Melissa, 32 ans, surveillante pénitentiaire expérimentée, s’installe en Corse avec ses deux jeunes enfants et son mari. L’occasion d’un nouveau départ. Elle intègre les équipes d’un centre pénitentiaire pas tout à fait comme les autres. Ici, on dit que ce sont les prisonniers qui surveillent les gardiens. L’intégration de Melissa est facilitée par Saveriu, un jeune détenu qui semble influent et la place sous sa protection. Mais une fois libéré, Saveriu reprend contact avec Melissa. Il a un service à lui demander… Une mécanique pernicieuse se met en marche. Pour son 4e long, Stéphane Demoustier renoue avec un portrait de femme énigmatique, porté ici par l’excellente Hafsia Herzi. Après Le Ravissement il y a quelques mois, l’actrice déploie toute la complexité de son jeu dans un rôle trouble, qui navigue aux limites de la légalité et de la morale. Comme dans tout bon suspense, il est mieux d’en savoir le moins possible sur l’intrigue, dont on peut au moins dire qu’elle est prenante et se joue d’implications subtiles (entre séduction, intégrité, empathie, morale, corruption, racisme…), dans un récit à la temporalité éclatée (on ouvre avec un meurtre, puis l’histoire de Mélissa se donne en flashback). C’est ce qui renforce l’intensité de ce policier qui s’articule comme une descente en zone trouble pour la protagoniste, femme parmi les hommes, métisse parmi les Corses. Un film percutant sur la Corse et la violence qui l’habite, dans lequel se nouent habilement l’intensité de l’intrigue et la justesse du portrait psychologique.
En famille, le film a fait l’unanimité même auprès de notre ado de 15 ans ½.
Sorti en 2024
Ma note: 18/20