De Quentin Dupieux
Avec Léa Seydoux, Louis Garrel, Vincent Lindon
Chronique : Le cinéma de Dupieux se nourrit de l’absurde. C’est parfois brillant (Au poste), vain de temps en temps mais toujours déroutant. Avec Le Deuxième Acte, il signe une comédie méta sur les acteurs et le cinéma qui agace plus qu’elle ne séduit. A force d’être dans le concept et l’abstraction, le réalisateur finit par jouer au plus malin avec son spectateur et le prendre pour un imbécile.
Il filme un film dans le film (dans le film), très satisfait de ses effets d’écriture qui manquent pourtant cruellement de finesse et de propos. Ses acteurs sont littéralement en roue libre, surjouant et tombant constamment à côté des intentions. On plaint sincèrement Vincent Lindon qui semble se demander ce qu’il fout là.
Ils sont cela dit peu aidés par des dialogues pompeux faussement improvisés, qui passent en revue à peu près tous les thèmes sociétaux actuels (IA, #metoo, cancel culture…) avec une désinvolture et un j’menfoutisme assez culottée… ça en est même parfois gênant, comme lorsqu’il veut parler d’homosexualité en flirtant avec l’homophobie (une fausse moustache et un costume rose, sérieusement ?)
Il y a bien 2/3 moments de comédie pure très amusants, mais qui n’interviennent que lorsque Dupieux s’éloigne de son concept vaniteux de mise en abîme qu’il plombe de longueurs embarrassantes.
Comme une métaphore de ce qu’on vient de voir, il nous achève avec plan séquence final interminable d’une prétention folle.
Synopsis : Florence veut présenter David, l’homme dont elle est follement amoureuse, à son père Guillaume. Mais David n’est pas attiré par Florence et souhaite s’en débarrasser en la jetant dans les bras de son ami Willy. Les quatre personnages se retrouvent dans un restaurant au milieu de nulle part.