En Attendant la Nuit (2024) de Céline Rouzet

Par Seleniecinema @SelenieCinema

Premier long métrage de Céline Rouzet après un unique documentaire "140km à l'Ouest du Paradis" (2022). La réalisatrice-scénariste co-écrit avec William Martin qui a oeuvré jusqu'ici comme traducteur notamment  sur quelques courts métrages... Philémon est un ado pas comme les autres, pour survivre il a besoin de sang humain. Après un énième emménagement, il fait tout pour se fondre dans le décor de sa banlieue pavillonnaire jusqu'au jour où il tombe amoureux de sa voisine, Camila... 

Philémon est incarné par Mathias Legoût Hammond pour son premier rôle au cinéma. Citons ensuite Céleste Brunnquell vue dans "Les Eblouis" (2019) de Sarah Suco, "L'Origine du Mal" (2022) de Sébastien Marnier ou "La Fille de son Père" (2023) de Erwan Le Duc, Elodie Bouchez et Anne Benoît qui ne se quittent plus avec très récemment "Je Verrai toujours vos Visages" (2023) de Jeanne Herry, "Hawaï" (2023) de Mélissa Drigeard et "Le Consentement" (2023) de Vanessa Filho, Jean-Charles Clichet vu dans "C'est mon Homme" (2023) de Guillaume Bureau, "Vivants" (2024) de Alix Delaporte, Louis Peres vu dans "Cigare au Miel" (2021) de Kamir Aïnouz, "Comment je suis devenu Super-Héros" (2021) de Douglas Attal, puis Angèle Metzger vue dans  "Madame Hyde" (2018) de Serge Bozon, "Mon Bébé" (2019) de Lisa Azuelos, "100 Kilos d'Etoiles" (2019) de Marie-Sophie Chambon... Le film revisite le mythe du vampire dans un style très naturaliste et contemporain ce qui ajoute assurément à sa singularité. Point de Dracula ou de Nosferatu ici, on pense plutôt à "Morse" (2008) de Tomas Alfredson et son remake "Laisse-Moi Entrer" (2010) de Matt Reeves, voir pourquoi pas à "Byzantium" (2014) de Neil Jordan. Mais on pense aussi et surtout à "Martin" (1978) de George A. Romero dont il reprend bien des ingrédients. La première partie nous situe dans un monde ancré dans noter réalité sans spectaculaire, sans effets spéciaux, sans légende noire ou passé mystérieux. L'excellente idée est de faire de l'enfant une sorte de maladie orpheline dans le genre des "enfants de la Lune". Ainsi, plus que d'un film sur un vampire le sujet s'avère avant tout celui de l'handicap et de ses conséquences entre différence et (in)tolérance. 

Par contre, le film tombe dans l'écueil facile et éculé du teen movie basique avec l'idylle, et la bande de copains plus bêtes que méchants composés du panel de clichés adolescents avec le leader belâtre, le suiveur, le copine moins jolie que la belle du héros... Ensuite la partie "don du sang" paraît peu plausible où comment croire que personne ne voit rien alors même que le processus de la maman est tout sauf discret. On est ému par cette famille prise au piège des "symptômes" de leurs fils et frère et qui tente de faire bonne figure dans une petite communauté. Le film est judicieusement peu bavard, et souvent pertinent ou constructif. Les acteurs sont justes, touchants avec en prime une révélation, Mathias Legoût Hammond qui est un éphèbe à la peau blême idéal. La fin est malheureusement plutôt convenu alors qu'on aurait aimé un doute ou un débat plus probant sur le fait que Philémon est soit un vampire soit un simple fou ou autre chose ?! Néanmoins, Céline Rouzet signe un drame déchirant auquel il manque juste un peu d'originalité dans la partie teen movie et d'audace dans son final. Un bon moment.

Note :                 

13/20