Le deuxième acte

Par Dukefleed
Parfois dingue parfois vain

Et hop le 3ème Quentin Dupieux en 10 mois ; même si ces films tournent autour de 70 minutes ; çà frôle la frénésie. Avec celui-ci, il fait long ; 80 minutes tout de même ; grâce à une astuce bien à lui permettant d’allonger son film artificiellement de 5 minutes tout en flattant son égo. A vous de découvrir quelle est cette fantaisie (…de 5’) qui lui permet de mettre en avant une prouesse de son début de film : un travelling vertigineux.

Dupieux, on aime ou pas, mais c’est le roi actuel de l’absurde et de la mise en abymes. Le roi du concept n’oublie pas le fond une fois de plus ; même si on est proche des thématiques de son antépénultième long métrages : « Yannick ». Ici, il s’attaque frontalement au cinéma ; très drôle pour un film faisant l’ouverture du festival de Cannes 2024. On y voit entre autres des comédiens se rebellant contre un scénario qu’ils jugent médiocre.  Frontal, mais toujours intelligent, subtil, pertinent et impertinent ; il joue des dialogues et des punch line dont certaines restent en mémoire bien après le film. Vincent Lindon, Léa Seydoux, Louis Garrel et Raphaël Quenard jouent des versions d'eux-mêmes, on se délecte bien souvent même si on sent parfois le manque de direction d’acteur. Raphaël Quenard peut quelque fois tomber dans ses travers par exemple. Comment en faisant 3 films en 10 mois (écriture, réalisation, montage,…) rester dans des productions abouties ? C’est ce manque de travail qui se ressent parfois et surtout sur la fin avec une perte d’unité donnant au film des accents de film à sketchs.

Le magazine Elle en fait un beau résumé : « Un film dans le film avec ses coulisses de tournage façon La Nuit américaine, dans lequel le réalisateur pointe du doigt avec humour les problèmes que traverse le 7ᵉ art : la désaffection des salles, l'arrivée de l'intelligence artificielle, l'ego surdimensionné des stars, la puissance de certains acteurs même en période post #MeToo, l'entre soi, le rêve de Hollywood... »

Les amateurs de Dupieux, même devant cet opus mineur, se régaleront.

Sorti en 2024

Ma note: 13/20