Los Delincuentes (2024) de Rodrigo Moreno

Nouveau film de l'argentin Rodrigo Moreno, réalisateur de films comme "Sale Epoque" (1998), "Le Garde du Corps" (2007), "Un Mundo Misterioso" (2011) ou "Une Ciudad de Provincia" (2017). Le cinéaste s'est inspiré d'une histoire vraie, un employé de banque nommé meilleur employé a volé trois millions de dollars puis a fui au Paraguay avec sa maîtresse. Arrêté et condamné l'argent ne sera jamais retrouvé. Après des années de prison il sera assigné à résidence. Mais le réalisateur-scénariste explique  : "Rien de tout cela n'a directement inspiré cette histoire, mais j'ai pensé à ce type lors de l'écriture du scénario, en essayant d'imaginer son existence, le fait s'avoir fait prendre un tel tournant à sa vie." Le cinéaste avoue s'être aussi inspiré du film "L'Affaire de Buenos Aires" (1949) de Hugo Fregonese dont il reprend entre autre le nom du personnage, Moran. En France, cette histoire fait penser évidemment à une affaire similaire, celle du du convoyeur de fond Tony Musulin porté à l'écran dans "11.6" (2013) de Philippe Godeau... Roman et Moran, deux modestes employés de banque de Buenos Aires ont envie de changer de vie. Moran finit par lancer un projet, une idée : voler au coffre une somme équivalente à leurs vies de salaires. Le plan fonctionne à merveille mais ils sont désormais vivre en marge entre cavale et rencontres ils vont tous deux prendre un chemin différent vers une nouvelle liberté... 

Les deux amis sont joués par Daniel Elias vu dans "Los Duenos" (2013) de Ezequiel Radusky et Agustin Toscano puis "L'Homme à la Moto" (2019) de Agustin Toscano, et par Esteban Bigliardi vu dans "El Presidente" (2018) de Santiago Mitre, "Meurs, Monstre, Meurs" (2019) de Alejandro Fadel, "Le Cercle des Neiges" (2024) de Juan Antonio Bayona, il retrouve après la série TV "La Flor" (2018) de Mariano Llinas son partenaire German De Silva vu dans "Les Acacias" (2012) de Pablo Giorgelli, "Les Deux Papes" (2020) de Fernando Meirelles et "Les Nouveaux Sauvages" (2014) de Damian Szifron après lequel il retrouve l'actrice Margarita Molfino vue dans "Acusada" (2019) de Gonzalo Tobal, après "La Flor" (2018) de Mariano Llinas il retrouve également Laura Paredes vue dans "La Longue Nuit de Fernando Sanctis" (2016) de Francisco Marquez et Andrea Testa et "Trenque Lauquen" (2022) de Laura Citarella retrouvant également après ce dernier l'actrice Cecilia Rainero. Citons encore Mariana Chaud vu auparavant dans "Histoires Extraordinaires" (2008) de Mariano Llinas, Gabriela Saidon remarquée dans "Isabela" (2020) de Matias Pineiro, Lalo Rotaveria vue dans "La Vendedora de Fosforos" (2017) et "The Middle Ages" (2022) tous deux de Alejo Moguillansky, Iair Said vu dans "Permis de Tromper" (2018) de Ariel Winograd, Fabian Casas vu dans "Jauja" (2015) dans lequel jouait Esteban Bigliardi et "Eureka" (2024) tous deux de Lisandro Alonso, puis enfin Adriana Aizemberg vue dans "Mundo Grua" (2001) de Pablo Trapero et "Le Fils d'Elias" (2004) de Daniel Burman...  L'idée de base est assez géniale, autant pour le film que celle du protagoniste qui se prépare une pré-retraite car oui, finalement ne vaut-il pas mieux trois ans de prison plutôt que 25 ans de labeur insipide ?! Mais très vite on comprend que le film va être long ! Et cela n'a rien à voir avec la durée, les chefs d'oeuvres de plus de trois heures de sont pas rares, mais faut-il encore que le récit promis tienne ses promesses, que la mise en scène nous engage avec enthousiasme. Les trois premiers quarts d'heure sont intéressants mais étire des passages aux forceps ce qui n'est pas encourageant pour la suite. Le plan, la complicité, la planque se mêle au train-train quotidien, à la vie de famille ou conjugale, les soucis professionnels. Puis la seconde heure arrive et ça se complique puisqu'on constate malheureusement que la promo et/ou la bande-annonce ont fait un merveilleux job d'arnaque et de fausse piste.

En effet le vol n'est qu'un prétexte, il n'est nullement question de braquage ou de cavale, ou de quiproquo ou d'une association de malfaiteurs qui partirait en cacahuète... ATTENTION SPOILERS !... il s'agit d'un banal triangle amoureux, de surcroît complètement improbable, vu la fuite du voleur à des centaines de kilomètres, le hasard est complètement capillotracté !... FIN SPOILERS !... On remarque également des passages invraisemblables, comme le fait que sans preuve le harcèlement moral des supérieurs serait aisé ou réglementaire, que le voleur déclame son plan sans sourciller à son ami en pleine foule ou que le voleur pourrait vivre sa pré-retraite sans surveillance étroit de la Police ; comme si on le laisserait retrouver sa fortune ! Mais le pire est l'histoire elle-même, avec une seconde partie d'une histoire d'amour classique, puis une seconde vie un flash-back tout aussi ennuyeuse. En effet ces deux histoires sont fades et sans étincelles, la faute aussi à des passages étirés en longueurs alors que le récit n'évolue pas d'une seconde durant ces idylles bucoliques. On s'ennuie ferme même quand on comprend très tôt que le twist repose sur une coïncidence risible qui confirme que le film offre une histoire dont finalement on se fout royalement. Comment comprendre les avis en général plutôt dithyrambique sur ce film de 3h10 !... 3h10 pour une histoire qui aurait tenu aisément en moins de 2h... On frôle le calvaire...

Note :                 

Delincuentes (2024) Rodrigo Moreno

07/20