matin" (2022) de Mia Hansen-Love, "La Bête" (2023) de Bertrand Bonello et "Dune 2" (2024) de Denis Villeneuve. Son petit ami est joué par Louis Garrel vu dans son propre film "L'Innocent" (2022), dans le dyptique "Les Trois Mousquetaires" (2023) de Martin Bourboulon et "Le Grand Chariot" (2023) de Philippe Garrel, tandis que son meilleur ami est joué par Raphaël Quenard qui retrouve son réalisateur après "Fumer fait Tousser" (2022) et "Yannick" (2023) et vu entre temps dans "Chien de la Casse" (2023) de Jean-Baptiste Durand, "Je verrai Toujours vos Visages" (2023) de Jeanne Herry ou "Sur la Branche" (2023) de Marie Garel-Weiss. Et enfin, le père de Florence/Seydoux est incarné par Vincent Lindon vu dans "Un Autre Monde" (2021) de Stephane Brizé, "Avec Amour et Acharnement" (2022) de Claire Denis et "Comme un Fils" (2024) de Nicolas Boukhrief... Le début du film est un peu barbant, sur le fond comme sur la forme, où comment en gros plan on suit deux acteurs qui se perdent entre la réalité et leurs réelles émotions et le scénario qu'ils sont en train de jouer. C'est un concept un peu lourd mais qui instaure le style du film et nous renseigne vers quoi va tendre l'histoire. Clairement Quentin Dupieux veut faire tomber les diktats à la mode, le wokisme et les autres mouvances du genre surtout, le politiquement correct qui pollue n'importe quelle discussion, la peur d'utiliser des mots communs mais qui pourrait froisser un tel ou un tel, et même #MeToo en prend un petit coup dans son aveuglement. Et pour se faire le réalisateur-scénariste utilise à fond une arme de destruction massive : l'autodérision de ses acteurs.
Après une première partie un peu longuette les personnages se retrouvent au restaurant du coin, et là enfin on rit, les messages plus ou moins directs font mouches avec un quator d'acteurs excellents, au diapason avec de l'autodérision à forte dose, sans compter un serveur/figurant aussi hilarant que touchant. Dupieux souligne son propos, à savoir qu'à force de voir le mal partout (souvent dans l'usage de mots et de termes pourtant bien français) ou en déformant les propos on brise toute liberté et toute spontanéité. Ceux qu'ils dénoncent ne manqueront pas justement de critiquer le film et Dupieux car trop réac, trop raciste... etc... alors même que ceux qui se présentent comme bien-pensants et/ou bon samaritain sont souvent les pires. Néanmoins, si on adore cette partie resto, la dernière fit redescendre un peu le soufflet, où on savoure le couple Quenard-Lindon on est sur notre faim avec le couple Seydoux-Garrel. Nous passerons sur l'ultime séquence, à croire qu'elle n'existe que pour atteindre les 80mn requises. En conclusion un énième OFNI (Objet Filmé Non Identifié) de Dupieux, où on frôle le génie, mais qui ne tient comme souvent jamais la distance comme si le format long n'était définitivement pas pour lui. Un très bon moment, assez singulier et original pour le conseiller.
Note :
14/20