5ème opus de la mythique franchise après la la fameuse trilogie "Mad Max" (1979-1985) et dynamité par la suite grandiose "Mad Max Fury Road" (2015). Dès le Festival de Cannes 2015 le Producteur-réalisateur-scénariste avait annoncé une suite alors d'ores et déjà "Mad Max : the Wasteland". Mais entre temps le cinéaste va s'offrir un film de "vacances" avec "Trois Mille ans à t'Attendre" (2002), ambitieux mais décevant. Il travaille toujours sur ce Mad max qui est aussitôt vu à la fois comme un Prequel et un Sin-off autour du personnage de Furiosa, incarnée par Charlize Theron en 2015 et qui avait volé la vedette à Max Rockatansky alias Tom Hardy. Il fut un temps envisagé de rajeunir numériquement Charlize Theron, mais heureusement le réalisateur a préféré resté "à l'ancienne" ce qui reste cohérent avec toute la technique déjà utilisée dans "... Fury Road". George Miller co-écrit son scénario avec Nick Lathouris déjà à l'oeuvre sur le précédent, comme la plupart de l'équipe comme la monteuse Margaret Sixel, la Cheff costumière Jenny Beavan, le chef Décorateur Colin Gibson ou le compositeur Junkie XL, mais notons que le Directeur Photo Simon Duggan remplace John Seale. "... Fury Road" avait coûté 150 millions de dollars pour un total de 380 millions au box-office Monde, cette fois le budget est à l'image de l'ambition avec un montant de 170 millions de dollars. Le film est interdit au moins de 17 ans non accompagnés aux Etats-Unis comme "... Fury Road" à l'instar de la France où il est Tous Publics... Dans un monde en déclin, la jeune Furiosa est arrachée à la Terre Verte et capturée par une horde de fous furieux dirigée par le redoutable Dementus. Alors qu'elle se dirige vers la vengeance elle doit aussi survivre à la désolation, et à sa rencontre avec Immortan Joe...
L'Imperator Furiosa n'est donc plus incarnée par Charlize Theron mais par Anya Taylor-Joy, star singulière vue dernièrement dans "Last Night in Soho" (2021) de Edgar Wright, "The Northman" (2022) de Robert Eggers, "Amsterdam" (2022) de David O.Russell ou "Le Menu" (2022) de Mark Mylod. Furiosa enfant est incarnée par la toute jeune Alyla Browne justement révélée dans "Trois Mille ans à t'Attendre" (2002) retrouvant par là même ses partenaires Quaden Bayles et surtout Lachy Hulme qui remplace pour le retour de Immortan Joe l'acteur Hugh Keays-Byrne mort en 2020. Le grand méchant est interprété en quasi contre-emploi par Chris Hemsworth éternel Thor de la saga Marvel (2012-2022), vu dernièrement dans le dyptique "Tyler Rake" (2020-2023) et retrouve après Spiderhead" (2022) de Joseph Kosinski son colossal partenaire Nathan Jones vu récemment dans "Mortal Kombat" (2021) de Simon McQuoid et "Ricky Stanicky" (2024) de Peter Farrelly mais surtout il reprend son rôle de Rictus Erectus de "Mad Max Fury Road" (2015) à l'instar de John Howard remarqué des années avant dans "Razorback" (1984) de Russell Mulcahy et "Un Cri dans la Nuit" (1988) de Fred Schepisi, puis de Angus Sampson révélé dans la saga "Insidious" (2010-2018) et vu récemment dans "Une Equipe de Rêve" (2023) de Taika Waititi. Citons encore Tom Burke vu entre autre dans "Only God Forgives" (2013) de Nicolas Winding Refn, "Mank" (2020) de David Fincher ou "Vivre" (2022) de Oliver Hermanus, Charlee Fraser en mère de Furiosa aperçue dernièrement dans "Tout sauf Moi" (2024) de Will Gluck, Daniel Webber aperçu notamment dans "Sleeping Beauty" (2011) de Julia Leigh ou "The Dirt" (2019) de Jeff Tremaine, puis enfin n'oublions pas Jacob Tomuri, cascadeur qui prête ses traits à un certain Max Rockatansky... Mon film le plus attendu de cette année 2024, après la sublime réussite du mythique "... Fury Road" avec une promesse de la star Anya Taylor-Joy : "C'est le film le plus sale et le plus sanglant que j'aie jamais fait, ce qui veut dire quelque chose. Chaque fois que j'ai l'occasion d'être sale ou sanglante, et pas seulement belle et guindée, je m'amuse. C'est là que je me sens le plus à l'aise. Alors oui, Furiosa était tout à fait dans mes cordes." Malheureusement dès le début on a un choc visuel très paradoxal, à savoir qu'on est fasciné et séduit par les couleurs et l'atmosphère fidèle et reconnaissable inhérent à Mad Max mais dans el même temps on est déçu, voir même écoeuré par les effets spéciaux en CGI (images de synthèse) qui polluent quasiment tous les plans. Quelle déception alors même que c'est justement le réalisme, l'implication des cascadeurs et la mécanique palpable et viscéral de "... Fury Road" qui avait plu et placé le film sur orbite.
La première partie est de surcroît un peu longue, ce qui va être symptomatique du film avec quelques longueurs et on finit par se dire que le réalisateur aurait pu écourter de10-15mn son film pour donner plus de nervosité. Mais on sent que le réalisateur a voulu poser son récit, instaurer l'aspect "grande fresque" en risquant aussi de ralentir le rythme. On a d'autres points qui ne sont pas au top, par exemple on constate que les War Boys n'ont pas la dinguerie de "... Fury Road" et que Immortan Joe aurait pu être plus exploité notamment sur la fin et/ou comment Furiosa devient son Imperator ?! Le casting tient toutes ses promesses à l'exception notable de Tom Burke alias Praetorian Jack dont le charisme est au néant, ce qui fait qu'on ne croit pas non plus à l'intimité avec Furiosa. Heureusement le duo phare fonctionne lui à merveille, Chris Hemsworth alias Dementus est impayable, imposant un mix psycho-clown qui fonctionne bien aidé par un maquillage très réussi qui évite la prothèse trop voyante et/ou un acteur trop "déguisé", mais c'est évidemment Anya Taylor-Joy qui imprime la rétine, son regard hypnotique fait son effet, deux grandes billes fascinantes et une actrice qui renvoie une jeunesse tout à fait cohérente avec Charlize Theron, prête à tout aussi belle que dangereuse. Les scènes d'action sont impressionnantes, avec 2-3 séquences particulièrement spectaculaire dont un assaut en ligne droite d'un quart d'heure qui reste le point culminant du film. On savoure aussi plusieurs plans iconiques digne de tableau ou d'estampe digne du culte Mad Max. En conclusion on est constamment entre la déception (les images de synthèse surtout sont la lie du film) et le pur plaisir (Furiosa elle-même !), résultat on ne peut nier objectivement que le film reste une déception qui n'arrive pas à la cheville de "... Fury Road", plus subjectivement ça reste un péché mignon assez culte (merci à la filiation "... Fury Road" !) pour être plutôt généreux sur la note, exception faite d'un fiston qui relève aussi les mauvais effets spéciaux et un rythme trop sage.
Note :
Pour info bonus, Note de mon fils de 15 ans :