Bad Boys Ride or Die (2024) de Adil El Arbi et Bilall Fallah

Voilà un projet qui aurait pu tomber à l'eau, un quatrième opus après le dyptique original avec "Bad Boys" (1995) et "Bad Boys II" (2003) tous deux de Michael Bay, et surtout "Bad Boys for Life" (2020) qui a relancé la franchise engrangeant plus de 424 millions de dollars pour 90 de budget soit plus que les premiers. Bien que ce 4ème opus ait été annoncé dès 2020 le projet a été mis en stand-by après le scandale lors des Oscars 2022 impliquant Will Smith qui a alors été blacklisté. Finalement, un an après en 2023 il est annoncé que le film est bien en production. Les réalisateurs belges remarqués grâce à "Black" (2015) et "Patser" (2018) Adil El Arbi et Bilall Fallah reprennent les commandes après le n°3 après avoir été aux commandes du film "Batgirl" (2022) avant qu'il ne soit annulé, puis après avoir tourné entre temps le film de guerre "Rebel" (2022). Les réalisateurs retrouvent aussi leur scénariste Chris Bremner qui a signé entre temps le scénario de "The Man from Toronto" (2022) de Patrick Hugues. Si le film est grand public en France il est classé R aux Etats-Unis soit interdit au moins de 17 ans non accompagné... Les deux compères sont toujours amis et sont toujours adeptes de la manière forte. Quand leur ancien lieutenant est accusé d'être un ripoux les deux flics décident de tout faire pour prouver l'innocence de leur supérieur jusqu'à devenir aux-mêmes les hommes les plus recherchés d'Amérique... 

Le Lieutenant Mike Lowrey est toujours incarné par Will Smith qui a tourné entre temps dans "La Méthode Williams" (2021) de Reinaldo Marcus Green et "Emancipation" (2022) de Antoine Fuqua, puis son acolyte le Lieutenant Marcus Burn est toujours joué par Martin Lawrence qui sort un peu des limbes malgré "Mindcage" (2022) de Mauro Borrelli. Outre les deux héros, le seul qui est présent dans tous les films est justement leur supérieur interprété par Joe Pantoliano vu récemment dans "L'Ombre du Passé" (2021) de Joel David Moore. Les trois acteurs retrouvent le rappeur John Salley qui n'était que dans les deux premiers films (1995-2003), puis ils retrouvent cinq acteurs déjà présents dans "Bad Boys for Life" (2020) avec Vanessa Hudgens remarquée entre autre dans "Sucker Punch" (2011) de Zack Snyder ou "Spring Breakers" (2012) de Harmony Korine, le rappeur DJ Khaled, Alexander Ludwig révélé dans la série TV "Vikings" (2014-2021) et vu dernièrement "The Covenant" (2023) de Guy Ritchie, Paola Nunez vu depuis surtout dans les séries TV "Resident Evil" (2022-...) et "La Chute de la Maison Usher" (2023), puis Jacob Scipio vu ensuite dans "Sans Aucun Remords" (2021) de Stefano Sollima, "Un talent en Or Massif" (2022) de Tom Gornican et "Expendables 4" (2023) de Scott Waugh. Citons ensuite les nouveaux venus avec Eric Danes aperçu notamment dans "Marley et Moi" (2008) de David Frankel ou "Burlesque" (2010) de Steve Antin, Ioan Gruffudd révélation du dyptique "Les Quatre Fantastiques" (2005-2007) de Tim Story et qu'on n'avait plus vu depuis "Ava" (2020) de Tate Taylor, et enfin Joyner Lucas vu récemment dans "The Family Man" (2023) de Simon Cellan Jones... Cette suite sonne comme le glas d'une franchise pop corn et le déclin décidément confirmé de deux acteurs qui tentent un ultime sursaut. D'abord ce film s'ancre dans un style très années 90 tout en ayant une mise en scène qui sonne très anachronique, Martin Lawrence n'a tourné que cinq films en quinze ans et donne tout car il sait que c'est la fin, Will Smith surnage plus aisément mais tombe dans le cliché du vieux beau qui marque dès les premières minutes avec une couche de maquillage grossier pour tenter de rajeunir lors d'un mariage où la belle Vanessa Hudgens garde ses 20 ans de moins. Pathétique.

Les Bad Boys font la même chose que ce qui a été fait avec "L'Arme Fatale" (1987-1998), deux héros qui vieillissent, mais là où le duo Mel Gibson-Danny Glover assumait un vieillissement de "seulement" une douzaine d'années le duo Lawrence-Smith oublie que pour eux c'est près de trois décennies. Les deux stars n'ont pas tellement évolués, la  santé en déclin est logique mais pour le reste on ne peut pas dire que les personnages ont évolué depuis 1995. L'humour bas du front de Marcus/Lawrence est le même, le machisme bon teint est le même, l'autosuffisance de Mike/Will est toujours au beau fixe. La nostalgie leur sauve la peau mais le pire reste une intrigue galvaudée d'où aucun suspense ou rebondissement ne surprend et que dire de cette mise en scène ?! Une mise en scène épileptique qui font des scènes d'action illisibles ou fouillies, tandis qu'une bonne partie "jeu vidéo" immersive est un calvaire visuel. Les Bad Boys sous botox et essouflés signent surtout les adieux et c'est tant mieux.

Note :                 

Boys Ride (2024) Adil Arbi Bilall Fallah

06/20